Plan à dix ans : les grands investissements dont la France a le plus besoin<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Premier ministre doit annoncer aujourd’hui un plan d’investissement ambitieux à dix ans, autour de quelques priorités comme la santé, la transition énergétique, le numérique ou encore les grandes infrastructures de transport.
Le Premier ministre doit annoncer aujourd’hui un plan d’investissement ambitieux à dix ans, autour de quelques priorités comme la santé, la transition énergétique, le numérique ou encore les grandes infrastructures de transport.
©Reuters

Le sens des priorités

Jean-Marc Ayrault doit présenter mardi les grands axes du plan "Investir pour la France", qui doit profiter à toute une série de projets ces dix prochaines années. L'enveloppe devrait contenir 10 à 12 milliards. Petit tour d'horizon des axes à privilégier.

Jean-Louis Levet

Jean-Louis Levet

Jean-Louis Levet est économiste.

Son dernier livre est Réindustrialisation j'écris ton nom, (Fondation Jean Jaurès, mars 2012).

Il est également l'auteur de Les Pratiques de l'Intelligence Economique : Dix cas d'entreprises paru chez Economica en 2008 et GDF-Suez, Arcelor, EADS, Pechiney... : Les dossiers noirs de la droite paru chez Jean-Claude Gawsewitch en 2007, et de Investir : une urgence absolue pour la France et l'Europe à télécharger chez la Fondation jean Jaurès (en libre téléchargement).

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Le Premier ministre doit annoncer aujourd’hui un plan d’investissement ambitieux à dix ans, autour de quelques priorités comme la santé, la transition énergétique, le numérique ou encore les grandes infrastructures de transport ; priorités que le président de la République avait évoquées en mai dernier pour attaquer une nouvelle étape de son quinquennat. Des priorités qui se situent en grande partie dans le prolongement des choix stratégiques réalisés dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir (PIA), mis en œuvre depuis 2010, et dont un peu plus de 28 milliards sur les 35 (dotation initiale du PIA) ont été affectés à des projets.

Investir est en effet une nécessité vitale pour notre pays, tant le retard pris sur les autres grands pays industrialisés comme l’Allemagne ou la Corée du Sud est important : l’insuffisance de l’investissement productif en France, avec un taux faible (entre 9 et 1% du PIB en volume) et quasiment stagnant depuis la fin des années 90 a provoqué un affaiblissement continu des capacités de production, et donc une désindustrialisation de notre économie. Difficile dans ces conditions de développer le potentiel d’accélération de la croissance en phase de reprise. Le potentiel de croissance s’affaiblit, entraînant à son tour l’accroissement du chômage. Cette situation n’est pas nouvelle : alors que les États-Unis par exemple, des années 70 au milieu des années 2000, connaissent une croissance de long terme en moyenne supérieure à 2,5%, la croissance européenne, elle, n’a cessé de décroître durant la même période, passant de 4,5% à 1% avant la crise.

Une stratégie d’investissement doit être ciblée, sinon c’est le saupoudrage  des crédits qui domine. L’État n’a pas évidemment à faire le choix des entreprises concernées ou encore des technologies à privilégier, mais à fixer des grandes priorités, des axes forts autour desquels les acteurs se mobilisent, si possible en jouant collectif : car l’innovation, les ruptures technologiques, la conquête de marchés, nécessitent, dans l’économie mondiale, des actions collectives. Personne ne gagne seul dans la durée. Des pays aussi différents que l’Allemagne, l’Italie, ou la Chine le montrent tous les jours.

Les priorités qui semblent mises en avant par le gouvernement, à la demande du président de la République, ont un fil conducteur qu’il convient de maintenir dans la durée : stimuler et accélérer la transition vers un nouveau modèle de croissance, fondé sur la créativité, la qualité, l’efficience énergétique et la réponse aux grands besoins de la société : mobilité, santé, information. Une plus grande diversité de métiers est en train de voir le jour, avec des niveaux de qualification très différents, et de nombreux emplois à la clé.

Pour autant, un plan d’investissement inscrit dans la durée  doit aussi s’accompagner d’une mobilisation puissante et cohérente des leviers dont l’État dispose : une fiscalité claire et immédiatement incitative, tant la situation financière de nombreuses entreprises devient très difficile, une orientation de l’épargne vers l’investissement, le rééquilibrage des relations entre grands donneurs d’ordre et sous-traitants et entre grands distributeurs et petits producteurs. Dans le contexte d’affaiblissement continu de notre potentiel économique, l’heure n’est plus aux mesures à caractère homéopathique, mais résolument offensives, en faveur de la croissance des entreprises.

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