Le jour où le gouvernement a failli tuer le système des franchises : McDonald's, Afflelou, Europcar, Mercure, Novotel et Ucar ont eu chaud<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Le jour où le gouvernement a failli tuer le système des franchises : McDonald's, Afflelou, Europcar, Mercure, Novotel et Ucar ont eu chaud
©

Atlantico Business

Lorsque les frondeurs ont, en fin de semaine dernière, produit un amendement à la loi Travail pour réformer les franchises commerciales, ils ont bien failli tuer l'un des systèmes les plus dynamiques de l’économie française.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Voir la bio »

A priori, le cabinet du Premier ministre aurait réussi à écarter un amendement déposé en catimini par les frondeurs. Cet amendement devait obliger les franchises à créer des comités d’entreprise et à considérer les membres d’un groupe de franchisés comme une seule et unique grande entreprise.

A priori seulement, car les frondeurs en questions (Robillard, Germain, Juanico, Cherki) n'ont pas pour autant abandonné la partie.

Si, dans la pagaille actuelle, ils avaient réussi à faire passer le texte, ils auraient, à coup sûr, cassé la dynamique de la franchise en France.

La franchise est un système d’organisation né dans les années 1920 avec des enseignes comme Pingouin, Pigier, Coryse Salomé... A partir des années 1970, ces enseignes n’ont pas cessé de se développer dans tous les secteurs économiques, dans la restauration et l’hôtellerie, avec McDonald's, Burger King, Novotel ou Mercure, dans l'optique avec Afflelou, mais aussi dans les services aux entreprises avec les cabinets de comptable, dans le tourisme, dans le digital, etc.

Ce système permet à un petit commerçant d’exploiter, à son compte, une marque qui ne lui appartient pas, moyennant une redevance annuelle et l’obligation de respecter une chartre de la marque et de passer aussi, le cas échéant, par une centrale d‘achat.

Le commerçant est son propre patron, il peut ouvrir plusieurs points de ventes, tout dépend de la stratégie de la chaîne nationale. Un propriétaire de restaurants McDo par exemple peut posséder et gérer plusieurs restaurants. Un hôtelier à l'enseigne Mercure également. Le fonds de commerce lui appartient, il est son propre patron avec les avantages d'appartenir à un grand groupe. C’est sa force !

En France, il existe 1700 réseaux de franchise. On en prévoit plus de 3000 en 2030.

Le nombre de franchisés est de 66 000 cette année, ce qui représente entre 300 000 et 500 000 emplois. Le secteur de la franchise réalise plus de 50 milliards de chiffre d’affaires, il continue de croître en moyenne de 5% par an depuis dix ans, c’est dire si cette structure est armée pour résister à la crise et s’adapter aux évolutions technologiques.

A noter que le revenu moyen d’une franchise s’élève à 32 000 euros, ce qui le met dans le haut de la fourchette des revenus des petits patrons de PME PMI. Le franchisé n’est pas riche, mais il est confortablement libre.

C’est donc un secteur très dynamique dont la réussite s’explique par la capacité des chefs d'entreprise à s’organiser et à gérer.

Enfin un secteur qui marche. Enfin un secteur qui fabrique de la croissance.

Alors par quelle perversion la gauche de la gauche s’est-elle mise en tête que ces secteurs étaient tenus par des patrons sanguinaires et fortunés ? Par quel esprit de vengeance se sont-ils dit qu’ils disposaient de trop de liberté ? Peu importe.

La réalité est qu’il existe à l’Assemblée une bande de députés qui étaient décidés à pénaliser ces franchisés en prétendant qu’ils nuisaient à l'économie française et aux salariés.

Leur objectif était, et reste aujourd'hui, de traiter une chaîne de franchisés comme une entreprise unique et solidaire.

Leur ambition est donc de rendre obligatoire la création d’un comité d’entreprise qui représenterait d’ailleurs des salariés appartenant à des petites entreprises différentes pour les ramener sous la même bannière sociale. Une usine a gaz pour asphyxier tout le monde.

Parce que l’objectif est de les punir d’avoir réussi.

Cette préoccupation montre bien à quel point certains de nos députés ne savent pas comment fonctionne une entreprise. Une entreprise c’est une idée, un patron, des salariés et des clients. Le patron de l'entreprise a pour intérêt que tous ses partenaires soient contents ; il faut que les clients soient satisfaits, que les salariés soient fidèles et contents. Sinon l’entreprise ne marchera pas.

Le gouvernement avait annoncé une loi de simplification du code du travail et de la vie des entreprises, les franchisés sont menacés de traîner des tonnes de règlements administratifs et sociaux.

Pour l’heure, le gouvernement a réussi à calmer le jeu, mais les frondeurs n’ont pas désarmé.

Tout se passe comme si une partie de la majorité de gauche (écolos, frondeurs) avait décidé de tuer toutes les initiatives positives les unes après les autres. Les nouvelles comme Blablacar, Airbnb ou Uber, les plus anciennes comme les franchisés. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !