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Les Macronistes sur le sentier de la guerre : tremblez ô féroces ennemis du Président !
©LUDOVIC MARIN / AFP

Ça va saigner…

L'un des plus éminents soutiens d'Emmanuel Macron a menacé. Ce sera comme à Fort Alamo : pas de quartier pour les ennemis.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Atlantico vient de publier les bonnes feuilles d'un excellent livre d'Emmanuel Pierrat sur la face sanglante de la Révolution française. Des milliers de guillotinés sous les applaudissements de la populace heureuse de voir des têtes rouler dans le panier. A la manœuvre : Fouquier-Tinville un des grands pourvoyeurs de la guillotine sous la Terreur.

Comme l'histoire a la fâcheuse manie de bégayer, nous avons de nouveau en France un Fouquier-Tinville. Oh, un tout petit Fouquier-Tinville… Il ne vaut certainement pas un livre mais quelques lignes quand même. Il s'appelle Gilles Boyer.

Cet eurodéputé a biberonné d'abord dans la droite molle (Alain Juppé). Ensuite, il est passé du côté de LREM dont il est l'un des porte-voix les plus militants. En prévision des municipales il a lâché : "ceux qui seront élus sans le soutiens de LREM seront considérés comme les ennemis d'Emmanuel Macron".

Les ennemis, on les tue. On les fusille. On ne sait si Gilles Boyer prévoyait pour eux la cour martiale ou une exécution sommaire. Son propos a soulevé un tollé à gauche comme à droite. Après 24h de réflexion, notre petit Fouquier-Tinville s'est fait agneau. Il a expliqué que le mot "ennemis" était mal choisi. Et que "ceux qui seront élus sans le soutien de LREM seront considérés comme des ennemis de la République" voulait en réalité dire "je préconise une alliance intelligente avec les maires qui ont bien bossé". La similitude entre les deux phrases n'échappera à personne…

Au-delà de cette grotesque péripétie se profile la campagne des municipales. Le parti d'Emmanuel Macron n'a aucune implantation locale sauf quelques ralliés d'après 2017. Il sera donc à la peine pour trouver des candidats. L'idéal pour lui c'est d'accorder son investiture à des élus LR et PS brisés par leur défaite aux européennes. Voilà pour la carotte. Pour le bâton il y a eu – l'espace de 24h – Gilles Boyer. Et 24h c'est suffisant pour comprendre le message : à bon entendeur !

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