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La contre attaque de François Fillon : sa force, ses faiblesses...
©AFP

Plan de bataille

Le candidat de la droite est venu se défendre sur TF1 après la polémique sur la rémunération de sa femme.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Face à la polémique provoquée par les rémunérations de son épouse, François Fillon n'avait guère le choix ; il lui fallait réagir vigoureusement pour ne pas mettre en péril la campagne électorale qu'il lance ce dimanche avec le meeting de la porte de la villette à Paris. Pour toucher le plus grand nombre, il est allé (comme Nicolas Sarkozy avait coutume de le faire en cas de problème), au 20H de TF1. Et il a placé la barre très haut pour tenter de convaincre les Français. Aux termes très forts que sont le mot "dégoût" (le sien), ou le qualificatif "abject"(les accusations portées contre sa femme), au lyrisme de "j'aime ma femme", il ajoute son possible retrait de la course présidentielle : "si je suis mis en examen". Un quitte ou double, certes, mais moins risqué qu'il n'y parait. Car, même si la justice s'est très rapidement mise en route (les premières auditions commencent aujourd'hui), les spécialistes s'accordent pour dire qu'une éventuelle mise en examen n'interviendrait pas avant l'élection présidentielle. Et surtout, il n'est nullement interdit à un parlementaire de prendre un membre de sa famille comme collaborateur.

En province, l'épouse est souvent leur vigie dans leur circonscription pendant que l'élu est au Parlement et son "travail" consiste plus à faire office de courroie de transmission orale, qu'à rédiger des notes techniques. Mission utile mais pas forcément rémunérée. Elle s'effectue à la discrétion de l'élu qui dispose d'une enveloppe pour ses collaborateurs. Entre mari et femme l'entente est  en principe facile. C'est là qu'intervient la question morale. De plus, le montant de la rémunération n'est plafonné pour un membre de la famille de l'élu que depuis l'entrée en vigueur des nouvelles règles sur la transparence financière des élus. Hier François Fillon a donc pu dire en toute tranquillité "Non seulement je serai candidat mais ces attaques me renforcent". Il a aussi tenté de tuer une autre polémique dans l'œuf puisqu'il a annoncé que deux de ses enfants avaient effectué des missions pour lui lorsqu'il était sénateur. Par delà les réactions d'indignation de François Fillon, on est surpris de sa surprise .Les révélations du Canard Enchainé sont manifestement le fruit d'une enquête de plusieurs semaines. Or le journal avait déjà épinglé le candidat de la primaire de la droite il y a quelque temps en faisant état de ses confortables revenus mensuels. Hier le rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique a qualifiées les réactions de François Fillon de  "petit bras et convenues". Un peu comme s'il lui lançait un défi pour la suite !

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