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Les vacances sauveront peut-être le gouvernement des conflits sociaux... mais l'économie française n'échappera pas à leur impact
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Éditorial

Les interminables conflits du rail et des intermittents du spectacle contribuent à l’enlisement dans lequel s’est engagée l’économie française depuis deux ans.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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L’approche des vacances est attendue avec une grande impatience par le pouvoir face à la montée de la chienlit engendrée par les interminables conflits du rail et des intermittents du spectacle. Il mise pour l’instant sur le délire médiatique engendré par la coupe du monde de football pour constituer un dérivatif  puissant à la situation d’enlisement qui gagne notre pays, incapable d’engager véritablement la moindre réforme. Avec l’espoir sans doute démesuré de voir le miracle sportif de 1998 se répéter pour tirer la cote de popularité de François Hollande des abîmes où elle se trouve.

Pour l’instant, le dogme de l’Elysée reste toujours le même : il n’y a qu’à attendre que les choses s’arrangent naturellement, le retour de la croissance sera apporté par les partenaires de la France, qui montera dans le train de la reprise à son heure. Malheureusement pour les pythies de François Hollande, la conjoncture a plutôt tendance à s’essouffler en Europe, tandis que la charge des impôts nouveaux qui atteint cinquante milliards depuis 2012 étouffe pour l’instant toute velléité de reprise. La Cour des Comptes vient à cet égard d’asséner une véritable douche froide, en affirmant qu’on s’éloigne de la perspective de redressement du pays puisque le déficit pourrait atteindre 4,3% du produit intérieur brut cette année, avec une dette qui augmenterait de 1300 euros par habitant. Et les magistrats de la rue Cambon viennent titiller le gouvernement là où cela fait mal en préconisant une diminution régulière du nombre des fonctionnaires qui représentent 23% de la dépense publique.

Problème : ce débat demeure en partie abstrait pour la majorité des Français, qui se représentent mal l’alourdissement de la dette. Dans le passé, ce phénomène s’accompagnait d’une chute de la monnaie avec un impact rapide sur le niveau de vie du citoyen moyen, car il entrainait des dévaluations. Aujourd’hui ce n’est plus le cas grâce au bouclier de l’euro, qui est au contraire une des plus fortes devises du monde, tandis que les taux d’intérêt sont à des niveaux historiquement bas, proches de zéro. Dès lors on prête une oreille attentive à ceux qui prétendent que les efforts peuvent attendre. Aujourd’hui, l’heure est au laissez-aller.

Le débat reprend au demeurant sur le plan international pour savoir s’il faut poursuivre les objectifs affichés au niveau européen en faveur de la discipline budgétaire ou si le moment est venu d’assouplir le dispositif afin de relancer une croissance qui devient anémique dans un certain nombre de pays. La France, qui est l’un des rares pays à ne pas respecter la règle des 3% du déficit est aux premières loges pour revendiquer le recours à "une flexibilité intelligente" selon les propos du ministre de l’Economie, afin que chacun puisse trouver le bon rythme qui soit le sien. Argumentation permettant de conforter le laxisme qui prévaut actuellement et que le Premier ministre s’efforce de camoufler par ce que certains appellent la "fermeté élastique" de Manuel Valls, en maintenant les dispositifs prévus en apparence, tout en cédant en partie en sous-main à certaines revendications. Ce qui conduit aussi à donner plus de complexité aux solutions envisagées, à figer le statu quo et à contribuer à l’enlisement dans lequel s’est engagée l’économie française depuis deux ans.

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