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Le camarade Darmanin réclame "une politique pour le peuple" ! Parce qu'avant c'était une politique pour les riches ?
©LUDOVIC MARIN / AFP

Prolétaires de Tourcoing, unissez-vous

Il entend, dit-il, "peser sur la politique". Maire et ministre en même temps, ça pèse effectivement lourd.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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A peine triomphalement élu maire de Tourcoing, le camarade Darmanin a choisi le Journal du dimanche, organe révolutionnaire bien connu, pour lancer son appel à l'insurrection : "il faut une politique pour le peuple". Pour donner plus de poids à ses paroles, il a précisé qu'il était l'élu d'une "ville populaire". Plutôt nul en géographie, il a dû confondre avec Roubaix.

Mais peu importe. La révolution se fera simultanément à Tourcoing et à Bercy. Car le camarade Darmanin va conserver son fauteuil ministériel. Comment est-ce possible, puisque le Premier ministre avait dit clairement que le cumul des deux était impossible ?

La raison est simple. Selon le JDD, le camarade Darmanin avait fait savoir en haut lieu que si cela lui était refusé, il quitterait Bercy dans l'heure. A bon entendeur, salut !

Hervé Gattegno, le patron du journal, dont les sympathies macroniennes ne sont un secret pour personne, donne l'explication suivante : "le gouvernement semble à bout de souffle, la majorité parlementaire tiraillée et le parti présidentiel fantomatique". C'est pourquoi Edouard Philippe, couille molle de droite, s'est couché. Nous venons de voir la saison 1 du film catastrophe "Panique en Macronie". La saison 2 sera encore plus saignante.

Pour la suite, nous en sommes réduits aux hypothèses. Mais elles sont plausibles car nous savons que le camarade Darmanin connaît bien le peuple. Quand il allait aux Chandelles (une boîte libre-échangiste), il approchait de près des filles du peuple. De grands moments de fraternité prolétarienne.
La mue révolutionnaire de Darmanin s'opère donc sous nos yeux. Il se chuchote par exemple que quand il croise Bruno Le Maire dans les couloirs de Bercy, il lui dit "salut le réac' !". Il se murmure également qu'il a proposé à François Ruffin de devenir son chef de cabinet. Ce dernier sait que la révolution n'est pas un dîner de gala et il l'a envoyé paître : "on verra quand tu m'auras apporté la peau de quelques requins du CAC40".

Il serait injuste de terminer cet article sans mentionner la grande générosité du camarade Darmanin. Il a annoncé que ses émoluments de maire seront intégralement versés à la SPA. "Pourquoi ne serviraient-ils pas à acheter des croquettes pour Nemo ?", lui a demandé Macron. La réponse, superbe, a fusé : "parce que c'est un chien de riche".  

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