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La stratégie d'émancipation de François Fillon peut-elle fonctionner ?
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Pari risqué

Tourné vers la présidentielle de 2017, François Fillon n'hésite plus à dévoiler ses désaccords avec Nicolas Sarkozy dans la presse.

Yves  Thréard

Yves Thréard

Directeur adjoint de la rédaction du Figaro, éditorialiste, Yves Thréard participe régulièrement à des émissions sur France 5 (C dans l'air), LCI, LCP et Public Sénat.

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Atlantico : Dans un documentaire signé Franz-Olivier Giesbert, que France3 diffusera le 8 mai, François Fillon prend ses distance avec l’ancien président et parle de "différence d'approche irréconciliable", et d'une "vraie divergence" avec Nicolas Sarkozy, notamment sur la question du FN. François Fillon a-t-il définitivement coupé tout lien avec Nicolas Sarkozy ?

Yves Thréard : Non je ne crois pas, ce n’est pas le contenu exact de son discours. Sa position et sa stratégie est d’être à mi-chemin, ce qui est conforme à son caractère. Il sait très bien qu’il doit marquer une différence avec Nicolas Sarkozy qui a été battu à l’élection présidentielle de mai 2012 car sur certains points il a été trop loin. C’est une stratégie qui vise également à ménager la chèvre et le chou car dans son interview il explique que durant la crise financière de 2008, sans Nicolas Sarkozy la France aurait-été dans une très mauvaise posture.

François Fillon est obligé de se démarquer de Nicolas Sarkozy pour montrer qu’il n’est pas Sarkozy, et qu’il à une façon d’être qui est différente de celle intempestive et impétueuse de l'ancien président mais d’un autre côté il ne peut pas non plus rejeter Nicolas Sarkozy et s’en démarquer totalement puisqu’il est rester son Premier ministre pendant cinq ans.

L’ancien locataire de Matignon exerce-t-il son droit d’inventaire ?

Oui puisqu’il n’a pas été fait, personne ne l'a fait, le parti ne l'a pas fait, ni Jean-François Copé. Personne n’a remis en cause l’héritage de Nicolas Sarkozy de façon précise. François Fillon, qui a pourtant été son Premier ministre, est celui qui le fait.

Peut-il exister politiquement en s’affranchissant totalement de celui qui semble rester, aux yeux de l'opinion et au vu des récents sondages, le leader naturel de la droite ? Est-ce un pari gagnable ?

En effet, sinon il n’existe pas. François Fillon doit s’affirmer avec une stratégie de petit pas qui le porteront jusqu’à la primaire UMP de 2016. Cette stratégie a pour but de lui donner une identité propre. C’est un  pari est gagnable, si évidemment Nicolas Sarkozy ne revient pas et dans le cas où il revient cette stratégie lui permettra d’affirmer qu’il n’est pas sarkozyste.

François Fillon semble abandonner la présidence de l’UMP pour se concentrer sur les primaires de 2016, cette stratégie peut-elle s’avérer payante ?

Oui car je pense que si il était candidat à  la présidence du parti aujourd’hui, François Fillon serait perdant. C’est une élection qui, si elle à lieu, n'intéressera pas grand monde, excepté les militants UMP qui sont plutôt copéistes. François Fillon vise la présidence de la République et se prépare en jouant sa partition pour les primaires de 2016.

Les relations se normalisant entre Jean-François Copé et François Fillon, peuvent-ils s’allier contre Nicolas Sarkozy ?

Non je ne crois pas. Leur alliance actuelle n’est que de façade. Leur communiqué commun à propos de l'Europe prouve qu’il sont l’un et l’autre très affaiblis par la guerre fratricide de l’automne dernier au sein de l’UMP. Ils sont contestés par d’autres figures du parti comme Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, NKM et Laurent Wauquiez. C’est une façon pour eux de s’affirmer tout les deux et dans l’adversité ils se retrouvent. Personne ne pourra éviter le retour de Nicolas Sarkozy si l’envie le prend.

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