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Législative du Doubs : ouf, la République a été sauvée !
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Farce républicaine

Elle était, nous disait-on, en grand danger, mais Audincourt a soudainement pris des petits airs de Valmy. Mieux vaut en rire.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ils voulaient égorger nos fils et nos compagnes. Et face à ces hordes sauvages et sanguinaires, la République s’est dressée. Elle a vaincu les Chouans et les émigrés réunis dans un magnifique sursaut (républicain). La victoire a été acquise de justesse, mais son goût est tellement rare au PS.

Rien n’avait été négligé pour cette bataille où s’est joué le sort de la Nation. Des commissaires aux armées étaient arrivés sur les lieux pour insuffler de l’ardeur aux soldats de l’an II. Manuel Valls en Saint-Just. L’éloquent Bernard Cazeneuve qui eût cette phrase historique destinée à être gravée dans le marbre du Panthéon : « le cœur de la République bat dans le Doubs ». Sans oublier l’Être Suprême qui, de ses hauteurs élyséennes, donna sa bénédiction laïque aux guerriers républicains.

République, République, République… Le mot était partout. Sur toutes les lèvres. Dans tous les cœurs de tous les hommes dignes de ce nom. L’incantation républicaine avait écrasé la courbe du chômage, étouffé les cris des victimes de la délinquance, balayé les chiffres du déficit. République, République… C’était « aimez-la ou quittez-là ».

Ainsi galvaudé par une psalmodie imbécile, le mot « République » était devenu un paillasson sur lequel tout le monde s’essuyait les pieds. Le mot « France » avait été relégué aux enfers, là où la bête immonde en était devenu propriétaire. Vive la République, à bas la France !

Parlons un peu de la République. Flétrie et ayant subi les outrages du temps, elle a, depuis longtemps, dépassé sa date de péremption. Alors elle fait le trottoir dans les banlieues de notre pays, s’offrant à une clientèle masculine, peu regardante sur les produits avariés. Et autrement, elle est où la République ?

Peut-être dans les établissements scolaires où on a fait le « V » de la victoire après les assassinats de janvier ? Dans les quartiers où les policiers (républicains), les pompiers (républicains) et les chauffeurs de bus (républicains) n’osent plus entrer ? Dans les cités (républicaines ?) qui célèbrent le culte de Sainte Kalach’ ?

Mais il nous faut, à l’évidence, être tous républicains. Et malheur à ceux qui ne le seraient pas et qu’on épinglera sur le mur des cons de l’indignité nationale. Nommons à ce propos, car ils se font comme toujours remarquer, les Juifs traitres à la patrie qui partent, convaincus que la République les a abandonnés : ils ne doivent pas être très républicains. D’autres traversent la Méditerranée pour rejoindre la République à leur place : ils sont certainement très républicains…

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