Les patrons jouent à se faire peur : "Martine Aubry ne sera pas dans le gouvernement, quand même ?"<!-- --> | Atlantico.fr
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Pour les chefs d'entreprises, la première secrétaire du Parti socialiste reste la "dame des 35 heures".
Pour les chefs d'entreprises, la première secrétaire du Parti socialiste reste la "dame des 35 heures".
©Reuters

Tout sauf Aubry

Pour les chefs d'entreprises, la première secrétaire du Parti socialiste reste la "dame des 35 heures". Son retour aux affaires, comme Premier ministre ou ministre du Travail, serait pour eux un symbole très négatif, alors qu'ils ont déjà été durement critiqués durant la campagne.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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ETHIC (Mouvement des Entreprises à Taille Humaines Indépendantes et de Croissance) représente par sa composition et les différents profils de ses adhérents le tissu entrepreneurial français, et les entrepreneurs considèrent que la nomination de Martine Aubry comme Premier Ministre ou au poste de Ministre du Travail serait un signal extrêmement négatif pour 3 millions de chefs d’entreprises pour lesquels elle demeure: « la dame des 35 heures ».

La réduction du temps de travail telle qu'elle a été imposée et menée par l'ancienne Ministre du Travail reste un passif sur lequel Madame Aubry n'est jamais revenue et n'a voulu ni s'expliquer ni accepter l’idée du frein économique que cela a pu représenter pour toutes les entreprises, à l'exception de quelques très grosses entreprise qui en ont profité pour mener à bien quelques accords donnant-donnant. Les "aménagements" du précédent Gouvernement n'ont fait que colmater les dommages provoqués et à un coût regrettable que l'on connait. Remettre tout le monde autour de la table pour renégocier en supprimant les célébrissimes RTT (forcément populaires) était un chantier apparemment trop difficile. Cela a fait de nous le pays avec le moins de jours travaillés… Nous n’en avions tout simplement pas les moyens.

Alors c’est l’inquiétude chez les patrons à la perspective d’un retour de Martine Aubry ! On se le chuchote, on s’esclaffe, on prétend tout quitter si c’est le cas,  « tout mais pas elle », on joue à se faire peur « il n’osera pas quand même ? »

Ce serait un retour vers le passé symboliquement très préjudiciable et incompréhensible par rapport au "changement" annoncé, et surtout en période de crise économique. Le Premier Ministre devra représenter un nouvel espoir et même un allié, susciter un élan. Inimaginable de démarrer un quinquennat sur un ancrage négatif encore si puissant pour des millions d’entrepreneurs quelles que soient les qualités politiques de Madame Martine Aubry.

Le nouveau Président de la République doit soutenir les 3 millions d'entrepreneurs qui créent la richesse et sont le socle de la réussite de la France sans lesquels aucune promesse ne peut être tenue, or il est un peu soupçonné de ne pas être proche d’eux, c’est le moins qu’on puisse dire ; nous n’avons pas eu droit à la moindre parole d’encouragement, les seuls propos tenus à ce sujet étaient pour critiquer les gros salaires, fustiger les riches, évoquer l’emploi, l’industrie, mais toujours rien sur les entrepreneurs, ils ne seraient sympathiques que s’ils souffrent… Ce n’est pas ce qu’ils veulent, ils sont fiers de leur statut, de leur indépendance, de leurs succès, de leurs bénéfices et même de l’argent qu’ils gagnent et de celui qu’ils distribuent ; stock option n’est pas un gros mot c’est leur façon d’enrichir ceux qui y travaillent avec eux.

Ce qui est bon pour les entreprises donc pour l’emploi et le pays ne peut s’accommoder des pseudos vertus d’une idéologie qui n’aime, ni la compétitivité (facteur de stress et de pression) ni la concurrence (synonyme d’un libéralisme honni), ni le profit (forcément injustement réparti), ni l’utopie du salaire juste (la limitation à un multiple de 20 fois le plus bas salaire serait un désastre), ni le temps choisi contractuellement (le salarié étant obligatoirement exploité). Toutes ces vieilles lunes réactivées mèneraient à la faillite et Mélenchon s’est bien appliqué pourtant à les réactiver. Qu’on le veuille ou non, injustement peut être, l’archaïsme économique est incarné par Martine Aubry qui n’a jamais voulu crever l’abcès.

Une autre génération est attendue, porteuse d’espoir ; Manuel Valls, par exemple, qui a rencontré les chefs d ‘entreprises d’ETHIC, a suscité leur confiance par un réalisme humanisme qui ne renonçait pas à tenter d’améliorer certains excès capitalistes. « Le changement » c’est maintenant mais donner l’élan nécessaire, fédérer et respecter la liberté d’entreprendre c’est tout de suite ! 

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