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La quenelle de l'ex-humoriste Dieudonné a-t-elle finalement gagné contre le bâton du gendarme Valls ?
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Éditorial

La cote de popularité du ministre de l'Intérieur Manuel Valls dégringole dans les sondages depuis son combat très médiatique contre le spectacle de Dieudonné M'bala M'bala.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Les raccourcis sont toujours tentants, celui-là comme les autres. Depuis l'interdiction du spectacle de Dieudonné, Le Mur, à la demande du ministre de l’intérieur Manuel Valls, ce dernier a dégringolé dans les baromètres de popularité. Certes, il est encore nettement préféré à François Hollande ou Jean-Marc Ayrault, mais il est désormais devancé dans les sondages par Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes. Pendant ce temps, Dieudonné continue de remplir des salles aux quatre coins du pays avec son nouveau spectacle qui n'est pas si éloigné du précédent. Il s'y moque encore des Juifs, son sujet de prédilection qui a depuis longtemps viré a l'obsession, et lorsqu'il est à deux doigts de déraper ou de proférer des propos qui pourraient donner la possibilité aux tribunaux d'interdire Asu Zoa, il place sa main devant la bouche pour illustrer la censure dont il s'estime victime. Liant le geste à l'expression d'un sourire entendu, il crée d'ailleurs un supplément de complicité avec son public qui applaudit à tout rompre. Conséquence logique, même pour les anti-Dieudonné, l'interdiction du Mur est souvent vécue comme une victoire à la Pyrrhus.

Je pense, pour ma part, que cette conclusion fait litière d'un élément d'analyse majeur. Dans les années 30, les thèses de Charles Maurras et de ses nombreux adeptes qui prônaient un "antisémitisme d'état" inspirèrent la politique de la France sous Vichy. Dans le cas de Dieudonné, l'Etat, en montrant les muscles, a rassuré les millions de Français qui abhorrent toute forme de racisme.

En vérité, je crois que Manuel Valls paye surtout son manque de résultats en matière de sécurité, autrement dit, là où il est le plus attendu. Et que son combat très médiatique contre M. M'bala M'bala a accentué le sentiment, dans l'opinion, qu'il avait perdu le sens des priorités. Malheureusement pour l'ambitieux ministre de l’intérieur, les quenelles ne sont pas comptabilisées dans les statistiques de la délinquance...

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