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Peut-on vraiment se louer tout et n’importe quoi entre particuliers ?
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Economie collaborative

En matière d’économie collaborative, un tas de bonnes idées se révèlent mauvaises à l’usage. On ne peut pas gagner à tous les coups.

Hugues Serraf pour Drivy

Hugues Serraf est journaliste et directeur de la communication de Drivy, la plateforme Internet de location de voitures entre particuliers.

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La grande idée derrière l’économie collaborative, c’est le partage. Enfin, à vrai dire, il y a une autre grande idée derrière cette première grande idée et elle s’appelle tout simplement “business”, mais évitons le cynisme pour aujourd’hui parce que ça donne des aigreurs d’estomac.

Donc, sur le partage proprement-dit, des p'tits malins se sont rendus compte que nous possédions tous des objets dont nous ne servions qu’une ou deux fois par an, parfois moins, et qu’il était possible de leur offrir une vie parallèle tout en se faisant un peu d’argent de poche dans la foulée.

La perceuse qui prend la poussière sur une étagère dans la cave, le service à fondue de la tante Gilberte encore dans son emballage d’origine, le smoking jamais porté, le déguisement de Peter Pan de Halloween dernier, pourquoi ne pas les louer à d’autres particuliers façon Kiloutou ? Après tout, c’est bon pour la planète parce que ça diminue le nombre de perceuses et de services à fondue fabriqués dans le monde (et de jobs dans les usines, soit-dit en passant, mais on a dit que c’était une journée sans cynisme)...

Eh bien en fait, cette bonne idée, ça ne marche pas. Enfin, ça marche un tout petit peu tout de même et il y a tout un tas de sites Web, là-dehors, qui proposent de la mise en relation de propriétaires de tondeuses avec des gens qui ont besoin se raser le crâne mais n’en possèdent pas (zilok.complace de la loce-loue…). Le hic, c’est que cette forme spécifique d’économie collaborative existait déjà depuis des lustres pour ces objets, et qu’il n’était pas nécessaire d’avoir inventé le Web pour prêter un tournevis cruciforme à son voisin. Et, re-hic, en admettant que ce fameux tournevis cruciforme, Internet vous permette de le louer à un inconnu de la ville d’à-côté, la perspective d’organiser deux rendez-vous (collecte et retour) compliqués et chronophages avec lui pour gagner 2,50 euros est assez peu séduisante.

Pour que les particuliers se louent des trucs entre eux sur une grande échelle (oui oui, ils peuvent se louer de grandes échelles, je sais), il faut que le jeu en vaille la chandelle. Des appartements ? No problemo, c’est même la grosse affaire du moment. Des voitures ? Absolument, c’est la deuxième grosse affaire du moment. De l’espace de stockage ? Ca va sans dire. Mais des petits bidules de faible valeur, c’est à la limite de la fausse bonne idée. Voir carrément de la mauvaise. Mais ça n’est pas grave. Sur le Web, une idée de perdue, c’est dix de retrouvées.

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