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Panorama de ceux qui soutiennent encore Fillon, ceux qui vacillent, et ceux qui ne sont plus là
©Reuters

Droite gruyère

Depuis la conférence de presse de mercredi, les défections se multiplient dans les rangs du parti républicain. Bruno Le Maire décide d'ores et déjà de ne plus soutenir François Fillon et l'UDI suspend sa participation à la campagne en attendant de prendre une décision collective et définitive. Atlantico fait le point sur les soutiens du candidat LR, ceux qui partent, ceux qui restent, ceux qui hésitent.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Atlantico : Aujourd'hui, sur qui François Fillon peut-il compter. Qui sont ses soutiens indéfectibles ? 

Anita Hausser : Aujourd'hui François Fillon peut compter ses amis ...Parmi ces soutiens, il convient de distinguer les présents et ceux qui ne figurent pas sur la photo, parce qu'absents de Paris. Un certain nombre d'entre eux  sont venus spontanément au Q.G, à l'instar de  Gérard Longuet qui dit qu' "il faut parfois pousser la porte de Fillon pour lui parler". Mais avant la photo, il y a eu des conversations, au téléphone et dans le bureau du candidat. Certains dont Gérard Larcher, mais également Bernard Accoyer, le secrétaire général de L.R, ainsi que son directeur de campagne,  auraient conseillé à François Fillon d'abandonner, mais l'ont assuré de leur soutien s'il décidait de se maintenir. Il en est de même pour Bruno Retailleau, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, et François Baroin ; la présence de ce dernier au premier rang des soutiens a d'ailleurs surpris. Caroline Cayeux, la sénatrice de l'Oise, Valérie Boyer, députée des Bouches du Rhône  qui sont à ses cotés depuis le début de sa campagne  étaient là, tout comme Serge Grouard le député du Loiret. Éric Woerth, Luc Chatel étaient également  présents .Valérie Pécresse a même déjeuné ensuite avec le candidat et son équipe rapprochée dans le quartier du QG. La présence de Nadine Morano était plus inattendue, car elle avait participé à la réunion des "sarkozystes" qui avaient déclenché une première fronde il y a quelques semaines.

Après avoir pris acte de la décision de François Fillon de maintenir sa candidature, Bernard Accoyer a, dans la soirée, adressé un message explicite aux militants du mouvement LR  dans lequel il écrit que "François FILLON a réaffirmé qu’il irait jusqu’au bout et vous convie à un grand rassemblement populaire ce dimanche 5 mars, à 15 heures, au Trocadéro ". Le responsable de LR les   invite aussi "à multiplier les actions militantes de terrain pour faire vivre le débat de fond et convaincre les électeurs ..."

Dans la galaxie des fillonnistes , on notait l'absence d'  Éric Ciotti . Le député des Alpes Maritimes qui avait déjà soutenu Fillon dans la "guerre" contre Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP, se veut très proche du candidat, après  avoir effectué un détour dans la campagne de Nicolas Sarkozy lors de la primaire. Quant  à Christian Estrosi, il a multiplié les twitts de soutien.

Aujourd'hui qui sont ceux qui ne soutiennent plus le candidat Fillon ? 

Anita Hausser : Le premier à avoir raccroché est Bruno Le Maire qui a annoncé dès le début de l'après qu'il démissionne de ses fonctions de représentant  de François Fillon pour les affaires européennes et internationales. Il entraine dans son sillage une partie des troupes lemairistes, dont les députés Laure de la Raudière, Jean-Luc  Warsmann, Frank Riester, Alain Chrétien, Arnaud Robinet. Pour l'heure, seuls parmi les "lemairistes "Damien Abad, élu de l'Ain  et Dominique Tian, député des Bouches du Rhône, ont décidé de continuer à faire campagne pour François Fillon  au nom de la fidélité et parce qu'il n'y a pas de plan B. Un point d'interrogation pour Thierry Solère. Le député des Hauts de Seine, proche de Bruno Le Maire et cheville ouvrière de la primaire, a été choisi par François Fillon pour devenir son porte -parole, au grand dam de fillonistes historiques. Il s'est fracturé le pied il y a quelques jours. Est-ce cette blessure qui l'a éloigné du QG? Ou va-t-il suivre son ami Bruno Le Maire ?

Dans l'après-midi c'est  Catherine Vautrin, députée de la Marne, qui a demandé le retrait de François Fillon "pour un autre candidat". Elle a déclaré à l'AFP que " l'heure est venue que François Fillon consacre son énergie à défendre son honneur". Démarche plus  curieuse, Pierre Lellouche, député LR de Paris a demandé le retrait de la candidature de François Fillon jugeant que le candidat est "inaudible" et envisage de saisir le Conseil constitutionnel afin de faire reporter l'élection. A cela il faut ajouter Henri Guaino qui voue une haine personnelle à François Fillon .Et parmi les juppéistes, la sénatrice  du Bas-Rhin, Fabienne Keller a dans un communiqué  déclaré qu' "il n'est pas possible de continuer à faire campagne contre la Justice" et "appelle François Fillon à prendre une décision plus grande que son destin personnel, à prendre en compte le destin de la France". L'ancienne ministre Christine Boutin  redoute "que François Fillon entraîne la droite vers la bérézina". Et nombre de députés L.R sont dans l'expectative, ou expriment leur désenchantement sur Twitter.

Et qui hésite encore ? Qu'est ce qui peut faire pencher la balance ? 

Anita Hausser : Du coté des centristes on hésite beaucoup. L'UDI  qui venait de conclure  un accord avec Les Républicains en vue des législatives en obtenant 68 circonscriptions gagnables, mais hier ses responsables réunis autour de Jean-Christophe Lagarde ont décidé de " suspendre la participation du mouvement centriste à la campagne de François en attendant de prendre une décision définitive à l'occasion de la réunion du Bureau Exécutif la semaine prochaine .Seule voix dissonante, celle de l'ancien ministre  François Sauvadet, vice président de l'UDI. Le président du Conseil départemental de la Cote d'Or a renouvelé son soutien au candidat Fillon et dénoncé "l'acharnement dont il fait l'objet en pleine campagne présidentielle".

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