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Le Pen, Mélenchon et les autres : objectif chaos
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L’âme de fond radicale

A ce niveau d’intentions de vote, le goût singulier de la France pour l’extrémisme est plus flippant que pittoresque.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Il y a une vraie tentation extrémiste dans ce pays, un authentique désir nihiliste pour l’affrontement et le chaos. Et après le moment Le Pen, c’est l’heure de l'engouement pour Mélenchon, qui ne s’y substitue même pas mais s’y ajoute, pour ne rien dire des scories Poutou, Arthaud, Dupont-Aignan ou Asselineau.

Par tous les standards possibles et imaginables, et en dépit de réelles difficultés sociales pour une grande partie de sa population, la France est un pays, excusez l’outrecuidance du terme, « confortable ». Les inégalités y sont plutôt plus faibles qu’ailleurs, le niveau de vie plutôt plus élevé, le chômage mieux indemnisé, l’école et la fac y sont gratuites, la santé et les retraites y sont mieux préservées, les milieux culturels mieux traités. Même le climat y est favorable et la bouffe de qualité.

Ce n’est pas Cocagne, évidemment, il y a un tas de trucs qui ne vont pas et que l’on peut et doit vouloir changer, mais on aurait du mal à trouver une dizaine de pays sur les 200 que compte la planète où il est objectivement plus facile de passer sa vie d’humain – de la maternité publique au cimetière municipal.

On peut toujours penser, selon sa vision du monde, qu’il y a trop de fonctionnaires, d’articles dans le code du Travail ou d’impôts, mais également pas assez de crèches, de places de parking en centre-ville ou de variétés de pain de mie au supermarché. Mais l’idée qu’il faille, pour améliorer ceci et cela, faire l’expérience de la droite radicale ou de son pendant de gauche (expérience dont l’histoire nous fournit pourtant pas mal d'exemples assez peu ragoutants) est proprement déconcertante.

Les contrées comparables, du moins celles qui réussissent mieux mais qu’il convient de mépriser pour leur tiédeur centriste et leur absence d’appétit pour les barricades, préfèrent chercher leurs solutions dans le compromis et la concertation. Les prendre pour exemple avant de confier les clés du pays à une poignée d’aventuriers inspirés par la France de Vichy, la Russie de Poutine et le Venezuela de Chavez serait peut-être une alternative plus pertinente. Parole de bobo européiste hors-sol et totalement déconnecté des réalités !

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