Nicolas Dupont-Aignan : "Je ne cracherai jamais sur les 18% de Français qui ont voté Marine Le Pen !"<!-- --> | Atlantico.fr
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Nicolas Dupont-Aignan a déclaré dans une émission diffusée lundi sur Radio Courtoisie "qu'un jour, il y aura besoin de dialogue" avec le FN.
Nicolas Dupont-Aignan a déclaré dans une émission diffusée lundi sur Radio Courtoisie "qu'un jour, il y aura besoin de dialogue" avec le FN.
©Reuters

Je vous ai compris !

L'université d'été de Debout la République s'ouvre ce vendredi à Dourdan (Essonne). L'occasion pour le leader du parti souverainiste de clarifier sa position à l'égard du Front national.

Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan préside Debout la France, parti politique se revendiquant du gaullisme et est l'auteur de France, lève-toi et marche aux éditions Fayard. 

 

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Atlantico : L’Université d’été de Debout la République s’ouvre ce vendredi. Vous souhaitez prendre plus de place dans le débat politique national, notamment en menant campagne contre le traité européen. Néanmoins, on a le sentiment que vous êtes pris en étau entre le Front national et le Front de gauche… Comment faire pour vous démarquer des extrêmes ?

Nicolas Dupont-Aignan : Je n'ai pas besoin de me démarquer, je suis différent. Durant la campagne présidentielle, les Français ont découvert que l'on pouvait être patriote et rassembleur. Depuis 30 ans, le système UMP et PS se maintient au pouvoir en favorisant les extrêmes pour discréditer les solutions alternatives. Moi, je dis aux Français : on peut être patriote, prôner une rupture radicale et en même temps rassembler les gens quelle que soit leur niveau de richesse et la couleur de leur peau. C'est le pari de Debout la République : le patriotisme républicain. 

Ce sera long. Je ne nie pas que nous partons de plus loin et que nous sommes plus petits, mais l'arbre est planté droit. On lance une grande campagne de notoriété, une pétition pour un référendum européen. On va expliquer aux Français qu'il faut sortir de la caricature des médias. On peut être patriote et modéré.

Au-delà de la caricature des médias, il y a aussi des points de convergences idéologiques entre Debout la République et le Front national, notamment la volonté de sortir de l’Euro. Vous avez déclaré dans une émission diffusée lundi sur Radio Courtoisie que le FN "seul ne prendra pas le pouvoir en France", mais qu'"un jour où l'autre, il y aura besoin de dialogue" et que "chacun devra faire peut-être un pas".

Oui, j'ai dit qu'il fallait un dialogue avec tous les patriotes. Et, je suis le plus à même de tenir ce dialogue car j'ai toujours été sur une ligne républicaine irréprochable. C'est d'ailleurs cela qui gêne les petits marquis de la pensée unique qui sévissent. J'ai la capacité de dialoguer avec des socialistes patriotes comme Marie-Noëlle Lienemann aussi bien qu' avec des gens qui viennent du Front national.

Cela ne veut pas dire que je vais prendre ma carte au FN. Quand François Mitterrand a dialogué avec les communistes, il n'est pas devenu stalinien ! Le bipartisme UMP/PS soumis à Bruxelles va être balayé par l'Histoire.

A long terme, est-ce que vous envisagez une alliance avec le FN ?

Je répondrai samedi lors du discours de clôture de l'université d'été. Si je réponds maintenant, je vous donne un scoop !

Le Front national seul ne pourra pas arriver au pouvoir. S'il veut gouverner et jouer un rôle politique, il faudra bien qu'il abandonne ses excès et ses outrances.Un jour ou l'autre, ce parti devra changer ou se marginaliser.

Mais aujourd'hui, le FN est à 18% tandis que vous n'êtes qu'à 2%... On imagine mal Marine Le Pen se rallier à vous.

En démocratie, il faut une majorité. Le Parti communiste français a été à 30% et n'a jamais vraiment été au pouvoir. Il y aura une majorité pour les idées patriotiques que si elles sont irréprochablement républicaines.

Un petit arbre planté droit comme le mien peut pousser beaucoup plus haut que l'arbre planté de travers du FN qui ne fait que 20%. Cela ne veut pas dire que je crache sur les 18% d'électeurs qui ont voté FN ! Je ne l'ai jamais fait,  je ne le ferai jamais. En démocratie, tous les électeurs sont respectables.

On se souvient que durant la campagne présidentielle, vous envisagiez la possibilité de prendre Marine Le Pen comme Premier ministre à condition qu’elle soit irréprochable sur le plan des valeurs républicaines. On a parfois l’impression que vous jouez au «  yo-yo » avec le Front National. Est-ce aussi une manière d’exister médiatiquement ?

Non, je vois avec effroi notre pays faire naufrage. La situation historiquement est dramatique.  Dans une situation vraiment dramatique pour le pays sur le plan de l’emploi, de la sécurité, de l'école, le devoir d'un homme politique est de faire bouger les lignes. Je le fais volontairement. Le choix est très simple : soit on continue avec la droite et la gauche néolibérales qui sont en train de détruire la France, soit on renoue avec les valeurs républicaines et nationales.

Mais, actuellement, les patriotes sont dispersés, divisés. Pourtant, au PS, les partisans du "Non" au traité européen sont majoritaires. De même à l'UMP, les partisans de la Nation sont majoritaires. Le système bipartisan appuyé par les médias et les puissances de l'argent empêche la France de maîtriser son destin. Je vais tout faire pour que les idées patriotiques et républicaine triomphent. Et pour cela, je vais faire bouger les lignes.

Après la défaite de Nicolas Sarkozy dont vous étiez très éloigné idéologiquement et personnellement, un retour à l’UMP dans la perspective des primaires de 2017 est-il possible ?

L'UMP de François Fillon et de Jean-François Copé soumise à l'Europe supranationale, il n'en est pas question. En revanche, peut-être que l'UMP évoluera. Tous les jours, des gens de l'UMP m'appellent pour soutenir ma démarche. Il va se passer des choses.

Propos recueillis par Alexandre Devecchio

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