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Polémique sur l’abattoir d’Alès : pourquoi les éleveurs réclament une commission d’enquête parlementaire
©Capture d'écran

Hygiène de la dignité

Une vidéo réalisée en caméra cachée de l'abattoir d'Alès, où des animaux sont abattus dans des conditions choquantes a beaucoup ému sur la toile. Cet événement ne peut pas rester sans lendemain, estime la sénatrice Sylvie Goy-Chavent, qui veut qu'une commission parlementaire soit saisie pour enquêter sur "la situation dans les abattoirs".

Antoine Jeandey

Antoine Jeandey

Antoine Jeandey est journaliste et auteur de « Tu m’as laissée en vie, suicide paysan veuve à 24 ans ».

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 WikiAgri

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La vidéo a déjà fait le tour du web, en passant par la télévision. Réalisée en caméra cachée par l'association de défense des animaux L214, elle montre des bêtes qui ne sont pas étourdies avant l'abattage, blessées, estropiées, bref mourant dans des conditions que l'on peut qualifier d'horribles.

La sénatrice (UDI, Ain) Sylvie Goy-Chavent s'était déjà manifesté sur l’élevage et la consommation de viande durant l'été 2013, en étant rapporteur d'une mission commune d’information du Sénat sur la filière viande en France et en Europe (liens en fin d'article). Elle-même fille d'éleveur, elle inscrit son action pour soutenir les consommateurs, mais aussi les éleveurs dont la qualité des produits est remise en cause, et qui finissent par payer des erreurs commises par d'autres.

"Constater les problèmes et y remédier"

Aujourd'hui, forte de l'expérience de cette mission sénatoriale qui suivait le scandale du horsegate, elle souhaite aller plus loin pour une totale transparence dans les abattoirs, la même transparence que celle qui est demandée en amont de la filière, chez les éleveurs, fortement contrôlés. "Encore une fois, il faut un événement médiatique pour réagir, explique-t-elle à WikiAgri. On ne peut pas rester indifférents aux conditions d'abattage de ces bêtes à Alès. Il ne s'agit pas, derrière, de fermer tous les abattoirs, ni de favoriser les gros abattoirs face aux petits en estimant qu'ils ont davantage de moyens pour suivre les règles du bien-être animal et de l'hygiène. Cette commission d'enquête a pour vocation de dresser un état des lieux précis de la situation des abattoirs en France, gros et petits, pour constater les problèmes et donc y remédier."

"Tout le monde doit en parler à son sénateur"

Sylvie Goy-Chavent insiste sur "l'importance d'une telle enquête pour les éleveurs, déjà en crise, qui s'apprêtent à subir l'accord transatlantique, et qui en plus, on le voit, sont discrédités pour des pratiques qui ne sont pas les leurs". Au moins pour cette dernière partie, il est possible de relever officiellement les dysfonctionnements de cet important maillon de la chaîne alimentaire que sont les abattoirs.

Pour qu'une commission d'enquête soit effectivement activée au Sénat, "il faut une forte demande", précise Sylvie Goy-Chavent. Qui part donc en campagne pour que ses collègues sénateurs, déjà alertés par ses soins, aient envie de répondre positivement à cette requête. "Cela concerne tout le monde, les éleveurs, les consommateurs... Tout le monde doit en parler à son sénateur."

Une pétition en ligne

C'est pour sensibiliser l'opinion publique qu'elle a elle-même mis en ligne une pétition intitulée "Pour une commission d'enquête sur les méthodes d'abattage des animaux de boucherie" (lien en fin d'article). Plus il y aura de signatures, plus l'impact sur ses collègues sénateurs sera fort, et plus il y aura de signataires, parmi les sénateurs, de sa demande d'ouverture de la commission d'enquête.

Le texte qui figure sur la pétition est simple et explique bien la démarche : "En France, plus de 50 % des animaux de boucherie sont égorgés dans d'horribles souffrances sans être préalablement étourdis, comme l'exige pourtant la loi. La vidéo de l'horreur tournée dans l'abattoir d'Ales et largement diffusée sur internet ne doit pas nous laisser indifférent : chevaux martyrisés, vaches qui gigotent sur la chaîne d'abattage, animaux découpés encore vivants... Sécurité alimentaire, respect du bien-être animal, information du consommateur, on cache la vérité aux Français, dans l'indifférence des pouvoirs publics. Réagissons et exigeons la création d'une commission d'enquête parlementaire afin de faire toute la lumière sur ces pratiques."

Qui ne se sent pas concerné ?

En savoir plus : Pétition en ligne "pour une commission d'enquête sur les méthodes d'abattage des animaux de boucherie" ; l'enquête de l'association L214 à l'origine de la fermeture de l'abattoir d'Alès ; retrouvez nos précédents articles avec Sylvie Goy-Chavent, rédigés à l'été 2013 au moment où elle était rapporteur d'une mission sénatoriale d'information sur les viandes après le scandale du horsegate.

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