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Lu Bin, le boxeur chinois dont la défaite aux JO de Rio provoque la colère de son milliard et demi de compatriotes contre le CIO
©Reuters

Esprit de Coubertin

Alors que le boxeur chinois Lu Bin pensait avoir remporté son combat contre le Kenyan Peter Mungai Warui, c'est ce dernier qui a été déclaré vainqueur. Depuis, les accusations de favoritisme et de corruption envers le Comité international olympique se multiplient.

Les Jeux Olympiques apportent avec eux leur lot de scènes insolites. Celle à laquelle nous avons eu droit le 9 août 2016 en fait partie. Alors que le combat entre les deux boxeurs poids mi-mouches (moins de 49 kg) Lu Bin (Chine) et Peter Mungai Warui (Kenya) comptant pour les huitièmes de finale vient de se terminer, le juge prend comme à l'accoutumée le bras de chaque boxeur dans ses mains afin de désigner le vainqueur.

L'arbitre, impassible, n'a pas encore donné son verdict que Lu Bin exulte déjà. Sourire aux lèvres, il a confiance en sa performance, sait qu'il a dominé son adversaire. Lorsque le juge rend sa décision, le public exulte. Lu Bin aussi. Peter Mungai Warui également. Stupeur dans les yeux du Chinois, dont le bras bandé se fige dans les airs : c'est le Kenyan qui est désigné vainqueur, par un juge presque gêné par l'incrédulité de Lu Bin.

Partialité

Si de nombreux médias se sont gentiment moqués de la gaffe du boxeur chinois en relayant cette vidéo, de nombreux internautes, pour la plupart chinois, sont venus prendre la défense du perdant du jour comme dans la section commentaire de cet article de Buzzfeed, estimant que l'athlète a été victime de favoritisme et de partialité de la part du juge.

Il faut dire qu'à première vue, Lu Bin semblait avoir largement pris le dessus sur son adversaire. Même le boxeur professionnel irlandais Andy Lee s'est exclamé sur Twitter : "Wow ! Je pensais que le boxeur chinois Lu Bin avait gagné !"

Sur Weibo, l'équivalent de Twitter en Chine, Lu Bin a écrit après sa défaite : "Le juge a volé mon rêve". Son message a été partagé plus de 140 000 fois. L'un des commentaires suite à cette déclaration en dit long sur la frustration des supporters chinois : "Est-ce trop demander de vouloir un jugement juste ? Le déroulement de cette compétition fait pitié, j'espère que la Chine va engager des poursuites".

Chauvinisme exacerbé

Les athlètes chinois sont-ils l'objet de décisions injustes à leur égard ? Le site Quartz pointe du doigt un extrait vidéo de l'émission diffusée par la chaîne publique de télévision chinoise CCTV, dont le but est clairement de remettre en question la décision de l'arbitre. Il est vrai que cette vidéo peut semer encore davantage le doute quant à un jugement faussé : on y revoit les meilleurs coups du boxeur Lu Bin, les pleurs du perdant face à la caméra ainsi que les réactions choquées de certains spectateurs face à cette injustice. Pour finir, un reporter chinois présent sur place cite un article du quotidien anglais The Guardian faisant état de plusieurs allégations de corruption au sein du Comité international olympique. Un document plus que suggestif de la part de la chaîne d'Etat chinoise.

Voilà qui devrait donner du grain à moudre aux plus féroces nationalistes chinois. Ce chauvinisme exagéré avait marqué l'une des épreuves de natation, lorsque le nageur australien Mack Harton s'était retrouvé inondé de messages de menace sur les réseaux sociaux après qu'il a traité son adversaire chinois Sun Yang de "tricheur dopé". Dans une moindre mesure, le nageur français Camille Lacourt, qui a également accusé Sun Yang de "pisser violet", a également été sujet à des messages offensifs sur son compte Twitter.

Ah, l'esprit de Coubertin !

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