Paris et le désert français : PSG superstar, mais où en sont les outsiders Marseille, Lyon, Lille et Montpellier ?

Paris Saint Germain : après une saison blanche le carton plein ?

Inutile de dire que le PSG ne peut pas cette année ne pas être champion. Comme dans les années Tapie à l’OM ou les années 2000 à l’OL, le seul PSG a monopolisé tous les transferts de stars sans exception. Avec Lavezzi en entrée suivi de Thiago Silva en plat de résistance, Ibrahimovic au dessert et celui qui est présenté comme étant un des plus grands espoirs du football italien, Verratti, comme digestif, on peut dire que le club parisien a mis les petits plats dans les grands et que son recrutement vaut sans problèmes trois étoiles au Michelin.

Si on ajoute les recrutements de la saison passée avec Pastore, Thiago Motta, Alex, Sirigu, Sissoko, Menez, Bisevac, Matuidi, Lugano et Maxwell, on peut dire que le PSG a tout d’un épouvantail qui va certainement faire pas loin des 38 journées à guichets fermés. Leonardo avait annoncé un budget d’achats de 100 millions d’euros pour cette saison, il en a déjà dépensé 99 (42 pour Thiago Silva ; 26 pour Lavezzi ; 20 pour Ibrahimovic et 11 pour Verratti). Va-t-il nous sortir un dernier lapin de son chapeau sous la forme d’un joueur en fin de contrat ou d’une rallonge budgétaire des qataris ? Peu importe, Paris a tout pour réaliser cette saison le triplé en France et pour postuler comme outsider en Ligue des Champions.

Montpellier : plus dure sera la chute ?

Louis Nicollin a réalisé l’an dernier le rêve de toute une vie : Gagner le championnat de Ligue 1. Pourtant, il y a un an, personne n’aurait misé un kopeck sur les chances des pailladins. Avec la très rémunératrice, mais très dévoreuse d’énergie Ligue des Champions, il faudrait pour les Montpelliérains s’activer sur le marché des transferts pour pouvoir espérer faire une saison correcte et ne pas risquer de vivre le cauchemar auxerrois qui a vu les bourguignons passer en deux ans de chocs européens face au Milan AC ou au Real Madrid à l’enfer de la Ligue 2. On ne peut malheureusement pas dire que le club héraultais ait été très virulent sur le marché des transferts puisqu’il a perdu un de ses meilleurs joueurs, Olivier Giroud parti pour Arsenal, qui a été remplacé par deux attaquants, Anthony Mounier et un Argentin arrivant du Chili, Emanuel Herrera. Entre les 15 millions générés par la vente de Giroud et les 5 millions dépensés en achats pour Mounier et Charbonnier (Herrera et Congré étant en fin de contrat avec leurs clubs), il reste des sous pour faire quelques emplettes. Il va falloir se dépêcher au risque de vivre un calvaire en Europe et une saison chaotique en France…

Lille : les dogues n'ont pas perdu le Nord

Auteurs d’un remarquable doublé il y a deux ans, les Lillois ont vécu une saison pour le moins difficile l’an dernier avec aucun titre, une simple qualification pour le tour préliminaire en Ligue des Champions et une élimination peu brillante dès la phase de poules de cette même Ligue des Champions. Avec un peu de chance, les Dogues devraient retrouver le bonheur des joutes européennes du mardi et du mercredi et comptent bien y faire un meilleur parcours que l’an passé. Durant l’intersaison, les Lillois ont vendu leur Star belge, Eden Hazard, à Chelsea pour 40 millions tandis que Salomon Kalou faisait le chemin inverse gratuitement car étant en fin de contrat chez les Blues. Joe Cole est également reparti outre-Manche après une saison mi-figue mi-raisin tandis que Marvin Martin est arrivé en provenance de Sochaux moyennant un transfert de 10 millions d’euro. Avec la « culbute » réalisée grâce à la vente de Hazard, il y a fort à parier que les lillois vont essayer de faire quelques achats mais, avec son effectif actuel et malgré le départ de son meilleur joueur, le club nordiste devrait faire partie du Top 3 de Ligue 1 cette saison sans trop de problèmes.

Lyon : les merles après les grives ?

Si Lyon peut avoir une seule satisfaction de la saison passée, c’est celle d’avoir enfin remporté un titre pour la première fois depuis quatre ans avec la Coupe de France. En effet, entre l’arrivée de Claude Puel et son limogeage (juin 2008-juin2011), la vitrine du club ne s’est enrichie d’aucun trophée, pas même une petite Coupe de la Ligue. Pire, pour la première fois depuis la saison 1999-2000, l’OL ne disputera même pas le tour préliminaire de la Ligue des Champions.

Pendant les années 2000, Lyon était LE club français, raflant toutes les stars sur le marché des transferts avec des fortunes diverses : Du très bon avec Juninho ou Lisandro; du moins bon avec Ederson ou Keita ; de l’expectative avec Gourcuff, dernier gros transfert du club.

Cette saison, c’est le calme plat sur le marché des transferts entre Rhône et Saône puisque aucun départ ni arrivée marquante ne sont à signaler. Il est loin le temps où Jean-Michel Aulas faisait la pluie et le beau temps sur le marché des transferts même si, avec son effectif actuel, Lyon devrait finir la saison dans le Top 3 de la Ligue 1.

Marseille : ça devrait chauffer sur la Canebière...

Une saison à oublier. Voila ce qui restera de la saison 2011-2012 au cours de laquelle l’OM a, certes, réalisé le triplé en Coupe de la Ligue (trois victoire de suite) mais où le club a fait sa pire saison depuis 11 ans en finissant 10^ème de la Ligue 1. On passera sur le parcours plutôt réussi en Ligue des Champions vu les moyens du club (élimination en ¼ face au Bayern qui n’a pas eu à forcer son talent lors des deux matches pour faire passer les Olympiens à la trappe) qui aura été terni par une élimination face aux amateurs de Quevilly en Coupe de France.

Cette saison, comme à Lyon, c’est le calme plat en termes de transferts. Pire, le club a perdu son entraîneur, Didier Deschamps, parti s’occuper d’une équipe de France où il y a également du boulot. Remplacé par Elie Baup, les Olympiens ne peuvent espérer grand-chose cette saison vu leur effectif. Il faut dire que, comme chez l’autre « Olympique », l’actionnaire principal ne veut pas mettre la main à la poche pour renforcer l’effectif et qu’il n’y a rien à espérer pour une entreprise qui n’investit pas dans le capital humain, c'est-à-dire les joueurs, sauf à avoir déjà un effectif de rêve comme c’est le cas à Barcelone ou au Real Madrid.

Avec la saison que risque de faire l’ennemi intime parisien, on peut s’attendre à pas mal de réactions de mauvaise humeur dans les travées du Vélodrome voir même des manifestations sur la Canebière…

Bref, il suffit de regarder les chiffres pour comprendre qu’au jour d’aujourd’hui le mercato d’été de la Ligue 1 se résume à trois lettres, PSG, et que la saison qui commencera dans quelques semaines risque de se résumer à un cavalier seul du club parisien. Les millions venus du désert cachent en effet le désert financier et sportif du reste du football français.