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On hallucine ? Alain Juppé aurait abandonné son "identité heureuse" !
©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Nettoyage de printemps

Le maire de Bordeaux a subi une mutation complète. Un OIM (Organe Idéologiquement Modifié).

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La scène se passe à Bordeaux. Le maire arpente en toute innocence les rues de sa bonne ville. Et tout d'un coup, Alain Juppé fait une mauvaise rencontre. Le pauvre, il ne méritait pas cette infortune… Voici les faits tels que racontés par 20 Minutes et Médiapart. 

Juppé croise un groupe de filles bénévoles en train de distribuer vêtements et nourritures à des sans-abris. "Très énervé" (selon les témoins), il les apostrophe : "vous provoquez des troubles à l'ordre public". "Vous êtes des inconscientes, vous favorisez l'assistanat". Quelques rues plus tard, rebelote. Le groupe recroise la route du maire de Bordeaux. "Vous fidélisez les sans-abris" lance-t-il de plus en plus énervé. 

C'est du Juppé, ça ? Non, ce n'est pas possible ! Ou alors, c'est un autre Juppé. Pas le bon samaritain qu'il était dans sa tenue de présidentiable. Pendant la campagne des primaires de la droite et du centre, Alain Juppé était de tous le plus bienveillant, le plus accueillant pour toute la misère du monde. 

Il fustigeait l'égoïsme de ceux qui s'en prenaient aux migrants et aux immigrés. Ces derniers avaient, selon lui, toute leur place dans une France apaisée faisant sienne sa devise sur "l'identité heureuse". Il aimait tout le monde. Les réfugiés, les pauvres, les issus de la diversité, les musulmans…

Et Juppé n'avait pas de mots assez durs pour critiquer son rival, François Fillon. Un catholique au cœur de pierre, hostile à l'assistanat, aux migrants, aux immigrés, à l'Islam. Puis, le destin et les vents mauvais ont empêché Alain Juppé de s'installer Faubourg Saint Honoré, le contraignant à regagner son domicile bordelais. 

Et là, par un coup de baguette magique, oubliées les bondieuseries sirupeuses que débitait le présidentiable Alain Juppé. Redevenu maire de Bordeaux, il veut que sa ville soit propre. Que les ordures soient ramassées. Et que les SDF, les sans-abris et autres nécessiteux déguerpissent. 

Ailleurs en France s'ils veulent, mais pas chez lui ! On ne sait pas trop bien ce que les Français ont perdu en ne faisant pas de Juppé leur président de la République. Mais on voit bien ce que les Bordelais ont gagné en retrouvant leur maire… 

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