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Nouvelle éruption de féminisme inquisitoriale
©STRINGER / AFP

Opinions obligatoires

L‘accusation portée par la Femen Solveig Halloin contre le comédien Philippe Caubère, pour des faits remontant à 2010, devrait encore donner prétexte à une nouvelle mise en accusation générique des hommes et de la testostérone.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Hier, la FEMEN Solveig Halloin a publiquement accusé le comédien Philippe Caubère de l’avoir violée en 2010. Elle avait déposé plainte fin mars (soit huit ans plus tard) contre celui qui fait désormais l’objet d’une enquête du Parquet.

La description de l’affaire par l’intéressée en dit long sur les procédés qui sont désormais utilisés pour diaboliser tout ce qui peut ressembler à un être de sexe masculin coupable d’avoir la moindre libido. Ainsi, Solveig Halloin décrit Philippe Caubère comme « un père artistique ». Leur relation a commencé début janvier 2010 par une série de textos sans équivoque sur l’intention libidinale de l’accusé. Elle se retrouve chez lui, où elle aurait subi un premier viol. Trois mois plus tard, le couple se retrouve à Béziers pour une nuit d’hôtel. C’est là que le second viol aurait eu lieu.

L’intéressée déclare:

«J’ai commencé à appeler de l’aide, j’ai pas trouvé d’aide», se rappelle-t-elle, «une part de moi était totalement sous emprise d’un truc que je ne connaissais pas mais qui était hyper puissant

Dans le récit qui est fait par Solveig Halloin, il nous est donc demandé de prendre pour argent comptant, et à grand renfort de publicité, un récit où la victime, violée une première fois par un homme au domicile de l’agresseur, s’est rendue à l’hôtel avec lui pour y subir un nouveau viol, dont elle ne parle que… huit ans plus tard. 

On mesure là encore l’état de déliquescence complet qui frappe l’esprit critique des journalistes face à la dictature contemporaine des opinions obligatoires. Tous les jours, il y a effectivement des femmes qui sont violées en France, brutalement, sauvagement, dans des coins sombres par de dangereux maniaques. Cette violence-là n’a rien à avoir avec ce qui se passe dans une chambre d’hôtel entre un homme qui court un jupon et une femme que personne n’a forcée à être là et qui sait pour le reste à quoi s’en tenir.

Mais chez l’accusatrice, la notion de viol semble se confondre avec la notion de libido. Cette synonymie progressivement nourrie dans les esprits est un sujet majeur pour notre époque: progressivement, c’est le procès du désir et de sa liberté qui est dressé par d’improbables accusatrices. L’argument de l’emprise est ici terrible. Manifestement, la FEMEN était fascinée par cette vedette de théâtre… et elle semble décidée aujourd’hui à reprocher à la vedette la fascination qu’il exerçait sur elle. 

C’est peut-être d’ailleurs le principal procès qui est dressé ici: celui de la fascination qu’un homme peut exercer sur une femme. 

L’inquisition féministe et l’inquisition vegan

En janvier 2018, Solveig Halloin organisait à Paris un dîner pour dénoncer le crime nataliste. On lisait ceci dans l’annonce qui était faite de cet événement:

"Saisir la GLOBALITE du système de l’hécatombe que constitue « l’élevage »permet d’ouvrir des chantiers de luttes politiques , de nommer les persécuteurs et de découvrir des pratiques mondialisées abominables encore ignorées par l’ensemble de la société civile humaine . Les victimes elles ne les ignorent pas et agonisent en attendant que nous combattions les racines du problème et non seulement les conséquences".

On voit bien comment, par translation, on passe de l’élevage agricole à la dénonciation de la libido. Le monde est couvert de persécuteurs inconnus partisans de la mondialisation, qu’il faut nommer et qu’il faut combattre. Dénoncer un éleveur de bovins procède du même geste de dévoilement que dénoncer un violeur abominable. 

C’est la globalité du système de l’hécatombe perpétrée par des assassins globalisés. L’œuvre à mener consiste, bien entendu, à dénoncer tous ces monstres.

Ou comment du féminisme au vegan, c’est la même dénonciation de l’hécatombe qui est à l’œuvre. Il y aurait ici long à dire sur la référence à la religion grecque et au sacré antique, comme s’il s’agissait bien ici d’enterrer une certaine culture occidentale.

La charte des médias préparée par Agnès Buzyn

Dans cette folie inquisitoriale, on notera que le gouvernement prend désormais sa part. Le ministère de la Santé vient d’annoncer une « stratégie nationale de santé sexuelle ». On voudrait suggérer que les campagnes féministes constituent une vaste préparation à une reprise en main de la libido par l’Etat qu’on ne s’y prendrait d’ailleurs pas autrement.

On notera l’action n°25 de cette stratégie: « Créer une charte d’engagement contre les stéréotypes sexistes dans les médias ». Cette police de la pensée devrait traduire en prescriptions éditoriales les résultats des différentes campagnes destinées à diaboliser tout ce qui ressemble à un mâle blanc de plus de 30 ans. 

On lira notamment cette mesure:

Créer une charte d’engagement destinée aux médias relative à la lutte contre les stéréotypes sexistes. Cette charte posera les grands principes d’une communication non sexiste.

Bien entendu, on comprendra, dans la « communication non sexiste » le principe d’une communication dévalorisant le sexe masculin. 

La fin de la campagne anti-masculine n’est pas pour demain.

Cet article a été initialement publié sur le site Décider & Entreprendre

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