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Les étonnantes contradictions de Franz Fanon dans sa haine des Blancs
©UPI / AFP

Bonnes Feuilles

Aux antifascistes de pacotille, aux antiracistes de circonstance, aux anticolonialistes autoproclamés comme tels "pour mieux nous coloniser", Benoît Rayski donne une ascendance. Ils sont "Les bâtards de Sartre", publié aux Editions Pierre-Guillaume de Roux. Extrait 2/2

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Franz Fanon a écrit un livre Peau noire, masques blancs qui n’a pas connu le succès des Damnés de la Terre. C’est parfaitement regrettable. Car ce texte est, encore plus que l’autre, d’une texture brûlante. Fanon, on l’a dit, est un possédé. Et c’est dans ce livre qu’il donne toute la mesure de ses passions souffrantes. « Lasciate ogne speranza, voi ch’intrate » aurait-on pu mettre en exergue de son texte. Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir... mais sans doute que Fanon n’a pas trouvé la traduction en créole.

Il se tort de douleur, dévoré par ses tourments. Il hait les blancs parce qu’ils sont blancs. Il méprise les noirs quand ils ne sont pas assez noirs. C’est Savonarole et son bûcher des vanités. Le noir, blanchi, et donc sali par la domination du blanc doit, pour redevenir un homme, se dépouiller de la défroque dont l’ont affublé l’esclavage et la colonisation. Il lui faut effacer, quitte à se gratter jusqu’au sang, la peinture blanche dont on l’a recouvert. Et avec elle, tous les ingrédients empoisonnés de la blanchitude : la culture européenne, le Christ (il n’est pas noir), la langue française qu’on lui a inculquée. Ainsi retrouvera-t-il son authenticité d’antan, celle de sa belle couleur d’ébène.

Franz Fanon est une conscience malheureuse. Il vomit le blanc condescendant, qui s’adresse au Noir en petit nègre. « Toi, bon ouvrier, jamais mentir, jamais voler ». « Parler petit nègre, c’est enfermer le Noir c’est perpétuer une situation conflictuelle ou le Blanc infeste le noir de corps étrangers extrêmement toxiques. Rien de plus sensationnel qu’un noir s’exprimant correctement, car, vraiment, il assume le monde blanc. Avec lui, le jeu n’est plus possible, il est une pure réplique du blanc. »

Et Fanon, maladivement écartelé par ses douloureuses contradictions continue. « Oui au noir d’être un bon negro : ceci posé, le reste vient tout seul. Le faire parler petit nègre, c’est l’attacher, l’engluer, l’emprisonner ». Secouons donc les chaînes du petit nègre, crie Fanon... Mais un peu plus haut il vient de demander au bon negro de briser celles du français » ! Et son livre, il l’a écrit dans quelle langue ? En créole, en wolof, en swahili, en yoruba ? Non, dans la langue honnie du colonisateur détesté !

Extrait de Les Batards de Sartre, de Benoit Rayski, Editions Pierre-Guillaume de Roux, 2018.

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