Le Che, une icône « militante » et « romantique » ? L’erreur de jugement de la gauche française <!-- --> | Atlantico.fr
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Des visiteurs passent devant un drapeau avec une reproduction du portrait de Ernesto "Che" Guevara lors de la "Fête de l'humanité", en septembre 2018.
Des visiteurs passent devant un drapeau avec une reproduction du portrait de Ernesto "Che" Guevara lors de la "Fête de l'humanité", en septembre 2018.
©Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Bonnes feuilles

Jacobo Machover publie « La face cachée du Che » aux éditions Ekho, Dunod. Compagnon de route de Fidel et de Raúl Castro, le Che représente le symbole d’un chef militaire défendant les pauvres en tant qu’ambassadeur de Cuba. Sa fin tragique à l’âge de 39 ans a contribué à forger sa légende. Jacobo Machover a recueilli les témoignages d’anciens compagnons et de victimes du Che. Loin du héros romantique, il se révèle un stalinien fanatique, fasciné par la mort et adepte de la terreur. Extrait 2/2

Jacobo Machover

Jacobo Machover

Jacobo Machover est un écrivain cubain exilé en France. Il a publié en 2019 aux éditions Buchet Castel Mon oncle David. D'Auschwitz à Cuba, une famille dans les tourments de l'Histoire. Il est également l'auteur de : La face cachée du Che (Armand Colin), Castro est mort ! Cuba libre !? (Éditions François Bourin) et Cuba de Batista à Castro - Une contre histoire (éditions Buchet - Chastel).

 

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« Une icône militante et romantique ». C’est ainsi que, en décembre 2017, la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, présentait dans un tweet l’indigente exposition, conçue par le journaliste sportif et biographe Jean Cormier, décédé depuis, et quelques autres admirateurs invétérés, qu’elle consacrait au Che dans les salons de l’Hôtel de Ville. Mal lui en prit : elle s’attira une bordée de protestations, aussi bien de la part d’intellectuels français, qui comparaient le guérillero à Beria ou à Pol Pot, que des exilés et des opposants cubains, qui n’hésitaient pas à faire référence à Charles Manson. Anne Hidalgo ne daigna pas répondre à ces attaques, menant son exposition jusqu’à son terme, en février 2018.

L’un des mentors de la candidate à l’élection présidentielle de 2022, François Mitterrand, avait lui aussi versé, bien avant, dans de bien étranges éloges. Au cours de son séjour à Cuba, où il allait essayer de trouver une nouvelle inspiration après sa défaite à l’élection présidentielle face à Valéry Giscard d’Estaing en 1974, en compagnie d’autres dirigeants du Parti socialiste, il visita, avec Fidel Castro comme guide exceptionnel, une école de jeunes gens parfaitement endoctrinés. Il faut observer, dans les images de la télévision française consacrées à ce voyage, son sourire attendri lorsque, après des discours révolutionnaires enflammés, les pionniers en uniforme placent leur main sur le front et hurlent devant cet illustre visiteur, « Pioneros por el comunismo, seremos como el Che ». C’est sans doute le souvenir de ce voyage qui le poussa à écrire : « Mais si je ne recherche pas dans l’œuvre de Guevara un bréviaire pour notre combat, j’y trouve, comment dirai-je ? un art de vivre qui donne à toute chose une autre dimension[1]. » Un art de vivre ? De tuer, plutôt, partout dans le monde, et surtout dans la forteresse-prison de La Havane dont il assura le commandement en 1959.

Pour bien trop de socialistes à travers le monde, Guevara n’est pas vu comme un bourreau stalinien, mais comme un doux rêveur.



[1] François Mitterrand, L’abeille et l’architecte, Paris, Flammarion, 1978, page 401.

A lire aussi : La face cachée du Che, le prophète de la terreur

Extrait du livre de Jacobo Machover, « La face cachée du Che », publié aux éditions Ekho, Dunod

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