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La règle des 3 à respecter pour survivre en milieu naturel
©Reuters

Bonnes feuilles

Dans ce guide résolument pragmatique et accessible, David Manise, instructeur de survie depuis plus de dix ans, vous fait bénéficier de sa très grande expérience d’homme de terrain et de formateur en s’appuyant sur les dernières recherches scientifiques. Réguler sa température par tous les temps, trouver et purifier de l’eau, manger sur le terrain, s’orienter et progresser, gérer les risques, rester conscient, assurer les premiers secours… Extrait de "Manuel de (sur)vie en milieu naturel", de David Manise, aux éditions Amphora 1/2

David Manise

David Manise

Instructeur de survie depuis 2003 et considéré comme l’un des plus grands spécialistes français dans son domaine, David Manise connaît précisément les besoins et les attentes de chacun en milieu naturel. Dans ce guide résolument pragmatique et accessible, il vous fait bénéficier de sa très grande expérience d’homme de terrain et de formateur en s’appuyant sur les dernières recherches scientifiques. Il vous propose les solutions concrètes les plus adaptées aux problématiques que vous pouvez rencontrer en milieu naturel, applicables dans les différents biotopes de la planète. Bénéficiez d’un haut niveau d’expertise pour (sur)vivre en milieu naturel !

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La règle des 3

La règle des 3 définit nos besoins de base, sur le terrain, en situation de survie, mais aussi dans la vie de tous les jours (avant qu’une situation ne dégénère). Cette check-list sert à faire attention aux bonnes choses dans le bon ordre. Comme toute bonne check-list elle n’est pas là pour penser à notre place, mais bien pour nous pousser à penser correctement. On peut ainsi l’utiliser en préparant son sac, pour ne rien oublier ou, dans le feu de l’action, pour analyser la situation point par point. Cette règle des « 3 » est un classique du regretté Ron Hood (instructeur de survie aux États-Unis) que j’ai repris à ma sauce et complété.

3 SECONDES SANS VIGILANCE

Ici, on est dans la gestion du risque et la prévention des accidents. Concrètement, dans la nature, outre les loups-garous et les vampires, les chutes de pierres, branches et arbres, et les accidents divers (de varappe, parapente, wingsuit, base jump, chasse, etc.) restent souvent mortels. La prudence de base est un must, surtout en milieu engagé ou éloigné. Pour le reste, l’histoire est remplie de faits divers sordides où des gens normalement compétents et intelligents ont commis des erreurs totalement imbéciles et grossières. Certaines leur ont été fatales. Et quand on creuse, on se rend généralement compte qu’un ou plusieurs ont, le jour J, altéré leur vigilance, s’orientant eux-mêmes vers des situations dangereuses, des blessures graves ou la mort, bête et méchante. Plusieurs facteurs peuvent altérer la vigilance et la capacité à « être prudent », dont de très classiques.

Le stress : un peu de stress aide à se concentrer et mobilise les ressources intellectuelles. « Trop » de stress prépare, en revanche, à la fuite ou au combat purement physique. Ce faisant, la circulation sanguine se concentre autour des gros groupes musculaires, des organes nobles (coeur, poumons et cerveau) et modifie la perception en profondeur. Sous stress, on devient plus fort, mais surtout plus bête et moins capable de percevoir l’environnement correctement ou finement. Ainsi, le stress et la peur sont des outils de survie magnifiques, mais à double tranchant. Ils poussent souvent à perdre certaines des facultés les plus utiles pour prévenir les situations dangereuses. Savoir gérer et limiter son stress est indispensable.

La dynamique de groupe : un groupe est généralement beaucoup plus idiot que le plus idiot de ses membres ; la dynamique de groupe – où les rôles et responsabilités de chacun sont mal définis – est l’une des causes classiques d’accidents tout à fait stupides. Par exemple : le jeune copilote qui voit le vieux pilote chevronné commettre une énorme erreur, mais qui n’ose pas le lui dire. Ou le groupe de randonneurs qui suit son guide aveuglément, sans jamais regarder la carte, et se retrouve en très fâcheuse posture quand le guide en question fait un malaise.

