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Nicolas Dupont-Aignan invente le souverainisme de synthèse
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Zone franche

Vous êtes souverainiste mais Mélenchon vous angoisse et Le Pen vous fiche les jetons ? Votez Dupont-Aignan.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Au moment précis où François Hollande se présidentialisait en grandes pompes au Bourget, son discours repris live sur toutes les chaînes d’info, un tout petit candidat s’appliquait à faire vibrer quelques centaines de partisans de la « France Libre » dans un théâtre des boulevards (et sans même une FM locale pour faire le buzz)…

Nicolas Dupont-Aignan (bien penser à ne pas faire la liaison, il paraît que ça l’agace autant que le président du Modem lorsqu’on l’appelle François Bérou), c’est un peu l’électron libre du dispositif souverainiste : il dit à peu près tout comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, mais avec un twist gaulliste dont on avait un peu perdu l’habitude et ce petit côté sincère qui fait tant défaut aux deux roublards.

Mais que veut-il exactement, le député-maire d’Yerres (Essonne) ? Et en quoi sa présence dans la course est-elle moins dispensable que celle de, disons, Hervé Morin ou Dominique de Villepin, autres « wannabe presidents » arrimés aux 0,5% dans les sondages ?

Bon, comme ses collègues frontistes des deux rives, il tient essentiellement à « balayer la caste des incompétents qui nous gouvernent », renvoyer les « eurocrates de Bruxelles » à leurs chères études en rompant avec les traités et, surtout, faire du « protectionnisme intelligent ». Mais sa culture censément droitière (il vient de l’UMP via le RPR) ne l’empêche pas de rêver d’une « nationalisation des entreprises stratégiques », Total en tête, et d’avoir du mal avec la xénophobie du Front National (« A la différence de certaines, je ne regarde pas d'où viennent les Français, je ne fais aucune différence entre les Français récents et les Français anciens »).

Dupont-Aignan, en fait, c’est presqu’une forme de centrisme à l’intérieur du souverainisme, même si un type exigeant de sortir de l’euro est un poil plus extrémiste que Mélenchon (qui veut bien conserver la monnaie unique à condition qu’elle ne soit plus celle des « banquiers et des usuriers »). Debout la République, son parti, c'est une certaine vision de la France d’hier, la nostalgie d’un monde dépassé, des recettes d’un autre âge, de la posture gaullienne, mais sans les trucs qui fichent vraiment les jetons chez les ennemis traditionnels du grand large. Un souverainisme de synthèse, quoi.

A tout prendre, si vous êtes vraiment résolu à gaspiller votre bulletin en jouant l’antisystème mais que vous avez bon fond et n’avez pas envie de tout fiche en l'air non plus, Dupont-Aignan, c'est un bon compromis...

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