Tribune
Mur de la Paix ? Où sont les candidats à la présidence de la République ?
Une tribune de Marek Halter, époux de l'artiste Clara Halter qui a créé le Mur pour la Paix avec l'architecte Jean-Michel Wilmotte.
Les Tutsi de France ont commémoré, le 7 avril 2012, devant le Mur pour la Paix sur le Champ de Mars, le 19e anniversaire du génocide au Rwanda.
Le même jour, les Kurdes de France, toujours devant le Mur pour la Paix, ont rappelé au monde qu’un peuple de quarante millions d’individus, si anciennes soient sa culture, sa langue et sa tradition, n’a toujours pas d'État.
Depuis sa création, le monument de l’artiste Clara Halter et de l’architecte Jean-Michel Wilmotte offre un lieu, le plus symbolique de France, à ceux qui ont une cause juste à défendre. Les rassemblements et manifestations s’y succèdent.
Or, le Mur pour la Paix vient à nouveau d’être vandalisé.
Depuis que Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris, est partie en guerre contre le monument pour la Paix de Clara Halter et de Jean-Michel Wilmotte, l'œuvre est régulièrement agressée. Et, depuis qu’elle a perdu, devant la 17e Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris, son procès contre « le couple Halter » et que ses protégés ont perdu le leur devant le Tribunal administratif, les agressions se sont accélérées. Sur les douze plaques de verre gravées du mot paix calligraphié en trente-deux langues, six sont brisées.
Le mot paix énerve-t-il autant ?
C’est pourtant le seul monument en France où shalom et salam, paix en hébreu et en arabe, se côtoient. Est-ce la raison des tags racistes et antisémites qui le souillent quotidiennement ?
Selon les agents de police, les volumes de verre du Mur pour la Paix sont intentionnellement fracturés.
Où est la police ? Pourquoi la vidéo-surveillance, pourtant promise à plusieurs reprises, n’est-elle toujours pas installée sur ce site ? Où sont les hommes politiques ?
La presse internationale s’étonne qu’un monument que, selon le Tribunal, « la Mairie de Paris et le Ministère de la Culture regardent comme une œuvre remarquable, à la portée symbolique forte et au service des valeurs essentielles de la démocratie », ne soit défendu par aucun des candidats à la Présidence de la République.
Ne pas savoir protéger un monument qui ne fait qu’égrener le mot paix, cette paix que nous réclamons partout dans le monde, jusque chez nous en France, en dit long sur l’état de notre République.
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