Patricia Chapelotte : « Le Covid s’est montré plus dur pour beaucoup de femmes que pour les hommes mais elles n’ont pas baissé les bras »<!-- --> | Atlantico.fr
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prix de la femme d'influence coronavirus covid-19 santé pandémie hommes femmes
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©SEBASTIEN BOZON / AFP

Prix de la femme d'influence

Les femmes qui se sont illustrées par leurs actes pendant la crise du Covid ont été mises à l'honneur dans le cadre de la 7ème édition du prix de la femme d'influence. Pourquoi les femmes ont été plus frappées que les hommes par la crise ?

Patricia Chapelotte

Patricia Chapelotte est directrice générale d’Hopscotch Décideurs, Présidente du club Femmes d’Influence et Présidente et créatrice du Prix de la Femme d’Influence. Experte en communication d’influence, elle est engagée pour l’entrepreneuriat et pour la cause des femmes

 

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Atlantico.fr : Pour la 7ème édition du prix de la femme d’influence, vous avez choisi de mettre à l’honneur des femmes qui se sont illustrées par leurs actes pendant la crise du Covid ? Pourquoi ? 

Patricia Chapelotte : Comme vous le savez, la crise du Covid et les confinements successifs ont perturbé les équilibres et ont aussi perturbé les comportements. Le Covid a changé la vie de beaucoup de femmes. Pendant cette période extraordinaire, des femmes se sont comportés de manière extraordinaire. Certaines ont changé leur mode de vie, ont bousculé leurs habitudes, ont perturbé leur vie familiale. 

On dit souvent que c’est dans les crises que les êtres se révèlent. Et bien, on a vu pour beaucoup d’entre elles le besoin de se sentir utiles. Les femmes que nous récompensons ce soir ont pris la vie à bras le corps et cela a beaucoup touché les membres du jury. L’une a trouvé le temps d’être agricultrice le jour et infirmière la nuit. Des femmes de la tech ont créé un collectif et ont levé plus de 7 millions d’euros en quelques semaines ; une chef d’entreprise a transformé son usine de fabrique de cotons tige en fabrique d’écouvillons.  Ce sont ces femmes que l’on veut faire découvrir au grand public et que l’on veut mettre à l’honneur pour cette 7ème édition du prix de la femme d’influence. Et bien sûr, je n’oublie pas le personnel soignant, confrontées de près à l’épreuve du coronavirus, qui fait preuve d’un dévouement incroyable, qui ont trouvé tellement d’énergie pour aider et soigner ceux qui souffrent. 

On a beaucoup lu que les femmes avaient été plus frappées que les hommes par la crise. Et par ailleurs que leur emploi était plus menacé que les hommes. Pourquoi ? 

Beaucoup de chiffres et d’études ont montré que les répercussions de la crise du covid sont souvent plus violentes sur les femmes.

Les femmes sont plus nombreuses dans les métiers exposés au Covid. Elles sont plus nombreuses que les hommes dans les métiers de services et notamment dans le secteur de la santé. Elles sont majoritairement dans les équipes de soignantes, dans les supermarchés et dans beaucoup de commerces, dans les équipes de nettoyage des bureaux, des lieux où circulent beaucoup de monde. Tous ses métiers les exposent au public et elles ont ainsi plus de risques d’attraper la maladie. 

Par ailleurs, le cabinet de Conseil Mac Kinsey a réalisé une étude sur le marché de l'emploi des femmes, les conséquences du coronavirus s'en prend davantage aux femmes et elles sont plus touchés par le chômage que les hommes. Les femmes ont davantage perdu leur travail que les hommes. Alors que les femmes comptent pour 39% de la population active mondiale, elles occupent 54% des emplois à risque à cause de l'épidémie. Elles sont aussi plus nombreuses chez les précaires,  les temps partiels, dont les emplois ont été les premiers supprimés. 

Il faut aussi prendre en compte un élément important : elles ont davantage sacrifié leur vie professionnelle pendant cette crise. Les femmes ont assuré plus que les hommes des tâches domestiques, elles ont aussi assuré les cours pour les enfants à domicile quand les écoles étaient fermées. Elles ont pour beaucoup sacrifié leur job pour s’occuper des enfants. 

On a dit que Les femmes au Pouvoir ont été plus efficaces que les hommes pour lutter contre le Covid. A l’image de Jacinda Arden, première ministre de la nouvelle Zélande. Comment expliquez-vous cela ? 

Effectivement on a observé un phénomène intéressant. Je pense qu’il y a une façon d’aborder la crise qui est différente. Une gestion différente déjà dans le discours. Les femmes ont diffusé des messages pragmatiques empreint de transparence en imposant des mesures strictes mais dans un esprit protecteur des populations. Les hommes ont été alarmistes avec un discours viril et guerrier comme le président Macron : Nous sommes en guerre ! C’est une posture de vérité et protectrice qu’a adopté Jacinda Arden. Elle a parlé à ses 5 millions de concitoyens le 25 mars dernier, chez elle,assise dans son canapé en parlant avec un ton juste, clair et plein d’empathie. Elle a su imposer un confinement très strict qui n’a pas été contesté et qui a marché. Très tôt, elle met en place un confinement drastique avec des restrictions de sortie, de voyage et des tests à grande échelle. C’est cette gestion exemplaire qui a donné envie aux membres du jury de la nommer dans la catégorie du prix de la femme d’influence politique.

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