La fatigue : avec quelques heures de déficit de sommeil, la mémoire à court terme périclite et la capacité de raisonnement la suit de près. Savoir dormir n’importe où et n’importe quand, pour la désormais célèbre microsieste, est une aptitude inestimable pour maintenir son potentiel de survie.

Le chaud et le froid : en hyperthermie ou en hypothermie, le QI est généralement inférieur à la pointure de ses chaussures. Savoir rester en confort thermique est un atout majeur.

La déshydratation : la capacité d’attention se dessèche en même temps que le corps ! 

Les psychotropes divers : alcool, médicaments, drogue, toute substance pouvant modifier l’état de conscience ou altérer la vigilance est à traiter avec beaucoup de précaution en milieu naturel où, de fait, la sécurité ne dépend que de soi.

L’anoxie ou la narcose : en haute altitude, le cerveau manque parfois d’oxygène et la conscience s’altère. À l’inverse, sous l’eau, sous les 25 mètres, la narcose des profondeurs guette. Dans ces milieux, les procédures et le matériel visant à pallier une mauvaise vigilance sont indispensables.

3 MINUTES SANS OXYGÈNE DANS LES CENTRES VITAUX

On est ici dans le domaine des premiers secours et de la médecine d’urgence, qui seront traités dans un chapitre spécifique. Ce point de la check-list devra vous faire penser à l’oxygénation de vos centres vitaux et de tout ce qui y servira, du pansement compressif à la qualité de l’air que vous respirerez, en passant par votre adrénaline si vous êtes allergique aux piqûres de guêpes, ou par le remplissage de vos bouteilles si vous partez en plongée spéléo. En milieu confiné, les systèmes de chauffage produisant du monoxyde de carbone seront également couverts par ce point de la règle des 3.

3 HEURES SANS RÉGULER SA TEMPÉRATURE

C’est ce qui, statistiquement, tue le plus en milieu naturel, directement ou indirectement. Il suffit souvent d’une perte de mobilité (blessure, épuisement) pour que l’hypothermie mette échec et mat rapidement. C’est le coup classique, en montagne en hiver... Mais on meurt aussi d’hypothermie la nuit, en été. Sous les 15 °C, sans bouger et sans vêtements chauds, on peut mourir de froid. C’est un peu idiot, mais c’est la triste réalité que démontrent les statistiques.

3 JOURS SANS EAU POTABLE

Savoir trouver de l’eau et la rendre potable est une compétence inestimable en milieu naturel. Le manque d’eau est rarement directement responsable de décès en milieu naturel, mais les effets secondaires de la déshydratation, en revanche, pourrissent la vie et tuent à petit feu. Par ailleurs, le coup de chaleur est causé, très souvent, par une décompensation du corps provoquée par le manque d’eau. En s’hydratant suffisamment, on le prévient !

3 SEMAINES SANS MANGER

Le corps sait jeûner. Et s’il ne sait pas le faire, il sait apprendre. Trouver à manger reste une question secondaire, surtout si, en temps normal, on jouit d’une bonne santé générale accompagnée d’une alimentation variée, équilibrée et de bonne qualité.

3 MOIS SANS HYGIÈNE

Le lavage des mains a probablement sauvé plus de vies, dans l’histoire de l’Humanité, que la médecine (certains pourraient, à juste titre, affirmer que c’est la médecine qui a conduit l’Humanité au lavage des mains, mais bon, vous m’aurez compris !). L’hygiène prévient la transmission de nombreuses maladies. Et une peau propre s’infectera moins souvent.

3 ANS DANS UN ENVIRONNEMENT PSYCHOLOGIQUEMENT TOXIQUE

Problème de riche, comme j’aime le dire en plaisantant, mais problème bien réel qui entame l’envie de vivre et, par conséquent, la capacité à survivre la plus fondamentale. Prendre soin de sa psyché et de soi-même, de manière générale, est probablement la première des préparations à la survie.

Extrait de "Manuel de (sur)vie en milieu naturel", de David Manise, publié aux éditions AmphoraPour acheter ce livre, cliquez ici

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