Pour François Hollande tout va bien, pour Manuel Valls, ça se corse

On ne se rend pas compte mais le métier de président de la France est un métier à plein temps. Prenez François Hollande cette semaine, il n’a pas chômé. Il a bien fait de passer le week-end de Pâques à la lanterne avec Julie Gayet et sa famille. Parce qu’après il a fallu qu’il s’occupe de la conjoncture, puis du commerce d’armes et enfin de politique politicienne qui est au cœur de son activité.

D’abord, Il a reçu les indicateurs économiques de déficit, d’endettement et des prévisions d’emplois, qui sont un peu meilleurs que prévus. Du coup il a fouetté ses ministres de l’économie et des finances pour qu’ils en fassent des tonnes à la radio et à la télé, sur la capacité du pays à se redresser. Il fallait absolument effacer l’impression de cafouillage laissée, la semaine précédente, par l’annonce trop rapide d’une loi Macron 2, que le Président a fait retirer tout de suite, (on verra pourquoi dans un instant) laissant les ministres se débrouiller pour expliquer qu'il n’y a pas besoin de Macron 2 puisqu’on va gonfler Macron 1.

Tant pis pour Manuel Valls qui espérait faire souffler le vent de la réforme pro-business au moins jusqu’à la fin de l'année. Comme dans les séries américaines, il avait trouvé la combine pour enchaîner les Macron comme les scénaristes de Los Angeles enchainent les saisons. Homeland saison 7. Avec un tel système, il pouvait installer un climat de réformes permanentes jusqu'aux présidentielle et planter la campagne du président.

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Donc François Hollande a stoppé cet enthousiasme. Il ne fallait pas exagérer. Pas utile de provoquer les frondeurs à un moment où il essaie de les ramener au bercail.

Autre facteur de redressement, la vente de rafales et autres gros contrats. Il a suivi minute par minute la négociation avec l’Inde pour la ventes des rafales et il a réussi à convaincre le première ministre indien d’acheter 36 rafales avec leurs équipements et leur armements. Tout habillé, chaque avion militaire doit couter au client dans les 80 millions. Ca fait un marché de 3 milliards d’euros… et ce n'est pas fini nous disent les indiens. C’est pas mal d'autant qu'il vient de rappeler que le mois dernier il en avait vendu pour 5 milliards à l'Egypte… Tout va bien.

Cela fait presque 25 ans que les Dassault essaient de vendre leur avion qui est sans doute considéré comme le plus performant du monde mais qui est aussi le plus cher… Ça fait donc 25 ans que l'Etat français paie les frais de recherche et de développement. Ça fait 25 ans que tous les gouvernements successifs ont essaye d’arrêter cette hemoragie financières et ne sont pas parvenus à vendre le moindre premier petit bout d’aile de cet avion… Et voilà que François Hollande réussit. Lui qui n’aime ni le commerce des armes, ni la finance qui est son ennemie. C’est bien. Ça prouve que les pouvoirs de gauche ont le sens des affaires du commerce. Dassault aviation sauve par la gauche, une fois de plus. Ce n’est pas la première fois.

Parions que maintenant la France va réussir à signer des grands contrats. Les prochains à venir seront nucléaires et électriques. La nouvelle équipe des dirigeants d'EDF a intérêt à se remuer les méninges. Jean-Bernard Levy va réussir à nous annoncer des choses spectaculaires. On prend le pari.

Ne gâchons pas notre plaisir. C’est bien pour les entreprises françaises et tous les fournisseurs, on est content du cote de Bordeaux, de Toulouse et de Pau, c’est bien pour Areva, Edf, Alsthom, suez, GDF, et peut être Sncf et RATP qui vendent bien à l’étranger. C'est bien pour l’Etat qui a fait toutes les avances de trésorerie. Donc c’est bien pour le contribuable.

Cela dit que François Hollande en tire tout le mérite, ça fait partie du jeu politique, mais en réalité, les contrats se signent à un moment donné parce qu‘ils doivent se signer ; ils arrivent à maturité et il existe une conjonction de circonstances favorables.

C’est bien, mais disons aussi que ça imprime un modelé de développement qui date de Pompidou et qui s’appuie sur les grands contrats. Alors bien sûr, ça va résonner sur l’industrie informatique et le digital, ça va protéger de l’emploi ; mais ça ne va pas entrainer un modèle de croissance dont nous avons besoin. La croissance aujourd hui n’est plus le résultat de l’action de l’état via ses grandes entreprises, la croissance et l’emploi sont le résultat de la multitude de PME, petites et moyennes entreprises. Partout dans le monde le dynamisme se source dans les PME et surtout comme en Allemagne dans les entreprises moyennes. La capacité de créer des emplois aussi.

La croissance alimentée par les grands contrats d’armement ou d’équipement énergétique est fragile parce qu’elle n’est pas récurrente ou auto-entretenue. Mais surtout il faut financer en partie les marchés. Il y a du Keynes dans le process et Keynes aujourd’hui n’a plus beaucoup de crédit.  

Sur le front politique enfin, François hollande n’a pas chômé non plus puisque vendredi soir, martine Aubry a rejoint la motion majoritaire défendu par jean Christophe Cambadélis pour le compte de François Hollande.

Ce ralliement lève une énorme hypothèque sur l’avenir politique de François Hollande. il ne sera pas mis en minorité au prochain congrès du PS.

Après avoir perdu leur mentor (Arnaud Montebourg) les frondeurs ont perdu leur Maman, ils vont donc se rallier les uns après les autres. Pas très fiers mais ont-ils d’autres solutions ?

Qu'a fait François hollande qui ne parlait plus à Martine Aubry depuis longtemps laquelle ne peut pas supporter Manuel Valls et Emmanuel Macron sans savoir pour quelles raisons d’ailleurs.

Qu'a donc fait François Hollande, et bien il a mis le projet de Macron 2 a la corbeille et fait comprendre à Valls qu'il n'y aurait plus ni de macron 2, ni de macron 3, ni de 4, ni de 5. Etc. etc... D’autant que le président va maintenant s’occuper des écologistes, puis de l’extrême gauche. Mot d’ordre : réunifier la gauche.

En attendant, les affaires qui devaient continuer pendant les travaux, ne marchent pas vraiment. Les français ont besoin d’emplois, ils ne vont pas tous aller travailler chez Dassault. Ils ont besoin de projets innovants, ils ne vont pas tous partir dans la silicone valley. Ils ont besoin de perspectives européennes, ils ne sont pas enclins à devenir comme les grecs … Ils ont besoin de gagner leur vie, ils ne travaillent pas tous dans la banque qui profite du Monopoly de la BCE)…

Donc tout va bien pour François Hollande, mais tout va mal pour Valls. Dès que le parti socialiste se retrouvera sur ses bases, c’est le gouvernement qu'il faudra changer. C’est écrit. Manuel valls va pouvoir compter les jours. Tout va bien ou presque.