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Le blues des gendarmes de Matignon ne faiblit pas
©BERTRAND GUAY / AFP

Malaise

Au moment où Christophe Castaner lance une large campagne anti-suicide à l’attention des policiers, il semblerait que la déprime gagne le cœur-même du pouvoir.

Après les secrétaires irritées par un nombre inouï de mutations à l'arrivée des équipes d'Edouard Philippe, une lettre des Gardes républicains se plaignait de «l’organisation et des méthodes de management (du) commandement », suivie par le suicide de l’un d’entre eux dans le parc avec son arme de service… On apprend aujourd’hui qu’un collaborateur direct du Commandant militaire de l’Hôtel de Matignon, vient d’être victime d’un burn-out...

Au moment où Christophe Castaner lance une large campagne anti-suicide à l’attention des policiers, il semblerait que la déprime gagne le cœur-même du pouvoir. En particulier les 120 gardes républicains la Compagnie de sécurité de l’Hôtel de Matignon (CSHM) affectés à la sécurité du Premier ministre.

En octobre, dans une lettre anonyme dévoilée dans la presse, certains gendarmes dénonçaient déjà « l’organisation et les méthodes de management [du] commandement depuis l’été 2017 ».

«  Avec le rythme soutenu des services, le repos manque et notre hiérarchie fait la sourde oreille face à nos sollicitations », lisait-on dans ce courrier. En outre, les gendarmes de la CSHM mettent en cause le commandant militaire (COMILI). Cet officier supérieur « ne s’est pas privé de fustiger ouvertement devant plusieurs de ses subordonnés gendarmes que nous n’étions que des « miséreux » » (…) « Le COMILI qui ne commande pas la CSHM a décidé l'instauration de ces deux nuits d'affilée pour débuter les services tests prenant comme exemple la Gendarmerie Départementale dont il est issu... » ou encore « il est le premier COMILI à remettre en cause notre travail et notre manière de servir alors que jusqu'à présent aucun conseiller où militaire n'a eu à se plaindre de notre façon de servir », voire « : celui qui commande en toile de fond c'est bien le COMILI. Pour tout le monde la menace n'est pas à l'extérieur. Notre ennemi est parmi nous et pourrit l'ambiance de travail au point de faire craquer psychologiquement à plusieurs reprises une gradée appréciée de tous pour sa valeur et son engagement au service de la compagnie ».

Une mission d'évaluation interne a alors été diligentée par le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général Richard Lizurey, auprès de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale. Ses conclusions provoqueront la mutation des deux responsables cités également dans la lettre : le commandant de la compagnie de sécurité de l’hôtel de Matignon et son référent sûreté muté ailleurs à Matignon avant sa retraite en juin...

Entre temps, un gendarme de 45 ans se suicidait dans le parc de l’hôtel de Matignon avec son arme de service. La "mission d'évaluation" conclura que la suicide du garde avec son arme de service, sur son lieu de travail, n’est pas lié à son métier… Le burn-out déclaré la semaine dernière d’un membre du commandement militaire laisse à croire que le malaise est toujours intense à Matignon...

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