Pendant les jours de sang qu'a connus la France, le vrai président de la République s'est appelé Manuel Valls<!-- --> | Atlantico.fr
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Valls a été rocardien et il en a gardé le meilleur : le parler vrai.
Valls a été rocardien et il en a gardé le meilleur : le parler vrai.
©Reuters

Quand Matignon éclipse l'Elysée

Il est Premier ministre. Que Premier ministre. Mais heureusement pour notre dignité qu'il était là.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Un véritable homme d'Etat se reconnait à deux choses. Sa volonté d'agir. Sa capacité de dire la vérité. Toute la vérité. Rien que la vérité. Le chef de l'Etat - nous avons nommé François Hollande - n'a pas, en ces jours d'horreur, de deuil et de larmes, été un homme d'Etat. Son Premier ministre l'a été. Et Hollande ne pourra pas dire de Valls ce que Chirac disait de Sarkozy, alors son ministre de l'Intérieur : "j'ordonne, il exécute".

Valls a été rocardien et il en a gardé le meilleur : le parler vrai. Hollande a été mitterrandien, et il en a (n'ayant pas le talent de François Mitterrand) gardé le pire : une propension à penser tordu. Le président de la République (enfin celui que nous avons en titre) s'est employé, en paresseux homme de ménage qu'il est (il parait qu'il faut dire pour ne pas l'insulter "technicien de surface") à faire ce qu'il sait faire le mieux : pousser la poussière sous le tapis. Hollande a parlé de terrorisme. Lequel ? Ah ben ça il ne sait pas et il ne veut ni ne peux prononcer le mot "islamique". Pourquoi ? Parce que, et c'est lui qui le dit, "ça n'a rien à voir avec la religion musulmane". Quelqu'un a-t-il encore envie de le croire?

Maintenant, écoutons un peu Manuel Valls. Dans sa bouche on a entendu les mots "terroristes islamiques". Le Premier ministre n'appartient pas à la secte des "pas d'amalgame". Alors que son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, poussait des ronrons de satisfaction, saluant l'action des forces de police, "dont tous les Français sont fièrs", Valls le corrigeait aussitôt en rappelant qu'il y avait quand même eu 17 morts !

Et, alors que d'habitude c'est le rôle de l'opposition de chercher noise au pouvoir en place, c'est lui encore qui a dénoncé les "failles" qui avaient aboutis à ces 17 morts. Des "failles" sous François Hollande ? Il faut être très sûr de soi pour se permettre une telle insolence ! Et il est allé encore plus loin sans craindre les foudres des bien pensants de son camp.

Oui, Manuel Valls a osé dire qu'il y avait eu sur les réseaux sociaux et dans nos écoles des "réactions inqualifiables". On sait en effet que de nombreux élèves ont applaudi à la mort de ceux qui avaient insulté le Prophète. Quiconque a vu le film "Entre les murs" sait de quelles écoles et de quels élèves il s'agit. Pourquoi le Premier ministre a-t-il dit ça ? Peut-être était il sincèrement et humainement dégouté. Ça arrive aux vrais hommes d'Etat.

Pour aggraver son cas - et son cas est manifestement grave - Valls a eu un autre cri du cœur devant l'hyper casher où 4 Juifs avaient été assassinés : "la France sans les Juifs n'est pas la France ! ". Nul doute que le Conseil Français du Culte Musulman, très injustement oublié, va instruire contre lui un procès pour sionisme. Nous terminerons ce panégyrique (oui c'en est un et totalement assumé) par une dernière déclaration de Valls. En évoquant les racines profondes de la maladie haineuse qui ronge une partie de la population française, il a indiqué "qu'il avait été bien seul quand il s'était dressé face à Dieudonné".

"Bien seul" vaut accusation. Enfin un dernier mot jamais jusque là utilisé par un homme au pouvoir. "L'antisémitisme, le racisme et les actes antichrétiens sont des délits". Passons sur l'heureuse absence de "l'islamophobie" dans cette liste. "Antichrétien" !! Mais on va où là ? Il nous faut maintenant, par prudence élémentaire, rassurer ceux de nos lecteurs qui n'aiment pas du tout le Premier ministre. Soyons justes : si Valls est grand, c'est surtout parce que Hollande est petit…

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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