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Pendant que la Turquie censure et réprime, Bruxelles accélère le processus d'adhésion
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Europe à 28 ?

Une tribune d'Aymeric Chauprade, tête de liste FN aux élections européennes en Ile-de-France.

Aymeric Chauprade

Aymeric Chauprade

Aymeric Chauprade est docteur en science politique, géopolitologue. Il est tête de liste FN aux élections européennes du 25 mai 2014 en Ile-de-France.

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A la suite des révélations sur le degré de corruption du gouvernement islamiste sévissant en Turquie depuis 12 ans, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait bloquer l’accès à Twitter et à Youtube dans l’ensemble du pays, au mépris de libertés fondamentales pourtant inscrites dans la Constitution turque et même, pourrait-on dire, des critères de Copenhague retenus depuis 1999 pour tout pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne !

La population turque voit progressivement s’éloigner, sous les coups de boutoir d’Erdogan, les fondements laïcs du système politique et civil établi par Ataturk et elle est de plus en plus férocement réprimée (14 morts et des centaines de blessés durant ces derniers mois). Au mépris de la séparation des pouvoirs, les juges du siège sont déplacés, les officiers de police judiciaire dessaisis des enquêtes en cours (notamment sur le propre fils d’Erdogan), et de nombreux journalistes sont jetés en prison. Rien de tout cela, pourtant, ne suscite la moindre désapprobation de la part de l'Union européenne qui, pendant ce temps, s'acharne sur la Russie et les populations russophones d'Ukraine !

Au contraire, Bruxelles a récemment accompli de nouveaux pas dans le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Désormais, pas moins de 14 chapitres sur 23 sont ouverts dans les négociations d’adhésion. Nicolas Sarkozy, après avoir fait procéder au gel de 5 chapitres lors du sommet européen du 25 juin 2007, avait discrètement ensuite, entre 2008 et 2010, soutenu l’ouverture de 6 nouveaux chapitres.

L'UMP a créé un véritable danger dans le cadre de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008. En effet, une précédente révision précisait que toute adhésion postérieure à la vague de 2004 devait être soumise au référendum. Or, la révision initiée par l'UMP est venue ajouter un second alinéa permettant d’éviter le référendum si une motion adoptée dans le sens de l’adhésion recueillait une majorité des trois cinquièmes au Congrès. C’est dire toute l’ambivalence de l'UMP sur la Turquie comme sur tout le reste.

L’arrivée au pouvoir de François Hollande n’a fait qu’amplifier le mouvement, de façon ostensible cette fois. A l’automne 2013 est ouvert le chapitre 22, consacré à la politique régionale. Nos régions françaises se verraient alors privées de l’essentiel des aides européennes au bénéfice de régions turques bien plus éligibles aux fonds structurels. Pour mémoire, rappelons que la France est déjà très largement contributrice nette au budget des fonds régionaux, puisqu’elle verse chaque année près de 17 milliards d’euros alors que les régions françaises ne reçoivent que 4 milliards d’euros de dotations.

Surtout, et sans que cela ne soit porté à la connaissance des Français, l'Union européenne vient de porter un nouveau coup à la sécurité et à l’identité des peuples européens. L'accord dit de réadmission prévoit en effet qu’à l’horizon 2017 les ressortissants turcs pourront se rendre dans l’espace européen sans visa préalable.

Les Français font donc face à un choix crucial lors des élections européennes du 25 mai 2014. Soit ils décident de reprendre leur destin en main pour remettre l'Union européenne au service de la souveraineté des peuples et de la civilisation européenne (la famille, la démographie...), soit ils se soumettent au projet mondialiste qui les diluera dans un ensemble transatlantique étendu à une Turquie bientôt plus nombreuse que l'Allemagne.

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