Le top 15 des personnalités plus intéressantes à écouter que François Hollande (et qui changent vraiment nos vies, elles)<!-- --> | Atlantico.fr
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Jeff Bezos, fondateur d'Amazon.
Jeff Bezos, fondateur d'Amazon.
©Reuters

On air

François Hollande s'est exprimé sur TF1 jeudi 6 novembre pour s'adresser directement aux Français. Une prestation décriée et moquée. Tour d'horizon de ces personnes influentes, positives ou négatives, qui par leurs actes et leurs discours nous en apprennent plus sur l'état de la France et du monde. Ainsi que de notre futur.

Frédéric Fréry

Frédéric Fréry

Frédéric Fréry est professeur à ESCP Europe où il dirige le European Executive MBA.

Il est membre de l'équipe académique de l'Institut pour l'innovation et la compétitivité I7.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles, dont Stratégique, le manuel de stratégie le plus utilisé dans le monde francophone

Site internet : frery.com

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Jean-Pierre Corniou

Jean-Pierre Corniou

Jean-Pierre Corniou est directeur général adjoint du cabinet de conseil Sia Partners. Il est l'auteur de "Liberté, égalité, mobilié" aux éditions Marie B et "1,2 milliards d’automobiles, 7 milliards de terriens, la cohabitation est-elle possible ?" (2012).

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Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Ari  Massoudi

Ari Massoudi

Ari Massoudi est docteur en biologie cellulaire et moléculaire à l'Université de Nice Sophia-Antipolis, après plusieurs années de recherche sur la biologie des cellules souches humaines, il est aujourd'hui consultant en stratégie auprès des start-up et des entreprises technologiques. 

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Fabrice Balanche

Fabrice Balanche

Fabrice Balanche est Visiting Fellow au Washington Institute et ancien directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l’Orient.

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Jean-Gabriel Ganascia

Jean-Gabriel Ganascia

Jean-Gabriel Ganascia est professeur à l'université Pierre et Marie Curie (Paris VI) où il enseigne principalement l'informatique, l'intelligence artificielle et les sciences cognitives. Il poursuit des recherches au sein du LIP6, dans le thème APA du pôle IA où il anime l'équipe ACASA .
 

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Alain Rodier

Alain Rodier

Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.

Son dernier livre : Face à face Téhéran - Riyad. Vers la guerre ?, Histoire et collections, 2018.

 

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Mario Draghi,
président de la BCE

Nicolas Goetzmann : Depuis son entrée en fonction à la Banque centrale européenne, l’action de Mario Draghi a été décisive pour le continent. En Juillet 2012, il annonce avec succès qu’il fera tout pour soutenir la monnaie unique, (« Whatever it takes »). En 2014, il va défier les membres les plus stricts du conseil des gouverneurs de la BCE pour tenter de soutenir plus largement l’économie européenne. Malgré un carcan institutionnel exceptionnellement rigide, l’italien n’hésite pas à transgresser les tabous de la zone euro. D’un point de vue strictement économique et disposant du pouvoir monétaire européen, Mario Draghi est l’homme le plus puissant d’Europe.

Angela Merkel

Nicolas Goetzmann : Au pouvoir depuis près de 10 ans en Allemagne, la Chancelière poursuit son troisième mandat avec un degré de pouvoir sans précédent au sein de la zone euro. Angela Merkel a notamment su placer « ses » hommes lors du renouvellement des institutions européennes, le Polonais Donald Tusk au conseil Européen, Martin Schulz préside la Parlement, et Martin Selmayr, chef de cabinet de Jean-Claude Juncker est considéré comme « le patron caché de Bruxelles ». Depuis l’entrée en crise, le « tandem franco-allemand » a laissé place à une position dominante allemande.

