Les dix entreprises françaises que les Américains voudraient bien mettre dans leur poche <!-- --> | Atlantico.fr
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Ubisoft a acquis une position mondiale qui fait envie à tous les grands de la Silicon Valley.
Ubisoft a acquis une position mondiale qui fait envie à tous les grands de la Silicon Valley.
©CGPME

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

Les grandes entreprises et les grands investisseurs américains ont tellement d’argent à investir qu'ils ont ciblé des proies possibles en Europe. Voici la liste des dix Françaises qui pourraient être les plus convoitées. C’est aussi la liste des dix entreprises qu’il faut acheter en bourse avant qu’elles ne soient trop chères.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Ce qui se prépare actuellement sur les marchés financiers est d’une banalité affligeante. Il y a des périodes de restructuration comme celle que l’on va vivre et qui peuvent donner des idées, parce que ceux qu’on appelle souvent les petits épargnants ne sont pas forcément perdants. 

En clair ce qui vient de se passer sur Alstom avec l’arrivée de General Electric peut se reproduire dans l’année. La raison en est simple. Elle tient en trois points.

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Premier point, les sociétés américaines et les investisseurs ont beaucoup d’argent en cash. Elles en ont gagné d’autant plus facilement que la banque centrale américaine a déversé des tombereaux de liquidités. Mais il ne faut pas croire que ces liquidités ont alimenté l’économie réelle : ces liquidités ont alimenté l’industrie financière de New-York et gonflé les résultats d’entreprise.

Second point, les Américains ont laissé cet argent à l’étranger. Elles ne vont pas le rapatrier sauf à payer beaucoup d’impôts. Elles vont donc l’investir à l’étranger : c'est ce que fait General Electric avec Alstom. Il réinvestit en France de l’argent gagné en Europe. S’ajoute à ces capitaux, ceux des fonds pétroliers, russes et chinois.

Troisième point, il existe en France de très belles entreprises qui sont sous-cotées parce qu’elles sont françaises. Ces entreprises possèdent également du cash et des parts de marché. Comme il n’y a pas de fonds d’investissement en France, la plupart ne sont pas verrouillées : elles sont donc OPéables. Il suffit d’y mettre le prix.

Au passage, le petit actionnaire qui possède des titres de ces entreprises convoitées a tout intérêt à en profiter. La valeur de ces entreprises françaises va forcément augmenter. On aurait donc intérêt à en acheter sans tarder, pour revendre à la fin de la guerre. Un vieux dicton qui dit : "il faut acheter au son du canon et revendre au son du violon." Les canons se préparent à tonner.

En consultant une brochette d’analystes financiers présents actuellement aux différentes assemblées générales d’actionnaires, on peut faire la liste des entreprises dont l’indépendance est potentiellement menacée à court et moyen terme. Des entreprises donc, qui vont prendre de la valeur.

Dans le désordre, voici une première liste de sociétés à surveiller.

1/ Alcatel-Lucent, société française qu'on disait sinistrée depuis longtemps, contrôle des technologies de l’internet mobile très sophistiquées, avec des parts de marché en Europe et en Asie importantes. Son concurrent américain Cisco devrait logiquement vouloir mettre la main dessus maintenant qu’elle a été restructurée. En Bourse, Alcatel vaut moins chère que des cacahuètes : ça ne va pas durer. Surtout que Cisco n’est pas la seule américaine à s’y intéresser...

2/ Cap Gemini, l’entreprise fondée par Serge Kempf, champion mondial du conseil aux entreprises et des applications informatiques, ne peut qu’intéresser un grand de l’informatique américaine qui voudrait comme IBM s’orienter dans le service. Il faudra donc surveiller Hewlett- Packard, champion du monde de l’imprimante de bureau  qui gagne très bien sa vie en vendant des encres qui vont avec ses imprimantes. Là encore ce n’est pas durable.

3/ Ubisoft, fabriquant de jeu vidéo et de jouets électroniques développé par des Bretons, a acquis une position mondiale qui fait envie à tous les grands de la Silicon Valley.

4/ Sanofi, grand laboratoire pharmaceutique, peut être en panne de moyens pour développer d’autres molécules. Son produit phare, l'anticoagulant Plavix, commence à fatiguer devant la concurrence - même s’il est utilisé dans le monde entier. Son voisin à Paris, la société américaine Pfizer (Viagra) peut très bien trouver intérêt à se marier.

5/ Renault et plus encore Peugeot sont aussi théoriquement opéables, pas seulement par les autres constructeurs américains comme General Motors qui cherche à contrôler tout ce qui roule, mais aussi par les grands de l’informatique comme Google pour qui l’automobile pourrait être le prochain champ d’application de la connectique.

6/ Bouygues est très sous-côté en Bourse parce que ses activités développent peu de synergie et sont elles-mêmes essoufflées. Le bâtiment a subi la crise, le téléphone est sous-dimensionné et la télévision est concurrencée par Internet. Il existe beaucoup de fonds américains intéressés par Bouygues et la vente par appartements.

7/ ST Microélectroniques n’a pas la taille suffisante pour être sécurisée sur le marché mondial. Altéra, par exemple, rode autour depuis des mois mais n’est pas le seul...

8/ Publicis reste dans le collimateur d’Omnicom qui n’a pas abandonné la partie, en dépit de l’échec du projet de mariage. Les analystes pensent donc qu’on en reparlera - la Bourse fait le même calcul.

9/ Dassault Systèmes et EADS sont des cibles généralement citées pour les fonds anglo-saxons à la recherche de deal générateurs de plus-values. Sur le papier, un rapprochement avec des américains aurait du sens, mais en pratique on voit mal la famille Dassault se dessaisir d’une pépite même au prix fort et on voit mal les États français et allemand chambouler l’équilibre d’airbus  au profit de Boeing qui serait évidemment le grand gagnant.

10/ Danone. Depuis que Danone existe, le groupe est convoité par Coca-Cola ou Nestlé… Il a un capital très éclaté et un modèle économique et social très particulier. Cette particularité le protège, surtout que les actionnaires acceptent de donner du sens à leur investissement. N’empêche que financièrement, Danone a un potentiel de hausse important à court et moyen terme...

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