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Nicolas Hulot
et le « green branding »
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Marque politique

Nicolas Hulot a présenté ce mercredi 13 avril sa candidature à l'élection présidentielle depuis Sevran en Seine-Saint-Denis. Face à un échiquier politique usé, une nouvelle pièce peut-elle tirer son épingle du jeu en capitalisant sur sa notoriété télévisuelle ?

François Belley

François Belley

François Belley est publicitaire. Il est l’auteur du roman « le je de trop », de l’essai « Ségolène la femme marque » et du blog « La politique spectacle décryptée par un fils de pub ! »

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Le très populaire animateur télé, qui se lance dans la campagne présidentielle ce mercredi, attire naturellement l’attention sur le fond mais également sur la forme, tant son profil atypique présente l’ensemble des caractéristiques d’une « marque politique » forte.

Nicolas Hulot ou l’« offre » spécifique et nouvelle, donc digne d’intérêt, qui redonne non seulement un peu de couleur et de fraîcheur au paysage politique français, mais qui, par ailleurs, peut permettre aux écologistes de connaître un nouveau rebond et donc de peser véritablement lors de la prochaine élection. En effet, sur le « marché » de l’environnement et eu égard aux offres concurrentes telles Joly, Cohn-Bendit ou encore Duflot, la « marque » Hulot offre incontestablement une image d’avance regroupant sur son nom les trois dimensions clés, indispensables et indissociables pour séduire et gagner l’adhésion de l’électorat.

Une marque identifiable

Premier atout : une notoriété considérable. Sans elle, pas de reconnaissance possible de la part du « conso électeur ». Par conséquent, pas d’acte d’achat non plus. A l’inverse, un capital de notoriété conséquent comme celui dont bénéficie aujourd’hui Nicolas Hulot est assurément un gage de fiabilité et de sécurité. Dès lors, la « marque » Hulot, à la popularité politique indécente, rassure l’opinion, constituant donc aux yeux des Français une sorte de garantie.

Second atout : un positionnement spécifique et pérenne. Corollaire de son émission star « Ushuaïa » qu’il anime sur TF1 depuis 1987, Nicolas Hulot est aujourd’hui associé à la protection de l’environnement et à la sensibilisation du grand public sur les questions écologiques. De fait, sur le marché politique, « l’offre » Hulot est facilement identifiable, pouvant s’appuyer sur un territoire de marque solide : celui de la nature, de l’aventure et de l’engagement citoyen, lui conférant une crédibilité sur le sujet, une sincérité d’action et donc un statut singulier voire emblématique.

Force d’évocations, la marque « Hulot » se suffit donc à elle-même dépassant largement le produit « Europe Ecologie-Les Verts » au nom indigeste et difficile à mémoriser.

Il marque sa différence

Troisième atout : un style nouveau et différenciant. « Hors système », Nicolas Hulot l’est assurément. N’étant pas issu du réseau des élus écologistes, l’animateur d’« Ushuaïa » apparaît dès lors comme un politique différent au style empreint à la fois de réel, de proximité, de simplicité et de « parler vrai ».

Un tempérament authentique couplé à une personnalité libre et libérée qui tranche de façon radicale avec les profils habituels du marché. Chez Hulot, tout diffère des codes classiques : son look, sa coiffure, le contenu de ses discours mais également sa façon de « faire » de la politique à travers laquelle il s’attache à prôner un nouveau mode de vie, à apporter une vision commune et prospective ou à véhiculer des valeurs positives se différenciant donc de la seule dénonciation trop souvent utilisée par les écologistes. Une « façon de faire » originale qui tend à créditer d’autant plus son discours et son action politiques, et donc d’être plus audible.

Ainsi, sur le marché de « l’écologie », Nicolas Hulot a l’opportunité d’incarner ces prochaines semaines la candidature du « pragmatisme », du « réel » et du « faire », à l’appui de solutions innovantes et de propositions concrètes mais réalistes. Dans le duel des primaires, ouvertes ou non aux sympathisants, et qui devrait l’opposer à Eva Joly, au style plus rigoureux et moins médiatique, l’enjeu sera double : d’une part, se détacher de l’étiquette de présentateur télé pour imposer définitivement sa marque de « politique compétent » au-delà de la thématique écologique ;d’autre part, clarifier l’objectif d’ « Europe Ecologie-Les Verts » déchiré entre la volonté de devenir un parti comme les autres et le choix de rester une voix de sensibilisation sur les problèmes environnementaux. 

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