Jens Weidmannn,
président de la Bundesbank

Nicolas Goetzmann : Le patron de la Bundesbank est le deuxième homme fort de la Banque centrale européenne. En défenseur permanent de la stricte orthodoxie monétaire, Weidmann est le parfait contrepouvoir de Mario Draghi au sein du conseil des gouverneurs. Ce qu’il a pu prouver à plusieurs reprises en s’opposant publiquement aux actions mises en place par son Président. Les rumeurs persistantes faisant état d’une démission de Mario Draghi en juin 2015, le laissant reprendre la présidence italienne, font de Jens Weidmann son successeur potentiel. Une telle occurrence donnerait à l’Allemagne un contrôle économique total de la zone euro

Jan Hatzius,
économiste en chef de la banque d'investissement Goldman Sachs

Nicolas Goetzmann : Rien n’arrête la progression du discret chef économiste de Goldman Sachs, Jan Hatzius. Après avoir intégré la célèbre banque en 1997 à Francfort, cet économiste allemand a bâti sa réputation sur la fiabilité de ses prédictions, et notamment à ses mises en garde d’avant crise. Considéré comme l’économiste de marché le plus « précis » en 2009 et en 2012, Hatzius est également pressenti comme un probable futur membre de la réserve fédérale des Etats Unis. Il est aujourd’hui la voix la plus respectée de Wall Street.

Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud,
roi d'Arabie saoudite

Fabrice Balanche : Indépendamment des événements actuels, l'Arabie saoudite est le plus grand exportateur de pétrole au monde, c'est elle qui régule les cours, en vert des liens établis avec les Etats-Unis depuis 1945, date à laquelle le roi saoud a négocié pétrole contre protection. Le roi d'Arabie saoudite est le principal allié des Etats-Unis au Moyen-Orient, avec Israël. Cependant le pays a pris ses distances avec les Américains, notamment sur la question du rapprochement avec l'Iran. L'Arabie saoudite a par exemple refusé de prendre son siège tournant au Conseil de sécurité en 2013. Depuis, les choses, sont quelque peu tassées. Les saoudiens ont financé Al-Nosra et l'Etat islamique, et aujourd'hui la créature leur échappe. Les Etats-Unis tentent de clarifier la situation au travers de la coalition, mais pour les saoudiens les djihadistes ne sont la principale menace, mais l'Iran.

Sur le long terme la stratégie de l'Arabie saoudite est claire et durable, à l'inverse de celle du Qatar, qui varie en fonction des changements d'Emirs. Les rois d'Arabie saoudite qui se sont succédé n'ont jamais introduit de grands changements, car il s'agit d'une gérontocratie. Les rois se succédant entre frères, on ne peut pas attendre beaucoup de changement d'un nouveau roi de 70 ans.

Sur le plan du quotidien, l'Arabie saoudite influe sur les prix à la pompe, mais aussi sur notre politique étrangère. L'Arabie saoudite est notre premier client en armement dans la région, par conséquent la France mène la politique de ses clients.  A chaque fois que la signature d'un contrat s'est rapprochée,  François Hollande ou Laurent Fabius ont tenu des propose allant dans le sens de la politique saoudienne : soutien aux rebelles modérés contre Assad, refus des négociations avec ce dernier. C'est aussi Fabius qui est sorti en novembre 2013 des accords entre les occidentaux et les Iraniens sur le nucléaire, parce que Hollande se rendait juste après pour signer des contrats d'armement, qui allaient indirectement profiter au Liban et à l'Egypte. La France de Hollande est donc plus alignée sur l'Arabie saoudite que sur le Qatar. En favorisant l'Etat islamique et en faisant en sorte que notre ministre des affaires étrangères parle de "résistants" au lieu de "terroristes", l'Arabie saoudite a en quelque sorte donné un blanc-seing à des jeunes Français pour aller rejoindre les rangs des djihadistes.

Abou Bakr al-Baghdadi,
"Calife" de l'Etat islamique

Alain Rodier : Au même titre qu'Oussama Ben Laden, Abou Bakr al-Baghdadi est l'homme qui a mis en scène les plus grandes horreurs de l'Histoire. Pour Ben Laden, c'étaient les attentats contre les ambassades américaines dans la Corne de l'Afrique en 1998 et surtout, la tragédie du 11 septembre 2001. Pour Baghdadi, ce sont les massacres et les décapitations relayés sur le net pour avoir un retentissement mondial. Même Hitler (qui a fait massacrer des millions d'êtres humains, ce qui est incomparablement plus important en nombre que pour Ben Laden et Baghdadi réunis), avait tenté de dissimuler l'abomination. Baghdadi, lui, s'en régale en diffusant largement ses crimes et en les revendiquant haut et fort.

