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Bonne nouvelle : l'été sera pourri
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Douché

Les chaleurs exceptionnelles des six derniers mois annoncent-elles une canicule estivale comme en 2003 ? Pas selon Régis Crépet, de Météo Consult, qui estime très faibles les chances que l'"anomalie" se poursuive cet été.

Régis Crépet

Régis Crépet

Régis Crépet est prévisionniste à Météo Consult, spécialiste des prévisions saisonnières et des modèles climatiques.

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Atlantico : La météo est particulièrement généreuse côté soleil depuis le début de l’année, et la sécheresse fait de graves dégâts. D’aucuns craignent que derrière la sécheresse se profile une canicule estivale comme en 2003. L’été sera-t-il chaud voire, très chaud ?

Régis Crépet : Tout d’abord, le plan de vigilance à la canicule des autorités n’est qu’un processus de veille et d’alerte, nullement l’aveu ou l'hypothèse qu’une canicule menace. Ce n’est que la conséquence du drame de la canicule de 2003.

Il est impossible de savoir maintenant s’il fera très chaud cet été : la météo du printemps n’a aucun lien avec ce qui va se passer pendant l’été. On peut très bien avoir un printemps chaud et sec, comme en 2007, qui soit suivi par un été mitigé voire maussade : ce n’est pas incompatible. Ce très beau temps et ces grandes chaleurs peuvent aussi bien durer cet été que s'arrêter.

En fait, depuis l’hiver, on vient de vivre une récurrence d’anticyclones scotchés sur la France et le nord de l’Europe, pendant 6 mois. Mais justement, à Météo Consult, le fait que cela se soit produit très tôt, dès la fin de l’hiver, nous fait penser que cette anomalie exceptionnellement chaude et sèche pourrait se résorber progressivement.

La nature, même quand elle présente des excès, vise toujours un rééquilibrage. D’ailleurs, depuis quelques semaines, on en a les premiers signes, même si cela ne va pas sauver l'agriculture. Les orages deviennent plus fréquents, tant sur le centre-ouest de la France à la mi-mai que sur les régions situées entre les Pyrénées et l’est de la France en début de semaine. Il neige même sur les Alpes… On renoue avec des conditions météorologiques plus habituelles.

Mais bien sûr, cela ne touche pas tout le monde au même moment. Au nord-ouest de la France, il n’y a pas eu une goutte d’eau depuis des semaines.

Les grands centres d’action atmosphériques sont pourtant en train de se rééquilibrer. D’un point de vue purement météorologique, nous n’avons pas d’indices criants qui nous font craindre un épisode caniculaire cet été.

Les précédentes canicules n’étaient pas précédées de signes avant-coureurs ?

Non, quand on regarde en arrière, rares sont les années qui se ressemblent. En 2007, le mois d’avril avait été le plus chaud depuis les mesures météo. Et pourtant, la situation s’était normalisée dès le mois de mai, avec un été gâché, et un mois d’août maussade voire pourri.

Maintenant, il n’est pas exclu que 2007 se reproduise, c’est une possibilité ! Mais il y a peut être plus de chances pour les agriculteurs, et de risques pour les vacanciers, qu’on se dirige vers un été beaucoup plus mitigé, pour ne pas dire maussade. C’est beaucoup plus rationnel d’envisager cela que de crier au risque de canicule. En France, les périodes très sèches sont exceptionnelles, et statistiquement, il serait incroyable que cette anomalie se prolonge encore et embraye sur l’été. Maintenant, si ces règles statistiques ne devaient pas être respectées, ce serait 1976 et 2003 à la fois : la conjonction de la sécheresse de 1976 et de la canicule de 2003, un scénario catastrophe auquel nous ne croyons pas.

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