Photo choc de l'enfant noyé : 51% des Français opposés à l'accueil des migrants contre 64% en juillet<!-- --> | Atlantico.fr
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L'image du petit syrien mort noyé et échoué sur une plage turque a fait le tour du monde.
L'image du petit syrien mort noyé et échoué sur une plage turque a fait le tour du monde.
©Capture

Sondage exclusif IFOP pour Atlantico

Néanmoins, 49% des Français sont favorables à ce que les migrants qui arrivent sur les côtes italiennes et grecques soient répartis dans les différents pays d'Europe et à ce que la France en accueille une partie.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Quels sont les résultats de cette nouvelle enquête sur l'opinion des Français face aux migrants, après la publication de la photo du petit syrien mort et échoué sur une plage en Turquie ?

Jérôme Fourquet : Cette nouvelle enquête contenant une question déjà posée sur l'adhésion de Français à l'accueil de migrants dans notre pays permet d'évaluer si la publication de la photo du jeune syrien sur les côtes turques - et aussi l'information selon laquelle l'affaire des migrants retrouvés morts étouffés dans un camion en Autriche - avait eu un impact ou pas sur l'opinion française et sa disposition à accueillir les migrants.

D'après les résultats, indubitablement ces informations chocs ont eu un vrai impact dans l'opinion. Les personnes opposées à l'accueil représentaient plus de 60% des Français sondés début de juillet, et aujourd'hui on est à 50% après la publication de la photo du jeune syrien. L'impact est donc indéniable.

Dans le tableau de bord IFOP Paris Match datant de la semaine dernière, 61% des sondés disaient avoir parlé des migrants morts dans le camion, c'était là le 2e sujet de conversation après l'affaire du Thalys. Là-dessus doivent s'ajouter les effets de la photo du jeune Aylan Kurdi. Néanmoins si ces révélations ont eu de vraies répercussions, il n'en demeure pas moins que dans le contexte très chargé émotionnellement autour de ces questions, encore un français sur 2 environ est opposé à l'accueil des migrants en France. 

Comment expliquer ce résultat ? 

Il faut s'interroger sur les causes de cette opposition. A la lecture des autres questions de l'enquête, une opinion publique française reste partagée sur ces évènements. Une majorité absolue des concitoyens pensent que les migrants sont plutôt de véritable demandeur d'asile fuyant les persécutions dans leur pays, plus que des migrants économiques à la recherche de conditions meilleures de travail. Manuel Valls a expliqué qu'un tri devait être fait, les premiers devaient être accueillis, mais pas les seconds. Il faut donc examiner à quelle catégorie se rattachent ces migrants.

Pour autant 50% des Français sont opposés à l'idée qu'ils soient accueillis. 2 facteurs l'expliquent : un facteur économique d'abord ; il y a une incertitude, une majorité pense que ce sont des gens peu formés difficilement employable rapidement sur le marché français. Une autre minorité estime que ce sont de gens avec un bon bagage intellectuel, enseignants ou techniciens par exemple, parlant anglais, qui pourront s'intégrer économiquement. 

Beaucoup d'éléments entrent en compte dans le jugement : émotion, principe de compassion et humanisme. Mais aussi, un aspect plus pragmatique, terre à terre : peut-on les accueillir, quelles conditions. Or, ce n'est pas la même chose s'il s'agit de gens formés, ou si au contraire ils risquent d'être sans emploi car sans formation.

Pourquoi 50-50 ? Leur profil socio culturel, leur accueil poserait des problèmes économiques pour certains sondés. Contrairement à ce que l'Allemagne pense en affirmant qu'il n'y a pas de problème pour les intégrer, ce n'est pas le sentiment majoritaire en France.
Ensuite, une majorité des citoyens français pensent que dans le flux de migrants, se trouvent des terroristes potentiels. C'est l'argument sécuritaire. Cela renvoie aux déclarations de l'EI qui affirmait qu'il y aurait dans les bateaux de migrants des terroristes envoyés par le groupe terroriste. On observe un continium dans l'opinion de certains français car ils sont nombreux à estimer qu'un lien peut être fait entre l'entrée de flux migratoire, les ratés de l'intégration, la montée de l'islamisme, voire la radicalisation djihadistes. 

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