La Chine peut-elle mettre en faillite le vignoble français ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le secteur du vin représente la deuxième source d'exportation pour la France après l'aéronautique.
Le secteur du vin représente la deuxième source d'exportation pour la France après l'aéronautique.
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Tchin-Tchin

L'association chinoise de l'industrie des boissons alcoolisées a demandé une enquête sur les importations de vins européens, considérant que les subventions de l'Union portaient préjudice aux viticulteurs nationaux.

Olivier Thiénot

Olivier Thiénot

Olivier Thiénot est diplômé du Wine and Spirit Education Trust de Londres (WSET).

Il dirige l'Ecole du Vin de France. Animateur de dégustations de vins, de conférences et de séminaires en France et à l'étranger, il cumule 15 années d'expérience dans le domaine du vin.

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Notre imaginaire du vin est peuplé de vignerons exploitant eux-mêmes leur vignoble et assurant quasiment toutes les tâches de A à Z. Or le vin est d’abord un secteur économique :

  •  95 000 entreprises viticoles
  •  250 000 emplois
  •  Des millions de bouteilles, de saveurs, d’arômes partagés dans de nombreux pays
  •  10 milliards d’euros d'exportations françaises en vins et spiritueux.

Pour faire simple, le secteur du vin représente la deuxième source d’exportations pour la France, après l’aéronautique mais devant le secteur du parfum et des cosmétiques.

Le moteur principal de croissance pour ces exportations est l’Asie, qui représente 2,5 milliards d’euros d'exportations. La Chine, à elle seule, représente environ 1 milliard d’euros pour les vins et spiritueux soit environ 500 millions uniquement pour les vins.

Alors, lorsque les membres de l’association Chinoise de l’industrie des boissons alcoolisées dénoncent les subventions versées à certains producteurs, cela constitue-t-il une vraie menace pour notre pays ?

Si on observe le chiffre de 500 millions, cela ne pourrait pas aboutir à une faillite ; mais comme tout signe, cela doit nous amener à quelques réflexions. En termes d’actions de promotion d’abord. L’Asie est l’avenir du vin, sans aucun doute, mais des efforts de renouvellement d’image doivent être entrepris sur les marchés européens et américains et pour cela, dans cette période de difficulté budgétaire, une réforme radicale doit être menée : la naissance du concept France. En effet, il est aberrant de voir des régions françaises dépenser des millions d’euros à disperser leurs efforts de promotion alors que mutualiser les actions permettrait de reconquérir des marchés classiques qui se sont détournés de nos vins.

En termes politique ensuite. Il ne serait pas inutile de nommer un Madame ou Monsieur Vin chargé de représenter un secteur extrêmement atomisé et surtout de créer une synergie entre les différentes actions. Est-il normal de voir des dégustations de différentes régions se succéder en une semaine là où l’Italie organise un seul événement ?

Et pour nos relations avec la Chine, arrêtons de nous étonner. C’est un grand pays ambitieux prêt à tout pour devenir leader. Alors, de temps en temps, ils nous rappellent leur influence en frappant nos esprits : cela s’appelle du bluff et aussi de la politique interne chez eux.

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