La création d'un califat mondial où toutes les autres religions (autres que sa vision très "personnelle" de l'islam djihadiste), croyances, systèmes politiques (présidentiels, parlementaires, socialistes, communistes -ils les a tous détaillés-) doivent disparaître de la surface du globe. Il refuse même la notion musulmane des "gens du Livre" qui dit que les chrétiens et les juifs doivent être protégés. En effet, il considère que ce concept était valable uniquement quand l'islam était trop faible pour s'imposer par la force. En Irak, il s'en prend même aux représentations terrestres de l'islam sunnite. Pour lui, la "religion d'amour" ne sera possible que lorsque le monde entier aura été converti. Inutile de préciser que toutes les autorités musulmanes mondiales condamnent sa vision religieuse apocalyptique. D'ailleurs, en ce qui concerne les musulmans, il proclame que les chiites sont des apostats et que tous les dirigeants sunnites des corrompus. En résumé, il hait presque toute l'humanité.

Il est un danger immédiat car il parvient à entraîner dans son sillage de nombreux adeptes qui le rejoignent dans sa folie meurtrière, comme lorsque l'on entre dans une secte. Beaucoup le font parce qu'ils ressentent un profond sentiment d'injustice mais ces personnes sont trompées par la propagande qu'il sait diffuser de manière remarquable.

Par contre, ses succès risquent d'avoir atteint leurs limites géographiques en Irak mais pas encore totalement en Syrie et au Liban. Première signe de faiblesse, comme les nazis en 1945, il commence à faire exécuter ses propres partisans qui montrent des signes de découragement. Il fait même assassiner les sunnites qui, selon lui, peuvent représenter un risque pour son califat. Mégalomane et paranoïaque, il est certainement aujourd'hui l'ennemi numéro un, non seulement des Occidentaux, mais aussi et peut-être surtout, de tous les musulmans.

Elon Musk,
fondateur de Tesla

Jean-Pierre Corniou : Né sud-africain, devenu canadien, Elon Musk a 43 ans est un des entrepreneurs les plus en vue en ce début de XXIe siècle. Eclectique, rigoureux et anticonformiste, il a fait de l’innovation son credo absolu. Il porte un projet technologique qui touche au cœur de la transformation de secteurs emblématiques qui ont toujours marqué la société, les transports et l’énergie. Il transforme le transport spatial en devenant avec SpaceX opérateur pour la NASA.

Co-fondateur de PayPal, il a réussi avec Tesla Motors à démontrer que l’innovation pouvait permettre à un nouveau venu de s’imposer dans le monde de l’automobile électrique aux côtés des grands acteurs historiques. Plus encore, il a rendu public l’usage de ses brevets, fervent soutien de la philosophie « open source ».

Président de SolarCity, il développe la facilité d’usage de l’énergie solaire avec une formule de leasing qui facilite l’installation des panneaux solaires résidentiels. Il projette dans un univers de science-fiction le TGV de demain avec son projet de train sous vide, Hyperloop. Beaucoup d’idées réussissent, d’autres échouent ou restent trop éloignées de la faisabilité technique et économique pour se concrétiser à court terme. Mais il participe ainsi au Moonshot, ce mouvement qui anime les entrepreneurs américains et qui vise à retrouver l’esprit pionnier qui a permis la conquête de la lune en 1969 en inventant toute la technologie nécessaire.

Il imprime dans ses entreprises la part de rêve et de déraisonnable qui font des entrepreneurs visionnaires des symboles plus mobilisateurs que les seuls gestionnaires. Il y applique une énergie, une intelligence et une capacité managériale qui brise les règles traditionnelles. Profondément schumpétérien, il considère que le plus mauvais guide pour un entrepreneur est le passé, dont il faut se débarrasser en sortant systématiquement du cadre dans lequel il nous enferme.

Henry Seydoux,
fondateur de Parrot

Jean-Pierre Corniou : Parrot est une société qui comme Withings récolte au CES de Las Vegas les fruits de son travail d’innovation. Cette société d’électronique grand public, fondée n 1994, initialement centrée sur les systèmes de son a marqué l’opinion en montrant au CES de 2011 le premier drone grand public.

