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Pour le Centre, la recomposition 
c'est maintenant ou jamais
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Cavalier sans tête

Après sa lettre adressée à Nicolas Sarkozy et François Hollande ce mercredi, François Bayrou devrait indiquer vers quel candidat il se tourne pour le 2nd tour. Mais suite aux 9,1% obtenus au 1er tour par le candidat Modem, les centristes s'interrogent sur leur futur.

Le regroupement des centristes est le marronnier de la vie politique française. À croire que seul un Président en exercice est capable de réussir une telle prouesse. Et pourtant, élection après élection, le plat repasse, les appétits s’aiguisent, l’espoir renaît. L’élection présidentielle de 2012 ne fait pas exception. Quelles sont, pour les centristes, les raisons d’espérer ?

Cornaqué par le duo Buisson-Peltier, Nicolas Sarkozy semble décidé à aller chercher les voix du Front national, les unes après les autres. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Deux jours seulement après le premier tour, les premières fissures apparaissent au sein du parti présidentiel, notamment au sein des ex-RPR. Pas sûr qu’Alain Juppé, héritier de Jacques Chirac ou François Fillon, fils spirituel de Philippe Séguin, se retrouvent dans les déclarations du Président candidat. Il n’y a guère que Jean-François Copé et Thierry Mariani, le chef de file de la droite populaire, pour suivre Nicolas Sarkozy dans ses glissements sémantiques. Les législatives seront, pour l’UMP, l’épreuve de vérité : certains candidats pourraient être tentés de nouer des accords avec le Front national pour conserver leur siège, même si Nicolas Sarkozy a indiqué ce jeudi matin que tous les candidats UMP se maintiendraient au second tour et qu'aucune alliance n'aurait lieu.

Chez les centristes, de Jean-Louis Borloo jusqu’à François Sauvadet, en passant par Rama Yade, le malaise est palpable. De nombreux radicaux ne cachent pas leur soulagement d’avoir quitté le navire UMP dès 2011. 

On a coutume de dire que François Bayrou est un leader sans troupe et que les centristes ont des troupes mais pas de leader. La recomposition du centre, c’est un peu l’histoire du cavalier sans tête. Cependant, les choses ont commencé à évoluer depuis le début de l’année 2011. Pressentant la droitisation de l’UMP, Jean-Louis Borloo a accéléré le rapprochement entre les radicaux et le Nouveau Centre allant jusqu’à créer une bannière commune : l’Alliance pour une France juste.

Ces deux formations qui pèsent environ 20 000 militants, une cinquantaine de députés, des milliers d’élus locaux, présenteront des candidats communs aux élections législatives avec, en ligne de mire, la constitution d’un groupe autonome à l’Assemblée Nationale. Les contacts se multiplient. En témoigne le déplacement, la semaine dernière, de Jean-Louis Borloo en Ille-et-Vilaine sur les terres de Pierre Méhaignerie, figure des centristes de l’UMP. De côté-là, la réunification est en marche.

Pour François Bayrou, le risque est grand de voir les choses s’organiser sans lui. Déjà, une grande partie des élus Modem issus de la gauche ont appelé à voter Hollande au second tour. Cela en dit long sur l’influence exercée par Bayrou sur ses troupes et sur la cohérence idéologique de son mouvement. Il se murmure que l’élu du Béarn serait tenté par la reconstitution d’un centre indépendant, dont l’élection présidentielle vient, pourtant, de révéler les limites.

De surcroît, on voit mal comment François Bayrou parviendrait à améliorer le score de sa formation aux élections législatives sans les voix de la gauche et de la droite. On risque donc de se retrouver avec d’un côté, un François Bayrou encore plus isolé et de l’autre côté, un centre-droit revigoré par les errements idéologiques de l’UMP. Il appartient à François Bayrou de décider si l’élection présidentielle de 2012 marque le début du commencement ou le commencement de la fin. En attendant, une chose est sûre : les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets.

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