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L’inégalité juridique de la loi musulmane : ces dispositions qui manifestent l’infériorité de la femme
©Reuters

Bonnes feuilles

A l'heure où dominent les relativismes, où s'installent les confusions et où l'émotion supplante la raison, la relation avec l'Islam et les musulmans est confrontée à deux sérieux écueils : le déni et la passion. Il est donc urgent de bannir toute superficialité dans l'approche de réalités encore trop méconnues ou déformées. Autrement dit, il convient de porter sur l'Islam un regard lucide et vrai tout en cultivant bienveillance et respect envers les musulmans. Extrait de "L'Islam, Pour tous ceux qui veulent en parler, mais ne le connaissent pas" d’Annie Laurent, aux Editions Artège (2/2).

Annie Laurent

Annie Laurent

Annie Laurent collabore à diverses revues, profanes ou catholiques, et participe à des émissions de radio, et donne une chronique hebdomadaire sur les chrétiens du Proche-Orient à Radio-Espérance.  Elle a publié plusieurs autres livres, parmi lesquels : Vivre avec l’Islam ? (éd. Saint-Paul, 1996), Pour l’amour de l’Eglise (entretiens avec l’abbé Christian Laffargue, paru chez Fayard en 1999), Dieu rêve d’unité (entretiens avec Mgr Michaël Fitzgerald, nonce apostolique au Caire, paru chez Bayard en 2005), et L'Islam aux Editions Artège (2017).

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En ce qui concerne la religion, l’homme et la femme ont les mêmes devoirs et les mêmes obligations. L’un et l’autre sont tenus de suivre les cinq « piliers » du culte: profession de foi, prière rituelle, jeûne du Ramadan, aumône légale, pèlerinage à La Mecque. Cependant, la femme n’est pas obligée d’aller prier à la mosquée; elle n’y est même pas encouragée. Et si elle s’y rend, elle doit se placer dans le petit espace clos par une tenture, aménagé à l’arrière de l’édifice, qui lui est réservé.

Comme l’homme, la femme doit procéder à des ablutions avant d’accomplir sa prière. L’islam conférant une grande importance aux notions de pureté et d’impureté légales, l’accès à la mosquée est interdit à la femme lorsqu’elle est impure aux yeux de la loi (pendant ses menstrues ou après un accouchement).

On constate donc une certaine méfiance vis-à-vis des femmes. C’est pourquoi la mixité sociale est mal vue, parfois interdite dans les lieux publics (transports en commun, marché, université, plages ou piscines, centres de loisirs, etc.). Cette méfiance se manifeste aussi dans l’obligation qui est parfois faite aux femmes de se voiler en dehors de leur domicile.

La femme musulmane a-t-elle droit au paradis?

Contrairement à une idée répandue, la femme est, comme l’homme, destinée au paradis, à condition d’assumer jusqu’à la mort son identité musulmane. Il est vrai que de nombreux versets coraniques relatifs à ce sujet décrivent complaisamment les faveurs dont les élus hommes bénéficieront dans ce Jardin de délices, où des houris perpétuellement vierges leur seront offertes, tandis qu’ils n’annoncent rien d’équivalent pour les élues femmes. Mais on ne peut s’en tenir là, car on lit aussi dans le Coran:

. Certes, Nous assurerons une vie agréable à tout croyant, homme ou femme, qui fait le bien (16,97);

. Dieu a promis aux croyants et aux croyantes des jardins où coulent les ruisseaux. Ils y demeureront immortels (9,72).

Toutefois, selon la Sunna (tradition mahométane), au retour d’un voyage nocturne qui l’aurait conduit dans l’au-delà, le prophète de l’islam aurait déclaré avoir vu que les femmes constituent « le plus grand nombre des gens de l’enfer » (rapporté par Ibn Salih).

L’inégalité juridique de la loi musulmane

L’inégalité entre hommes et femmes dans l’Islam se traduit par des dispositions juridiques particulières et d’autant plus contraignantes qu’elles sont réputées émaner d’Allah. Ces dispositions manifestent l’infériorité de la femme.

– Devant l’héritage: Dieu vous ordonne d’attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles (4,11).

– Pour le témoignage en justice: Demandez le témoignage de deux témoins parmi vos hommes. Si vous ne trouvez pas deux hommes, choisissez un homme et deux femmes, parmi ceux que vous agréez comme témoins. Si l’une des deux femmes se trompe, l’autre lui rappellera ce qu’elle aura oublié (2,282). En vertu de ce verset, les professions liées à la justice sont souvent interdites aux femmes dans les pays musulmans. – Dans le cadre du mariage.

La femme, même adulte, est considérée comme juridiquement mineure et placée sous la tutelle de l’homme qui lui est le plus proche (père, mari, oncle, fils majeur) pour tous les actes importants de sa vie. Elle ne jouit donc en principe d’aucune autonomie. Si le concept d’égalité entre les êtres humains est étranger à la doctrine islamique, c’est que celle-ci ne puise pas aux mêmes sources que la culture occidentale, façonnée par la Bible et l’Évangile.

En revanche, rien dans le Coran n’interdit à la fille d’être scolarisée comme le garçon et à la femme de participer aux affaires de la cité. De même, partout (sauf dans l’Afghanistan des Talibans et les territoires contrôlés par des mouvements djihadistes), les jeunes filles ont accès à l’université et les femmes adultes, fussent-elles mariées, occupent une place de plus en plus importante dans le monde du travail.

Elles peuvent d’ailleurs revendiquer ce droit en se basant sur l’exemple de Khadija, femme d’affaires et première épouse de Mahomet, dont il fut d’abord l’intendant, et sur un verset coranique: Une part de ce que les hommes auront acquis par leurs œuvres leur reviendra ; une part de ce que les femmes auront acquis par leurs œuvres leur reviendra (4,32). Cependant, la Sunna rapporte ce propos de Mahomet: « Jamais un peuple ne prospérera s’il confie l’autorité à une femme.

Contrairement au christianisme, l’islam n’a pas développé une théologie de la femme. On ne trouve dans l’enseignement musulman aucune réflexion doctrinale et spirituelle sur son mystère et sa vocation spécifiques. Dans l’islam, la féminité est très rarement considérée pour ce qu’elle peut apporter à l’humanité en vertu de ses charismes et de son génie propre. De même, l’histoire islamique n’est pas jalonnée de figures féminines dignes d’être exaltées comme c’est le cas dans l’histoire chrétienne. Seule Aïcha, l’épouse préférée de Mahomet, échappe à cette règle. Elle est même considérée comme la « mère des croyants ».

Extrait de L'Islam, Pour tous ceux qui veulent en parler, mais ne le connaissent pas d’Annie Laurent, aux Editions Artège

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