Fondateur de Parrot, Henri Seydoux, 54 ans, autodidacte curieux et inventif, commence sa carrière professionnelle dans le journalisme, mais très vite crée une entreprise d’effets spéciaux pour le cinéma et contribue à la création des chaussures de luxe Louboutin en 1991. Mais il se passionne pour l’électronique et l’informatique. Il développe, autour des technologies de reconnaissance vocale et du traitement de signal, des kits téléphonique mains libres, des enceintes esthétiques, des casques et des systèmes embarqués pour l’automobile.

L’activité de production de drones grand public a donné une nouvelle impulsion à cette société (20% du chiffre d’affaires en 2014) qui souffre de la concurrence extrême dans les systèmes d’électronique grand public et dans les systèmes embarqués dans l’automobile qui représentent 69% du CA en 2014. Sur un effectif de 885 personnes, les équipes de recherche développement représentent 53% soit 470 personnes.  Parrot a réalisé en 2013 235 millions de chiffre d’affaires et attend beaucoup du lancement de nouveaux produits, dont les mini-drones et de nouveaux objets connectés.

Daniel Marhely,
fondateur de Deezer

Jean-Pierre Corniou : L’écoute de la musique en streaming est devenu un segment majeur du marché de la musique qui poursuit à marche forcée sa dématérialisation totale. Deezer crée en 2007 à la suite de Blogmusik, par Daniel Marhely, qui a quitté l’école à 16 ans, et Jonathan Benassera, devient très vite un des leaders de ce marché. Sa croissance a été très rapide et l’équipe de Deezeer a réussi à nouer des partenariats avec les majors de la musique plutôt que de les affronter.

Aujourd’hui le site, financé par la publicité, partenaire d’Orange, dispose d’une empreinte mondiale en décidant en 2014 de s’implanter aux Etats-Unis. Daniel Marhely a rejoint les jeunes entrepreneurs du numérique au sein du Conseil national du numérique dont il a été membre entre 2011 et 2012.

Jean-Baptiste Rudelle,
fondateur de Criteo

Jean-Pierre Corniou : Criteo est une entreprise française à la réussite exceptionnelle et discrète. Les produits de Criteo se retrouvent dans chaque recherche sur un site de e-commerce: ce sont eux qui proposent une recommandation personnalisée, ensuite facturée au clic à l’annonceur. Introduite au Nasdaq en octobre 2013, cette société, crée en 2005, a réalisé au troisième trimestre 2014 un chiffre d’affaires de 194 millions d’euros contre 113 en T3 2013.

Cette réussite fulgurante (70% de croissance du chiffre d’affaires),  est due à son fondateur, Jean-Baptiste Rudelle, un ingénieur discret qui a commencé dans l’industrie chez Philips et Lucent, puis consultant, avant de se lancer dans la création d’entreprise avec les sonneries pour téléphone, K-Mobile Kiwee. Aujourd’hui Criteo, avec 750 collaborateurs, fait 85% de son chiffre d’affaires hors de France mais y a installé son centre de R&D mondial

Xavier Niel,
patron de Free

Frédéric Fréry : Xavier Niel est très important pour les entrepreneurs français d’aujourd’hui : il démontre qu’il n’y a pas que dans la Silicon Valley qu’un créateur d’entreprise peut devenir multimilliardaire. Devenu en vingt ans, à 46 ans, la neuvième fortune de France à côté de dynasties comme les Mulliez, les Dassault ou les Pinault, après avoir révolutionné successivement deux industries (l’accès à Internet et la téléphonie mobile), il est une icône pour tous les créateurs de start-ups hexagonaux et un antidote aux déclinologues de tout poil.

Larry Page,
fondateur de Google

Frédéric Fréry :  Les deux fondateurs de Google (Larry Page et Sergueï Brin) ont déjà changé notre façon d’interagir avec le monde, avec l’accès immédiat à l’information, les smartphones à bas prix ou l’archivage intelligent d’une grande partie de la connaissance humaine. Cependant, le plus intéressant est qu’ils continuent à piloter le développement de Google pour les prochaines décennies. Aussi, écouter ce qu’ils annoncent (la voiture autonome, la livraison par drones, la mutation profonde de la médecine), c’est un peu comme voyager dans notre futur.

