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La "zone de mort", cette limite de la haute montagne dans laquelle aucun homme ne peut survivre plus de 24 heures d’affilée
©Reuters

Bonnes feuilles

Mike Horn est un aventurier de l’extrême connu dans le monde entier pour repousser les limites du possible. Il a descendu l’Amazone, suivi la ligne d’Equateur sur 40 000 kilomètres, bouclé le tour du Pôle Nord durant la longue nuit polaire. Il a marché sur la glace, parcouru le désert, descendu des rapides, frayé son chemin dans la jungle. Jusqu’à ce pari fou : gravir, avec trois amis montagnards, quatre 8 000 mètres à la suite dans l’Himalaya. Sans oxygène, sans cordes, en " style alpin " le plus pur, à la seule force de la volonté…Extraits du livre "Vouloir toucher les étoiles" de Mike Horn aux éditions XO (2/2).

Mike Horn

Mike Horn

Né en 1966 en Afrique du Sud, Mike Horn se découvre très jeune une attirance forte pour les aventures de l'extrême. Il s'adonne par la suite à sa passion en réalisant les exploits les plus fous, tels la remontée de l'Amazone à la nage, le tour du monde en suivant la ligne de l'Équateur ou en encore le tour du cercle polaire arctique à pieds. Dans ses livres, il rend compte de ses multiples expéditions, et révèle comment ses expériences hors du commun ont profondément changé sa vision de la vie.

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La zone de mort… cet endroit qui se situe au-dessus de 7 500 mètres. Quand on atteint cette limite, en montagne, sans masque à oxygène, le cerveau se déconnecte. Les heures sont comptées. Impossible de survivre au- delà de vingt ou vingt- quatre heures d’affilée – et cette durée est variable selon les individus.

Dans l’air que nous respirons, normalement, il y a 21 % d’oxygène. Avec l’altitude, ce pourcentage diminue.

Or, l’oxygène est indispensable à la fabrication d’énergie de l’organisme. Quand la PaO2 (la pression partielle en oxygène dans le sang artériel) tombe, la vie s’arrête. Le mécanisme est simple : les cellules se dégazent, car l’oxygène qu’elles contiennent sort, pour équilibrer la pression entre l’extérieur et l’intérieur. Les conséquences sont rapides : on a mal à la tête, la respiration est altérée, la nausée suit, la coordination des mouvements devient difficile, la conscience se brouille.

Au bout de quelques heures, les cellules se nécrosent.

Quand la quantité d’oxygène dans le sang descend à 17 %, la frontière entre la survie et le black- out est atteinte. Quand on est à 10 %, le temps de survie est de trois minutes. On devient d’abord dingue puis on meurt.

L’alpiniste Günther Messner a été le premier à nommer cette couche au- delà des 7 500 mètres, " zone de mort ". Avec son frère Reinhold, il en a constaté et décrit les symptômes : l’apathie, le manque d’appétit, la vulnérabilité. Chaque effort devient immense.

Le simple fait de planter son piolet est hallucinant.

À 6 000 mètres, lacer ses chaussures devient un acte difficile. À 7 000 mètres, le risque d’oedème est massif.

À 8 000 mètres, lever son pied pour effectuer un pas est quasiment impossible. La seule chose qui surnage, c’est la volonté. On ne tient que par elle.

Et il n’y a pas que le manque d’oxygène qui menace : il y a le vent – terrible ; la température – qui varie de - 20 à - 60 °C ; les avalanches – imprévisibles ; la météo – rapidement changeante. Si on transpire, on gèle. Si on boit, on transpire. Si on s’endort, c’est à jamais. Si les poumons gèlent, c’est fini. Il n’y a qu’un seul leitmotiv, lancinant : tenir, tenir, tenir.

Extraits du livre "Vouloir toucher les étoiles" de Mike Horn aux éditions XO. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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