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Pacifisme ou lâcheté ? Et la mairie du 2ème arrondissement inventa le “menu délicieux, sans aucun produit d'origine animale, laïc et éthique”
©Reuters

A la cantine ? Oh non, encore du laïc...

Prévu pour "ne heurter aucune culture", le menu proposé aux enfants de l'arrondissement transforme le déjeuner en moment hautement idéologique et, au passage, sans aucune saveur dans l'assiette.

Christian Combaz

Christian Combaz

Christian Combaz, romancier, longtemps éditorialiste au Figaro, présente un billet vidéo quotidien sur TVLibertés sous le titre "La France de Campagnol" en écho à la publication en 2012 de Gens de campagnol (Flammarion)Il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages dont Eloge de l'âge (4 éditions). En avril 2017 au moment de signer le service de presse de son dernier livre "Portrait de Marianne avec un poignard dans le dos", son éditeur lui rend les droits, lui laisse l'à-valoir, et le livre se retrouve meilleure vente pendant trois semaines sur Amazon en édition numérique. Il reparaît en version papier, augmentée de plusieurs chapitres, en juin aux Editions Le Retour aux Sources.

Retrouvez les écrits de Christian Combaz sur son site: http://christiancombaz.com

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Dans le deuxième arrondissement de Paris la restauration scolaire pratique désormais le plus petit dénominateur commun de la gastronomie collective. C'est à dire que les enfants font l'objet d'une expérience de laïcité absolue pendant laquelle (nous dit fièrement le dossier de presse) on leur sert "un repas qui ne heurte aucune culture, aucune croyance, aucune religion, aucune conviction".

Déjà on peut commencer par souligner qu'il heurte au moins une conviction, chez votre serviteur et une poignée de lecteurs, conviction selon laquelle la sottise ne devrait pas avoir son rond de serviette à l'école. C'est une conviction très répandue qui est bafouée en permanence. Les gens qui sont offensés par la lâcheté de l'éducation nationale en ce moment sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus maltraités. Tant qu'à respecter tout le monde, il faudrait donc commencer par eux, c'est à dire par nous, c'est à dire la majorité. Un repas qui tient compte des superstitions alimentaires du monde entier dans le pays qui leur a donné asile est un repas offensant, quoi qu'on veuille, pour ceux qui ont mis le couvert. Il l'est pour toute une catégorie de Français qui n'éprouvaient aucun besoin de changer quoi que ce soit à leurs habitudes, et dont on vient piétiner les convictions à domicile, en leur arrachant des subventions et en les menaçant de leur envoyer un avocat s'ils rouspètent .

Imaginez que votre voisin descende regarder la télévision chez vous parce que votre écran est plus grand, ou que la sienne est en panne. Imaginez qu'au bout d'une heure, il dise que le programme ne lui convient pas. Vous allez tolérer qu'il se saisisse de la télécommande ? Eh bien nous en sommes là  dans la restauration collective. Dans le deuxième arrondissement de Paris, les voisins d'escalier sont désormais si nombreux devant le poste qu'on est obligé de trouver une émission qui plaise à tout le monde, c'est à dire une espèce de Roue de la fortune alimentaire, un truc qui ménage toutes les cultures à la fois. Quand on regarde le menu proposé , on est d'ailleurs frappé par le côté sinistre de la plaisanterie, par l'omniprésence des féculents et du soja, en somme on se rapproche insensiblement du tourteau. Dans dix ans, c'est Soleil Vert. Il est peut-être temps de pousser un cri pour que tous ces gens se réveillent : nous n'allons pas bloquer la télévision sur Maya l'abeille parce que Tintin est sexiste, parce que les trois petits cochons sont des cochons, ou parce que Mickey mange de la main gauche. En outre si l'on veut vraiment chercher la petite bête (et c'est ce que font visiblement certains fonctionnaires au microscope), on cherchera par exemple à savoir si les haricots qui viennent du Brésil sont produits et importés dans des conditions équitables, ou si le soja est transgénique.

Si on n'arrête pas ici et maintenant on n'en finira jamais. En tout cas ceux qui ont commencé peuvent être sûrs d'une chose : ils seront sévèrement jugés un jour.

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