Jeff Bezos,
fondateur d'Amazon

Frédéric Fréry : Jeff Bezos a révolutionné un des plus vieux métiers du monde, le commerce. Amazon s’est imposée comme une entreprise incontournable dans de nombreux secteurs et sa croissance continue à être stupéfiante. Bien sûr, il y a des zones d’ombre (conditions de travail, pratiques fiscales, etc.), mais sa performance reste très impressionnante. Jeff Bezos démontre aussi que la toute puissance de la finance n’est pas une fatalité : bien que cotée, Amazon n’a jamais versé de dividendes à ses actionnaires.

Ray Kurzweil,
théoricien du transhumanisme
et de la singularité technologique

Jean-Gabriel Ganascia : C'est un spécialiste de l'intelligence artificielle. Il ne s'est pas seulement distingué par ses systèmes de reconnaissance de caractères écrits, mais parce qu'il promeut l'idée selon laquelle les machines, compte tenu de l'augmentation de leur puissance, vont changer la donne de la socité. C'est ce qu'on appelle la singularité technologique : après, plus rien ne sera pareil, un point de non retour aura été atteint. Cela entre en résonance avec les apirations des géants du net que sont Google, Apple, Facebook ou Amazon. Kurzweil affirme que les machines seront puissantes au point que nous pourrons télécharger notre conscience dans une machine, pour arriver à une forme d'immortalité. C'est pourquoi il a été embauché par Google en 2012.

Au départ c'est un spécialiste de la reconnaissance des formes. C'est officiellement en cette qualité que Google l'a embauché. Mais ses travaux, comme on l'a vu, portent beaucoup sur le transhumanisme. Il a calculé la date à laquelle nous parviendrions à la singulairté technologique, por 2045 environ, sans possibilité de revenir en arrière. Les humains se grefferont littéralement aux machines. Machines qui s'auto amélioreront. Dans la logique transhumaniste, on pourra par exemple sélectionner les êtres au stade embryonnaire, avec tous les risques éthiques que cela comporte. On peut dire qu'il participe à la vonté de "prise de pouvoir" des patrons de Google. Les perspectives ouvertes par Ray Kurzweil doivent nous inciter à une grande prudence.

Craig Venter,
biologiste

Ari Massoudi : Craig Venter est l’un des plus importants biologistes contemporains, et un inventeur-entrepreneur de génie et dont l’audace a ouvert la voie de la création d’entreprises basées sur les biotechnologies à tous les chercheurs biologistes. Il est autant adulé, voire vénéré, que craint, voire détesté. Craig Venter a non seulement été parmi les pionniers du séquençage des génomes (il a notamment tenté de breveter tous les gènes humains !), mais également et surtout celui qui a accéléré la course au séquençage du génome humain. En effet, en créant son entreprise, il est entré de façon frontale en compétition avec le monopole public que constituait un consortium international dédié au séquençage du génome. Venter publiera ses résultats en même temps que le consortium.Le séquençage du génome humain, mais surtout, l'amélioration continue des technologies de séquençage de l'ADN ont ouvert la voie à de nombreuses
applications :

  • En médecine prédictive, le diagnostic (même de façon pré-natale à partir du sang de la mère) de maladies "latentes" ayant une cause génétique. On pourra donc administrer une thérapeutique, si elle est disponible, de façon très précoce et donc augmenter les chances de guérison.
  • En médecine personnalisée et préventive, révéler nos susceptibilités (risques) à développer des maladies, ou encore en fonction de notre génome et des connaissances disponibles sur l'interaction d'un ou des médicaments avec les gènes, adapter une médication pour que cette dernière soit la plus efficace possible (pharmacogénomique).
  • En médecine légale pour l'identification des individus. Le meurtre parfait n'existera plus.
  • En anthropologie pour retracer l'histoire de nos ancêtres, nos origines et nos migrations.

Craig Venter, l’homme qui tenta de breveter le génome humain, s’attaque aujourd’hui à la biologie synthétique, dont il est un des fers de lance. Son objectif est de créer de la vie artificielle de nature biologique dans un tube à essai, et ceci grâce aux résultats du séquençage des génomes !

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