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L'OM sauve sa saison grâce à Brandao, son génie maladroit
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Droit au but

Défaits 2 à 1 face à l'Inter de Milan ce mardi soir, les Marseillais décrochent toutefois une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions grâce à un but dans les arrêts de jeu de son controversé attaquant brésilien.

Philippe Verneaux

Philippe Verneaux

Philippe Verneaux est journaliste sportif et auteur de L'argent dans le sport (2005, Flammarion). Il anime le blog sportmood.fr.

 

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De nulle part, l’OM est revenu de nulle part mardi soir à Milan. Comme son attaquant brésilien Brandao, reparti en août 2011 au pays (prêté au Gremio Porto Alegre) et rappelé le 8 janvier dernier en plein marasme olympien par Didier Deschamps. Ce Brandao, sans doute le joueur le plus vilipendé de Ligue 1 pour ses pieds plus souvent carrés qu’arrondis , a donc inscrit à San Siro le but que Marseille n’osait même plus espérer, et encore moins de lui…

Le but d’une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions, premier rayon de soleil d’une saison phocéenne qui avait une fâcheuse tendance à devenir Inter…minable. Car il n’aurait en effet plus manqué qu’une élimination européenne pour faire, d’ores et déjà, de cette saison 2011-2012 la plus calamiteuse du club marseillais depuis longtemps. A tous points de vue.

Mais Brandao est revenu. Contre vents et marées, critiques et quolibets en tous genres même quand il marque des buts, qu’il agrémente presque toujours de sa patte toute personnelle. Un zeste de gaucherie, un poil de maladresse et un grain de balourdise. Spécial, pas brésilien pour un sou, mais gagnant. Exactement comme à Milan, où, de son vrai nom, Evaeverson Lemos da Silva, a précédé son tir victorieux de la 92e minute face à Julio César d’une bourrade sur le pourtant rugueux Samuel et d’un contrôle de balle effectué du… dos.

Brandao semble donc bien imperméable en tous temps et en tous lieux à n’importe quelle adversité. A Porto Alegre, où il n’a convaincu personne durant son intermède, ni à Marseille où le public du Vélodrome lui voue un culte du sifflet quasi-permanent. Ou dans sa vie extra-sportive puisque le joueur est toujours en France sous le coup d’une mise en examen pour viol à la suite de la plainte en mars 2011 d’une jeune femme de vingt-quatre ans pour des faits commis à la sortie d’une boite de nuit d’Aix-en-Provence.

Mais, et pour le sauvetage en règle de l’OM, il est là et bien là sur le terrain. Cet OM qui, sans son singulier buteur, à qui l’on doit quand même associer le démoniaque gardien sur ressorts Steve Mandanda auteur de deux arrêts invraisemblables et de la passe décisive à Brandao, aurait probablement vécu à Milan un cauchemar supplémentaire. Titre envolé, finances exsangues, guerre Deschamps-Anigo, travaux de rénovation du Vélodrome, blessures en cascade… A désespérer de la bienveillance de la Bonne-Mère.

Le but de Brandao va certainement contribuer à détendre l’ambiance à Marseille. Et redonner de l’air à beaucoup de monde. A commencer par la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus, qui avait sifflé en juillet dernier la fin de la récréation : « Si j’étais  une vraie businesswoman, je ne garderais pas le club… J’ai demandé à Vincent Labrune que les comptes soient à l’équilibre d’ici deux ans »… La veuve de Robert avait prévenu en même temps que les vingt millions qu’elle avait alors injectés pour effacer les ardoises (transferts de Gignac, Lucho…) seraient les derniers. Avant, tout en souhaitant respecter le vœu de son mari « de pérenniser le club », de quitter définitivement la Canebière et son puits sans fond. Son bras droit, Vincent Labrune, va pouvoir lui aussi apprécier les dix millions d’euros que représentent une telle qualification. Et peut-être éviter au moins un des deux départs déjà annoncés en fin de saison de Loïc Rémy et Andre Ayew.

Et en attendant, c’est l’icône locale, l’âme de l’OM s’il en reste, Didier Deschamps, qui pourrait aussi repousser une deuxième année de suite ses velléités d’exil vers des cieux plus prometteurs. Chez une formation qui pourrait enfin satisfaire à son rêve de remporter la Coupe aux grandes oreilles en tant qu’entraîneur. Comble de l’ironie, son nom circule avec insistance, entre autres destinations aux quatre coins de l’Europe, à… l’Inter Milan !

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