Pénuries de (re)confinement : voilà ce que vous devriez acheter pour affronter novembre (et non, on ne vous parle pas de papier toilette)<!-- --> | Atlantico.fr
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supermarché france pénurie confinement déconfinement
supermarché france pénurie confinement déconfinement
©INA FASSBENDER / AFP

Leçons du 1er confinement

Alors que la Fédération du commerce et de la distribution a annoncé qu'il n'y aura pas de problème d'approvisionnement lors de ce reconfinement, les consommateurs s'inquiètent d'une pénurie alimentaire dans les jours et les semaines à venir. Que devrait-on acheter en priorité ?

Pascale  Hébel

Pascale Hébel

Pascale Hébel est Directrice associée chez C-ways.

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Atlantico.fr : Avec le recul du premier confinement, quels produits ont le plus manqué ?

Pascale Hébel : Les produits qui ont le plus manqué pendant le premier confinement étaient ceux qui ne pouvaient plus être acheminés depuis l’étranger et qui n’étaient plus fabriqués à cause de l’arrêt des usines : les articles de sport, les imprimantes, les ordinateurs, les clés 4G, les machines à coudre, le petit électroménager pour faire la cuisine, les conserves de tomates venant de Chine. En ce qui concerne la grande consommation, les ruées irrationnelles vers le papier toilette, les pâtes, le riz, la farine, les conserves, les lingettes avant le confinement n’ont pas créé de réelles pénuries. Ce sont les produits standards qui ont connus les plus grandes des ruptures de stocks. Elles ont conduit les consommateurs à acheter ce qu’il restait dans les rayons, des produits de niches comme des pâtes ou du riz complet, les produits bios. Les prix des caddies ont alors augmenté.

L’histoire se répète six mois après le confinement du mois de mars. Les distributeurs ont pu noter des hausse de ventes de pâtes de 30%, de papier toilettes de 20%, de conserves, de produits surgelés la semaine dernière. Les consommateurs ont anticipé l’annonce du confinement d’hier soir. Les rumeurs du confinement circulaient depuis l’annonce du couvre feux.

Que devrait-on acheter en priorité avant ce reconfinement ? Quels sont les produits qui risqueraient de manquer dans ce cas de reconfinement ?

Il n’est absolument pas nécessaire de faire des achats ce jeudi. Il n’y a pas eu de pénurie de biens essentiels en mars, avril, mai et on n’en aura pas pendant le mois de novembre. Les produits qui disparaîtront le plus vite des rayons sont les produits  qui sont les moins chers. Ce qui a changé en six mois est la baisse du pouvoir d’achat d’une partie de la population ceux qui étaient en emplois précaires, les étudiants, les jeunes actifs. La recherche des produits aux prix les plus bas sera beaucoup plus importante qu’au printemps dernier. La guerre des prix a été déclenchée dans la grande distribution, la concurrence va être rude sur les drives et sites de e-commerce. 

Comment s’organisent les marques pour pallier à cette pénurie ?

Les marques avaient réduit les gammes de leur offre pendant la première période de confinement pour se concentrer sur la production de produits standards, les ventes des produits stockables et de première nécessité ont continué d’être fortes après le déconfinement. Une grande partie des consommateurs qui s’étaient mis à faire la cuisine ont continué, par exemple la proportion de ceux qui font de la pâtisserie chez eux a progressé de 3 points entre juin 2019 et juin 2020 (elle passé de 80% à 83%). Le marché de la farine, du sucre en petit conditionnement continue sa croissance et s’est donc adapté à cette nouvelle demande qui va se renforcé dans les semaines à venir. Les lignes de production sont donc déjà complètement adaptées à ce reconfinement. La demande sera bien sûr plus forte que prévue puisqu’on déjeunera moins à l’extérieur, les boulangers feront moins de sandwichs et vendront plus de pain. Les produits locaux des petites PME sont déjà beaucoup plus nombreux dans les rayons et continueront de très bien se vendre. Le e-commerce commençait à croître moins vite, il sera beaucoup plus en croissance. Les différents commerces ont développé la digitalisation, les progrès qui auraient dû se faire en trois ans se sont faits en trois mois. La restauration la plus organisée comme les grandes chaînes mais aussi les acteurs de la restauration collective vendront tout en drive ou en e-commerce. La logistique s’est adaptée à cette nouvelle demande et les acteurs de colis ont mis en place de nouvelles offres toujours plus compétitive et plus rapide. Les petit-commerçants, les circuits courts qui avaient perdu une partie de la clientèle gagnée au printemps retrouveront un peu plus de clientèle et les centres commerciaux qui ont perdu plus de 30% de leur clientèle continueront de perdre des visites en magasins. En ce qui concerne les achats de Noël, les cadeaux qui se font principalement fin octobre et tout le mois de novembre, le confinement aura des conséquences non négligeables. Le e-commerce comblera une partie du manque à gagner, mais il y a fort à parier que les sapins seront moins garnis. Les familles ne pourront pas s’organiser pour se retrouver aussi nombreux que l’an passé et l’épargne de précaution continue d’être très présente en ce temps d’incertitude économique. 

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