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Pas de boulets aux pieds pour l’état d’urgence sanitaire, n’en n’ayons pas pour l’état d’urgence contre le terrorisme
©DR

Le bloc-pol de Laurence Sailliet

La France fait face à une double menace : le coronavirus et le terrorisme islamiste. Contre le premier, elle refuse les blocages qui seraient imposés par des textes ou conventions. Contre le second, elle ne doit pas faire preuve de plus de faiblesse.

Laurence Sailliet

Laurence Sailliet

Laurence Sailliet est députée européenne Les Républicains et membre du groupe du Parti populaire européen.

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La France est en guerre, une double guerre. Une guerre contre un virus d’une part, dont la propagation, si violente, mène inexorablement à restreindre les libertés des Français. Ce n’est pas par choix mais par nécessité, pour garantir leur sécurité, que le Président de la République a été amené à prendre des mesures qu’ il avait lui-même presque exclues, il y a quelques semaines seulement.

Alors, chacun peut y aller de son analyse et de son commentaire sur la manière dont a été gérée la crise sanitaire mais les chiffres sont là et l’explosion du nombre de cas et la gravité de la situation dépassent nos frontières. Chacun pourra comprendre aussi qu’aucun chef d’État, père de la Nation, ne peut assumer de laisser mourir ses concitoyens dans des couloirs d’hôpitaux faute de ne pouvoir assurer leur prise en charge. Nous parvenons donc avec cet état d’urgence sanitaire qui a été décrété à restreindre la liberté des Français, sans blocage aucun qui serait imposé par des textes ou conventions, les fameux boulets aux pieds ...

Aussi pour mener cette autre guerre, celle contre le terrorisme, ne soyons pas plus faibles, pas plus naïfs. Le retour à l’état d’urgence, dédié à cette lutte s’impose. Cet état d’urgence, avait déjà été décrété lors d’un conseil des ministres réuni dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre 2015 à la suite des attentats perpétrés à Paris et à Saint Denis. Il a pris fin le 1er novembre 2017 pour être remplacé par la loi SILT censée renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme. Ce fut une erreur. Les chiffres sont éloquents. L’état d’urgence a permis 4600 perquisitions administratives donnant lieu à 430 gardes-à-vues et 625 armes saisies ainsi que 750 arrêtés d’assignation à résidence. A titre de comparaison, depuis le vote de la loi, seules 174 visites domiciliaires ont été effectuées et 332 mesures individuelles de contrôles ont été prises.

Beaucoup affirment que l’ensemble des dispositions de cet état d’urgence a été transposé dans cette loi. C’est un mensonge ou plutôt de la paresse intellectuelle de commentateurs qui ont avalé et diffusé sans sourciller les éléments de langage diffusés à l’époque par la majorité. Pour exemple, les forces de l’ordre qui pouvaient perquisitionner sur de simples soupçons, se sont vues contraintes de faire des visites et des saisies, seulement avec l'autorisation du juge des libertés et de la détention. De même, les personnes soupçonnées de terrorisme, qui pouvaient être consignées « à résidence » à leur domicile se sont vues maintenues « à résidence » mais au niveau de la commune, quelle hérésie. 

Certains diront que les deux derniers attentats n’auraient peut-être pas pu être évités avec ces mesures. Attendons déjà les résultats de l’enquête avant de pouvoir l’affirmer. Mais combien d’autres pourrons l’être à l’avenir ? Beaucoup sûrement, alors ne nous en privons pas.

Et allons même encore plus loin ! Appuyons-nous sur cet état d’urgence pour restreindre les libertés des 3000 individus radicalisés les plus dangereux fichés au FSPRT, dit le « haut du spectre ». Mettons-les hors d’état de nuire par le biais de la rétention administrative. Il ne s’agit pas de les appréhender sur de simples soupçons mais sur des critères clairs et inattaquables établis par les services de renseignement eux-mêmes qui permettent cette classification. Avec l’expulsion des étrangers eux-mêmes recensés dans ce fichier nous ne pourrons que faciliter le travail de nos services et leur permettre ainsi de détecter plus vite et plus efficacement ces terroristes non fichés qui ont tué sur notre territoire ces derniers jours.

Oui il faut du courage politique pour taper fort et vite. Mais nul doute que les Français sont prêts à soutenir de telles décisions. Malheureusement, certains « décideurs » sont eux encore bloqués par leur dogmatisme ou par une cynique volonté électoraliste, allant chercher avec indignité les voix de ceux qui veulent défier la République. Alors qu’ils pensent à l’immense chagrin des enfants et des proches des 269 victimes du terrorisme islamiste depuis 2012 pour être à la hauteur de ce combat que nous devons mener pour la France et les Français.

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