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Les Français saisis de bougeotte professionnelle
©Reuters

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Près d’un sur deux envisage de quitter son entreprise dans les 5 ans à venir.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Signe de bonne santé, de liberté et confiance ou de mal-être ? En tout cas, plus de la moitié des salariés projettent de changer d’employeur dans les 5 ans, et 25% pensent finir leur vie professionnelle dans leur organisation actuelle. Les Millenials (29 %) et la Génération Z (36 %) sont les plus enclins à vouloir quitter leur entreprise dans les 2 ans. 

C’est assez nouveau, mais les salariés français ont retrouvé le gout de la bougeotte puisque la moitié d’entre eux font le projet de quitter leur entreprise dans les 5 ans à venir.  La nouvelle étude d'ADP (Automatic Data Processing), qui est le pionnier et le leader mondial des solutions de gestion du capital humain, est pleine de surprises. Cette étude nous dessine un climat assez nouveau depuis le début de la crise. 

En clair, les travailleurs français n’ont pas peur des changements significatifs dans leur vie professionnelle. Cette enquête The Workforce VIe in Europe 2019 qui a interrogé plus de 10 500 salariés à travers l’Europe, et 1 410 Français, indique que ces derniers sont très ouverts en termede mobilité professionnelle. Preuve en est : 46% d’entre eux déclarent songer à quitter leur entreprise dans les 5 prochaines années, dont 22 % dans moins de deux ans. 

C’est totalement nouveau, on sort d’une période de dix ans pendant laquelle les salariés étaient totalement tétanisés par la peur du chômage et de l’avenir. Le digital, la mondialisation, la concurrence étrangère, le challenge permanent en interne créent un climat anxiogène. Lequel climat étaitcorroboré par un taux de chômage record notablement dans les classes moyennes et même parmi les cadres. Ces nuages-là semblent être partis, puisqu’ils se déclarent plus sereins, prêtsà affronter le changement et l’avenir sous d’autres cieux que ceux de leur entreprise actuelle. 

Cela dit, si près de 50% des Français envisagent sans drame le changement et la mobilité dans 5 ans, cela veut dire qu’ils veulent rester en moyenne 5 ans dans la même organisation. 

Ils sont cependant 27 % à envisager continuer d’y travailler jusqu’à leur retraite. En revanche , les Millenials (29 %) les plus jeunes et la Génération Z (36 %), dont l’appétence au changement n’est plus à prouver, sont les plus enclins à s’imaginer quitter leur entreprise dans les 2 ans qui viennent. 

A l’inverse et sans surprise, près d’un tiers des plus de 45 ans pensent travailler plus de 5 ans pour leur employeur actuel et un tiers jusqu’à la fin de leur carrière professionnelle. Les plus avancés dans leurcarrière n‘envisagent plus le changement.

 Maintenant, on observe quelques différences selon les secteurs, il y en a où on est plus facilement mobile que dans d’autres. Par exemple, plus d’un tiers (36 %) des professionnels du marketing et des médias ont l’intention de rester moins de 2 ans dans leur entreprise, alors qu’à l’inverse, les salariés des secteurs des transports ou de l’industrie sont deux fois moins nombreux (16 % et 19 %) à vouloir changer dans les 24 prochains mois d’employeur. 

Parmi ceux qui ne souhaitent pas changer, ce sont les employés qui travaillent dans l’éducation et la formation (32 %), suivis des professionnels de santé (31 %) puis ceux de l’industrie (27 %) ou encore des transports (26 %) qui s’imaginent rester longtemps en poste, contrairement à ceux des ventes, médias et marketing (16 %) ou du secteur des arts et de la culture (15 %). 

Au niveau européen, les moins fidèles à leur employeur sont les Polonais : 37 % veulent partir de leur entreprise d’ici 2 ans et 17 % seulement envisagent d’y rester jusqu’à la fin de leur carrière professionnelle. A l’opposé, 34 % des Espagnols ont l’intention d’exercer au sein de leur organisation jusqu’à leur retraite. 

« Pour les employeurs, l’engagement des collaborateurs est un enjeu crucial. Les salariés ne sont pas versatiles mais plutôt en quête de sens au travail. Selon Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse les critères de fidélité sont assez simples : une bonne qualité de vie au travail, et de réelles perspectives d’évolution est essentiel. Toute entreprise qui cherche à améliorer son taux de rétention doit prendre ce nouvel enjeu en compte, sous peine de voir partir ses meilleurs talents à court ou moyen terme » 

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