La "Campagne intime" de Sarkozy : un album de famille qui ne fait ni bien, ni mal<!-- --> | Atlantico.fr
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Le documentaire "Campagne intime" était diffusé mardi sur D8.
Le documentaire "Campagne intime" était diffusé mardi sur D8.
©Reuters

Vie privée/vie publique

L’ex-mannequin Farida Khelfa, amie de Carla Bruni, a filmé le couple Sarkozy dans l'intimité, jusqu'à la défaite du 6 mai 2012. Son documentaire "Campagne intime" était diffusé mardi sur D8.

André Bercoff

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton.

Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), Qui choisir (First editions, 2012), de Moi, Président (First editions, 2013) et dernièrement Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi : Chronique d'une implosion (First editions, 2014).

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C’est quoi, l’intimité ? C’est quoi, une campagne ? Le film de Farida Khelfa, diffusé hier soir sur D8, aussi sympathique qu’il soit, donne la preuve de l’impossibilité d’une réponse exacte en 90 minutes d’images.

Retraçant « à l’intime » - comme il est dit dans le titre - la campagne présidentielle de 2012 côté Sarkozy, papa, épouse et fille, il a sûrement ravi et ému les fans de l’ex-chef de l’Etat, n’a pas fait changer ses adversaires d’un iota, mais tel n’était pas le propos : c’est un album de famille que, dans dix, vingt ou cinquante ans, les petits enfants des protagonistes feuilletteront le soir, à la veillée, avant de s’envoler sur la lune ou sur Mars.

Farida Khelfa, amie intime de Carla Bruni-Sarkozy, était évidemment bien placée pour filmer, en grillon du foyer, dans les six premiers mois de 2012, la lutte finale. Adorable Carla, mignonne Giulia, et portrait de Sarkozy en rock star : maquillage omniprésent, préparatifs, traversée des coursives en direction de la scène alors que la rumeur monte, s’enfle, que les vivats redoublent, houle et vague des supporters emballés.

Villepinte, la Mutualité, la Concorde : l’aigle va-t-il voler de clocher en clocher jusqu’à garder l’Elysée ? Ici Sarko c’est le Boss, (Springsteen), le King (Elvis) : il fait le job, il n’arrête pas, mais nouveauté, ce n’est plus le Sarko des colères froides ou des engueulades légendaires, le Sarko dont on nous a parlé sur les plateaux et dans les coulisses, le Sarko des changements d’humeur à 180° : ici hors champ, dans les parenthèses de campagne, il prend de longs moments pour embrasser et câliner son bébé, montrer son amour pour son épouse, qui reste le véritable fil rouge du documentaire. De fait, une jolie femme qui chante - plutôt bien - Georges Brassens, Bob Dylan et Bella ciao ne peut pas être complètement indifférente.

Tous les autres, que l’on voit furtivement passer, font ici de la figuration : Fillon, Juppé, Estrosi, Gaudin, le fidèle Gaino, NKM, Depardieu... Normal : ce film est aux antipodes de la politique, même si Sarkozy y révèle que depuis l’enfance il n’avait pas le choix. Carla ironiquement, se regardant dans le miroir pendant son propre maquillage, s’amuse : « je ne peux rien contre les bajoues ». A l’époque Sarkozy ne put rien contre Hollande. Au final, une soirée chez un couple gentil, intelligent, avec qui on n’a pas eu le temps de discuter du fond des choses. Pourquoi pas : même un animal politique aussi accompli que Sarkozy avoue qu’il y a autre chose dans la vie que la lutte des places.


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