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La sécurité publique s'effondre au Royaume-Uni : avertissement pour l'Europe
©LLUIS GENE / AFP

Damned

Les récents chiffres montrent une explosion du nombre d'homicides et une baisse record du nombre de cas résolus. La nation des détectives semble connaître une vraie crise face au crime.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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La sécurité publique s'effondre en Grande-Bretagne - la jadis prestigieuse Metropolitan Police du Grand-Londres (Scotland Yard), elle et ses Bobbies désarmés, a désormais des taux d'élucidation des crimes niveau police moldave ; 57% des Britanniques pensant que leur police a perdu, face aux bandits, le contrôle des rues. La débâcle est-elle réelle ? Faute à qui ? Quelles leçons tirer du drame ? Réponses.

• L'effondrement

Le 1e août, le grand Londres dépasse le cap des 100 homicides, 51 à l'arme blanche - pire qu'à New York ! Janvier-mai 2018, Londres : 66 homicides ; New-York, 50 ; de 2010 à 2017 à Londres + 40% d'atteintes violentes aux personnes ; 16 000 vols violents à scooter (Moped crimes), 60 par jour fin 2017 (1 059 pour l'année 2014) - et ça grimpe encore ! De juin 2017 à mai 2018, Scotland Yard en recense 22 025. 3% de ces voyous motocyclistes de Londres sont déférés à la justice. Et les voleurs ? 1,5%. 

Pour l'Angleterre + Pays de Galles (ci-après E+W), l'Écosse et l'Ulster étant à part, 539 homicides en 2015, 736 fin 2017, 4e hausse d'affilée. E+W a connu 39 598 agressions à l'arme blanche en 2017, + 22% sur 2016. Le grand banditisme est de la fête : E+W 2017, 100 attaques de distributeurs de billets par explosif et 212 braquages de transports de fonds. Niveau Royaume-Uni, + 33% de robberies ("vols avec armes" plus "vols violents") en 2017.

• Pourquoi ?

Comme toute l'Europe, le Royaume-Uni est inondé de cocaïne, sa production massive en 2017 dans l'Amérique andine aggravant les choses. 4 fois plus de surdoses mortelles à la cocaïne en Grande-Bretagne en 2017 (432) qu'en 2011. De 2011 à 2018, la toxicomanie des 16-24 ans bondit de + 33%. En 2017, sur 2016, 42% des bandits interpellés sont positifs à la coke. Le contrôle des marchés de drogue les plus juteux, provoque ainsi des guerre de gangs et une masse d'homicides. 

• Faute à qui 1 (les criminels)

Effet pervers de l'immigration massive au Royaume-Uni depuis trente ans : ces gangs hybrides (vols violents et deal de stupéfiants). Trevor Phillips, jamaïquain britannique et patron de la Commission for racial equality sous Tony Blair s'indigne (version originale) de la "senseless war between gangs, almost all comprised of black and asian youngsters" - assassins et victimes ont ainsi les mêmes origines : Albanais, Pakistanais, Africains, etc. Fin 2017, ces gangs surtout ethniques britanniques ont 70 000 membres de 10 à 25 ans (dont 30 000 de 10 à 15 ans). De 2012 à 2017 (E+W) les 10-15 ans hospitalisés pour blessure par arme blanche explosent de + 69% et le nombre de mineurs-dealers interpellés, de + 28% de 2013 à 2017. Face à cela, la police est paralysée par le massacre budgétaire et la bienséance officielle, qui interdit de cibler les vrais malfaiteurs.

• Faute à qui 2 (les officiels)

En 2010, les Conservateurs lancent une austérité à la hache : le budget des polices maigrit de - 35% de 2010 à 2017 ! A la Police federation conference de 2015, les chefs policiers annoncent le proche tsunami criminel à l'inflexible Theresa May, alors ministre de l'Intérieur - méprisante, elle les accuse de "crier au loup". Résultat (E+W) 21 000 policiers de moins de 2010 à 2017 - 7 000 Neighborhood police officers (police de proximité) quittent les rues, au plus bas depuis 1996. Pour retrouver l'effectif de 2010, les polices britanniques manquent de 17% de detectives (officiers de police judiciaire). 60% des britanniques disent n'avoir pas vu un policier dans leur rue depuis un an.

Mme May est aussi bienséante : les voyous criant bien sûr au racisme, elle restreint les contrôles-fouilles, seul moyen de confisquer leurs armes et d'arrêter le massacre (± 600 000 de ces contrôles en 2008, 160 000 en 2016) D'où, l'actuelle hécatombe. 

Exsangues, paralysées, les polices britanniques sont impuissantes. (E+W 2017) sur 1,47 million d'atteintes aux personnes recensées, la police abandonne 620 730 enquêtes, bien qu'y existe un suspect réel. Alors que les homicides juvéniles sont à + 25% et les vols violents à + 30%, les polices défèrent à la justice (E+W, 2017) 12% de suspects en moins.

Elle aussi sevrée de fonds, la justice britannique ne va pas mieux : en 2017 (E+W) les infractions recensées sont à + 11% et les sanctions judiciaires (condamnations, etc.), à -7%.

• Libéralisme ou anarchie ?

Jadis, le libéralisme politique était sérieux en matière de sécurité publique. Sous la pernicieuse influence de Davos & co., dominent désormais des libertariens haïssant toute forme d'Etat et contrôlant des médias propriétés d'analogues milliardaires. Tous méprisent l'opinion qui chaque jour en Europe, par cent sondages, exige la loi, l'ordre et rejette l'immigration de masse. Continuer à ignorer ces exigences, c'est vouer les européens au sort sécuritaire présent du Royaume-Uni.

[***Issues de sources officielles - Office for national statistics, Criminal records office, documentation du Parlement - nos données seront aimablement fournies à tout fact-checker vétilleux]

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