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Mais qui a dit que le chômage pouvait reculer ?
©Reuters

L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

Le nombre de demandeurs d'emploi a recommencé à grimper en février. Beaucoup pensaient que l’amélioration de janvier annonçait le printemps de l’emploi, puis le redressement. Que n’a-t-on pas entendu encore, le week-end dernier où la gauche annonçait la sortie de crise pour limiter les dégâts électoraux.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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En janvier, le gouvernement n’avait pas cessé de claironner la sortie de crise. Un mois plus tard, en plein combat électoral qui est perdu d’avance, la gauche doit encaisser une nouvelle claque sur l’emploi.

Le miracle attendu et annoncé n’a pas eu lieu. Le chômage n’a pas reculé. Alors, comme à son habitude, le ministre du Travail minimise le problème. François Rebsamen va même jusqu’à se féliciter d’une baisse du chômage chez les jeunes. Mais de là à dire que les chiffres cumulés sur janvier et février sont encourageants, il y a encore de la marge. On sent que la gauche est en campagne électorale et que l'on peut encore un peu maquiller les chiffres.

Le plus important, c’est le commentaire de Manuel Valls : "Nous savons parfaitement, et nous le savions, que tant que nous n'avons pas une croissance plus forte, autour de 1,5%, il est difficile de créer de l'emploi."

Manuel Valls a raison : le système économique français ne crée pas d’emplois avant de dépasser une croissance de 1,5%. Ce qui est inquiétant dans son commentaire, c’est qu'il semble imputer la source du chômage au déficit de croissance sans pour autant préciser que le déficit de la croissance est imputable, à notre propre politique économique.

Notre problème est là. Tous les autres pays de la zone euro ont retrouvé le chemin de la sortie de crise. La plupart l’ont socialement payé très cher, mais la productivité de leur entreprise à regagner des points. Donc de la création de valeur, donc de l’activité et de la croissance. Tous les pays de la zone euro ont accepté une sorte de dévaluation de leurs coûts de production ce qui les a fait redémarrer.

Ce que Valls ne dit pas, c’est que la France a refusé cette dévaluation en oubliant les réformes de structure et la baisse des dépenses publiques. La France a demandé à ce que ce soit la BCE qui procède à une dévaluation de la monnaie. La BCE l’a fait à un moment où la France n’était pas en mesure d’en profiter. Compte tenu de la baisse de l’euro, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne vont pouvoir remonter les salaires et les revenus en général, ce qui va booster la demande intérieure.

Ce qui est étonnant, c’est que Manuel valls, qui était l’avocat de cette économie de l’offre, n’en a pas dit un mot. Il reprend l’explication de François Hollande qui compte sur les vents de l’extérieur et la croissance venue d’ailleurs. A croire que le discours de François Hollande est contagieux.

Tant que l'on n'aura pas assaini la structure des dépenses publiques, tant que l’on n'aura pas amélioré la productivité des entreprises, le chômage ne se redressera pas, ou alors très mollement et très lentement.

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