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« 30 ans après, François Mitterrand n’est pas mort ».
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Mitterrand toujours vivant

Alors que va être célébrer le trentième anniversaire de l'élection de François Mitterrand, à la tête de l'Etat, la politique française continue d'être marquer par l'empreinte de son double septennat. A un an des présidentielles, les problèmes auxquels sont confrontés les français ne datent pas d'aujourd'hui et sont la conséquence de l'action menée par l’emblématique leader socialiste

Jean-Michel  Fourgous

Jean-Michel Fourgous

Député-maire d'Elancourt, il est également le fondateur d'un groupe de cent députés : Génération Entreprise.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont  L'élite incompétente : comment les haut fonctionnaires mènent la France à la faillite.

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Nul ne peut nier que François Mitterrand était un vrai politique (au sens politicien du terme), mû par le souci de l’Histoire (et d’y rester), doué d’une certaine intelligence tactique, cultivé. Il était aussi séducteur, trait de caractère que les Français pardonnent aisément (et toujours) aux puissants. Soit. Toujours est-il que la France paie encore, et très cher, les années Mitterrand. Au moins deux  fois.

Une première fois parce qu’il a dévalorisé le politique, qu’il a généré la crise de confiance et le sentiment de défiance que les électeurs ont vis-à-vis des politiques. C’est depuis l’avènement de « Dieu-Tonton » que les Français se sont toujours plus détournés des urnes,  le moindre des paradoxes étant, qu’en prenant la posture du souverain et même d’un Dieu (ainsi que le surnommaient les médias), l’ancien Premier secrétaire du PS s’est fourvoyé dans les pires affaires, écornant, sinon rabaissant, la fonction présidentielle. Son passé douteux, sa Francisque remise en mains propres par le maréchal Pétain, ses amitiés sulfureuses avec d’anciens collaborateurs, les affaires de financement occulte du PS, (Urba, Carrefour du développement, plus importantes affaires de corruption sous la Ve République), le plastiquage du bateau des écologistes de Greenpeace, Rainbow Warrior, les écoutes téléphoniques illégales de l’Elysée, sa double vie aux frais du contribuable, les mensonges sur son état de santé, Toutes ces affaires ont jeté le discrédit sur la classe politique. Plus encore quand il a sciemment modifié le scrutin électoral pour favoriser la montée du Front national… dont on a encore du mal à se défaire !

En 2010, il a failli provoquer la faillite de notre système de retraite

A l’heure actuelle, les Français paient une seconde fois les erreurs économiques de François Mitterrand. Il faut l’avouer, ses choix aussi idéologiques qu’hasardeux ont plombé les finances et l’économie de la France. Comment a-t-il pu entreprendre une vague de nationalisations hors-normes dans les secteurs industriels (Thomson, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain..) et bancaires (Paribas, Indo-Suez) alors même que les grands pays industrialisés (USA, Japon, GB…) s’orientaient vers le libéralisme économique ? Ce fut une faute politique, économique et stratégique.  Que dire la fuite des capitaux qui s’en est suivi, des représailles sur le contrôle des changes, de la politique de relance sociale auquel l’outil industriel n’a pas pu répondre et qui a durablement mis à mal notre balance commerciale ?  La politique de déficit public permanent (ce dernier passant de -2% du PIB en 1981 à près de -5% en 1995),  a contribué à multiplier la dette publique par 6 en seulement 14 années de présidence, hausse inédite qu’aucun gouvernement n’a par la suite réussi à infléchir…Que dire aussi de l’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans, mesure prise à contre-courant de l’évolution de la durée de vie ? En 2010, il a failli provoquer la faillite de notre système de retraite par répartition ! Que penser encore de l’instauration de l’impôt sur les grandes fortunes, taxe idéologique qui consistait à « faire payer les riches » ? Son successeur, l’ISF, est devenu un boulet économique qui, depuis sa création, a fait fuir hors de France nos meilleurs entrepreneurs et près de 500 milliards d’euros de capitaux…

Comment penser que ses fils et filles spirituels, encore béats d’admiration devant ce personnage, ne vont pas nous emmener sur les sinistres voies du mensonge, de la dissimulation, du travestissement et de l’inculture gouvernementale ? Si c’est cette référence que les jeunes générations veulent suivre, qu’ils changent vite de camp, avant qu’il ne soit trop tard !

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