Les Républicains : quand François Fillon met l’organigramme du parti à sa main<!-- --> | Atlantico.fr
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Le nouveau patron du parti a voulu faire vite pour imprimer sa marque au sein des Républicains.
Le nouveau patron du parti a voulu faire vite pour imprimer sa marque au sein des Républicains.
©Reuters

Remaniement

Adieu Sarkozy ! Après la victoire de François Fillon à la primaire, ses partisans font leur entrée en force à la direction du mouvement. Quelques sarkozystes historiques sont mis sur la touche, comme Christian Estrosi. D’autres comme François Baroin se maintiennent. Quant aux juppéistes, un seul se retrouve au comité politique, Virginie Calmels, adjointe au maire de Bordeaux.

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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Sacrément habile François Fillon ! Sans avoir l’air d’y toucher, avec une force tranquille toute « filloniste », il a mis sur pied l’organigramme des Républicains entièrement à sa main. D’abord, en nommant secrétaire général du mouvement un de ses vieux partisans, Bernard Accoyer, ancien président de l’Assemblée nationale. Avec ce dernier; Fillon n’a rien à craindre : il sait qu’il servira l’intérêt supérieur du parti, et n’aura qu’un objectif : veiller à ce que Les Républicains soient en ordre de marche pour gagner l’élection présidentielle de mai 2017.

Deuxième nomination qui a son importance : celle de Patrick Stéfanini, au poste de directeur général du parti. Logique : il a été le stratège de la primaire qui a permis à François Filon de remporter une victoire en laquelle bien peu croyaient, hormis Stéfanini, jadis très proche d’Alain Juppé.  Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Stefanini remplace Frédéric Péchenard, ancien directeur de la police nationale et surtout très lié à Nicolas Sarkozy. Péchenard n’a cessé de dénoncer le complot et le comportement des juges dans les différentes instructions judiciaires visant l’ancien chef de l’Etat.

Un autre sarkozyste, est, sinon mis sur la touche, tout du moins rétrogradé : Laurent Wauquiez, qui de président par intérim  passe à celui de premier vice –président, avec à ses côtés comme vice-présidente une filloniste pur jus, Isabelle Le Callennec, députée d’Ille-et Vilaine. Autre sarkozyste qui passe à la trappe : le président de la région Provence-Alpes Côte d’Azur, Christian Estrosi qui doit abandonner les fonctions capitales de président de la commission d’investiture au profit de Jean-François Lamour, député de Paris et soutien indéfectible de l’ancien premier ministre. Aussi, avec l’arrivée à la tête de la commission d’investiture de l’ancien champion olympique d’escrime, il est fort possible que certaines investitures décidées en juin dernier soient remises en cause. Si  on ajoute la nomination de Jérôme Chartier, député du Val d’Oise, ami de 20 ans de Fillon comme porte-parole du parti, il est clair que le nouveau patron du parti a voulu faire vite pour imprimer sa marque au sein des Républicains.

Ce qui ne l’a pas empêché de faire preuve d’habileté en faisant entrer tous les candidats ou leurs représentants  à la primaire au comité politique national. Que ce soit Nathalie Kosciusko-Morizet –rallié à Juppé au deuxième tour de la primaire- Jean-Frédéric Poisson, Thierry Solère –au lieu et place de Bruno Le Maire- ou Jean-François Copé. Mais pour le député maire de Meaux, ce serait plutôt de la part de Fillon, une sorte non pas de pardon  à l’égard de son « meilleur ennemi d’hier », mais plutôt une sorte de grandeur d’âme. 

Précisons que ce comité politique sera présidé par un fidèle d’entre les fidèles de l’ancien premier ministre, Gérard Larcher, président du Sénat et qui compte un autre proche de Fillon, Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, président du conseil régional des pays de Loire… Un homme dont on dit, qu’en cas de victoire de François Fillon en mai prochain, il  pourrait être promis à de hautes fonctions. En prenant connaissance de la composition de ce comité politique, Alain Juppé a du faire grise mine : un seul de ses partisans y figure, sa première adjointe à la mairie de Bordeaux, Virginie Calmels, alors que d’autres sarkozystes de poids  y apparaissent. Comme François Baroin, le sénateur -maire de Troyes, ou Christian Jacob, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, celui-là  même qui, il n’y a pas si longtemps, était un  ardent supporter de Copé…

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