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La panne de croissance met l’économie française en danger.
La panne de croissance met l’économie française en danger.
©Reuters

Editorial

Les quelques signaux de reprise enregistrés l’an dernier ont tourné court à l’automne et pour le deuxième trimestre consécutif, la France fait du surplace, se faisant distancer par ses partenaires européens.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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L’économie est en panne. Tel est le sombre diagnostic des experts au moment où la France connaît sa grande léthargie annuelle à une période où les congés d’été sont toujours supérieurs à ceux de ses voisins. Pour la troisième année consécutive, la croissance se révèle insignifiante. Les quelques signaux de reprise enregistrés l’an dernier ont tourné court à l’automne et pour le deuxième trimestre consécutif, la France fait du surplace.

D’où un climat morose qui a marqué la dernière période de la session parlementaire devant la difficulté à boucler le budget. Les derniers arbitrages viennent d’être rendus pour la loi de finances, sans que le gouvernement ait été obligé d’invoquer le fameux article 49.3. Mais le cœur n’y était pas chez des parlementaires divisés et inquiets sur la manière dont ils pourront aborder le train de vie de l’Etat pour 2015.

Car il va falloir remettre en cause les belles prévisions optimistes échafaudées par le gouvernement. Plus personne ne croit  dans une expansion d’un pour cent cette année qui serait suivie de 1,7% l’an prochain, alors que le  zéro est à l’affiche. C’est dire que la perspective de revenir à un déficit de 3%, s’éloigne encore un peu plus, pour ne pas dire qu’elle est devenue inaccessible, ce qui pourrait conduire Bruxelles à durcir sa position alors que la communauté européenne a déjà fait preuve d’une mansuétude exceptionnelle vis-à-vis de la France.

Il ne fait plus de doute que l’économie est en panne. Et ce ne sont pas les mesures au compte-goutte votées en dernière minute pour alléger la facture des contribuables qui vont modifier le climat général et relancer l’activité. Le monde de l’entreprise ne croit pas à la reprise, alors que les carnets de commande sont vides et que le ralentissement de la conjoncture se fait sentir aussi chez nos partenaires, à commencer par l’Allemagne.

Mais il y a un signe nouveau qui apparaît chez les politiques. Le robuste optimisme, totalement anachronique, qui caractérisait jusqu’ici François Hollande, parait avoir pris un grand coup de mou. Evoquant récemment la difficulté du pays à se réformer, le président a eu cette phrase désabusée : "c’est lent, c’est long, c’est comme ça », comme s’il était un simple spectateur qui désespérait d’agir sur le cours des événements, alors qu’il est l’un des principaux responsables de la désespérance présente. Car il faut bien prendre conscience des réalités. Après deux années catastrophiques, où l’entreprise était vouée aux gémonies et où le pays a croulé sous les impôts nouveaux, l’économie est à la fois asphyxiée par la fiscalité et par les incohérences de la politique économique où les voltes-faces permanentes provoquent désarroi et méfiance. Et ce ne sont pas les propos récents tenus par le pouvoir en faveur des entreprises qui vont renverser la tendance.

Dans l’opinion, les tabous commencent pourtant à se briser avec la prise de conscience que la France est l’un des rares pays où le produit intérieur brut par tête a diminué, tandis que son crédit international est en chute libre en raison de son impossibilité à se réformer comme ses voisins. La pression est en train de monter face au monde des parlementaires encrassé dans ses habitudes sclérosées qui ne reflètent plus les réalités de l’époque. François Hollande avait promis de pacifier le pays, une de ses nombreuses promesses qui n’a pas été tenue, comme on le voit à travers le climat des  manifestations diverses qui se développent et qui laissent entrevoir, après la pause estivale, une rentrée à risques.

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