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Ouverture des vannes à liquidité de la BCE : le moment de vérité...
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Money for nothing

En mettant des milliards d'euros à la disposition des banques européennes, la BCE résout le problème de liquidités. Mais la sortie de crise semble toujours lointaine.

En prêtant 489 milliards d’euros à près de cinq cent banques européennes, la BCE entend éviter un "credit crunch". Elle offre en effet la possibilité aux banques d'emprunter sur trois ans à un taux proche de 1%. Cette vaste opération de refinancement va permettre aux banques de souffler, dans la mesure où elle résout l'énorme problème de liquidités auquel elles étaient confrontés.

Pour la BCE, assurer la liquidités des banques, responsables de 75 % du financement de l'économie de la zone euro, est la priorité des priorités. La crise de confiance au sein de la zone euro avait eu pour principale conséquence de fermer le robinet des prêts interbancaires, privant ainsi de nombreux établissements de leurs sources de financement traditionnelles. En 2011, les établissements de petite ou moyenne taille de la zone euro n'ont couvert que 69% de leurs besoins avec leurs appels au marché.

Pour 2012, la situation s'annonçait critique : le secteur doit faire face à 230 milliards d'euros de remboursements d'obligations au seul premier trimestre. En empruntant massivement à la BCE, les banques se prémunissent donc contre une éventuelle crise de liquidité en s'assurant que leurs besoins sont d'ores et déjà couverts.

En résumé, cette opération ne met pas fin à la crise : elle permet juste au système de continuer à tourner.

Pour les investisseurs, la crise est loin d'être terminée. L'annonce de ce plan n'a d'ailleurs pas provoqué de vague d'enthousiasme sur les marchés. La Bourse a finalement salué tièdement l'événement, puisque qu'après une certaine hésitation, l'ensemble des titres bancaires sont repartis à la hausse en Europe, ce jeudi.

Le risque d’un défaut de paiement est encore très réel, en particulier dans des pays comme l'Espagne et l'Italie. Cette opération ne résout en rien la question du manque de fonds propres dont souffrent de nombreux établissements de la zone euro. Or - et c'est justement le problème - les sommes avancées par la BCE ne pourront pas être assimilées à des fonds propres. Pour renforcer leur solvabilité, les banques ont le choix entre deux solutions : faire appel à leurs actionnaires sous la forme d'augmentations de capital, ou vendre des actifs pour réduire la taille de leur bilan.

La méfiance des investisseurs à l'égard des banques n'est donc pas prête de disparaître. Si de grosses opérations de renforcement des capitaux propres des banques françaises semblent désormais peu probables, les marchés restent prudents car il faudra des années pour réduire la taille de leur bilan.

Si cette opération ne mettra pas un terme pas un terme à la crise, toujours est-il qu'elle a remporté un succès inespéré mercredi auprès des 523 banques concernées, qui se sont précipitées pour contracter des prêts. Plus d'une dizaine de banques italiennes ont recouru aux nouveaux prêts longs de la BCE inaugurés mercredi à hauteur de 116 milliards d'euros, soit près du quart du total.

Pour celles qui auraient tout de même raté le coche de l'opération de ce jeudi matin, une seconde session aura lieu fin février.

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